JO 2024 : « La France a besoin de ce défi commun, Paris a besoin de ce projet fédérateur »

Conseillère de Paris, élue dans le XVIe arrondissement sur la liste de Claude Goasguen (UMP-UDI), Ann-Katrin Jégo a publié sur son blog un vibrant appel en faveur d’une candidature olympique de la capitale pour l’organisation des Jeux d’été de 2024.

Revenant sur les jours qui ont suivi ce tragique 07 janvier 2015, Ann-Katrin Jégo estime qu’une telle démarche peut permettre de relancer l’espoir en l’avenir tout en misant sur la fraternité entre les citoyens et entre les peuples et ce, sur la base de l’esprit des Jeux Olympiques.

Paris 2024 - Ann-Katrin Jégo

« Matin et soir, soir et matin, depuis le 7 janvier 2015, revient la lourde question, la sourde interrogation : que peut-on faire, à quoi sert-on ?

Matin et soir, soir et matin, depuis le 7 janvier 2015, chacun tente à sa mesure d’esquisser, non pas une solution, juste une possibilité, un semblant d’avenir.

A la question pourtant si anodine « comment ça va », s’en suit un inévitable silence, suivit d’un pesant « c’est lourd ».

Oui notre monde est lourd, chargé d’images barbares, lourd de trop de larmes et croulant sous l’absence de perspective.

La marche du 11 janvier nous a réchauffés le cœur, nous a donnés à nouveau le goût d’être Français et a scellé le point de non-retour.

Il y eu un avant Charlie, mais que ferons-nous de l’après Charlie ?

Comment faire la synthèse des bonnes intentions, des petites mesures, avec cette immense attente. L’attente de tous ceux qui ne pourraient pas tuer leur voisin parce qu’il est différent, l’attente de tous ceux qui tremblent en songeant à la fragilité de notre humanité.

Le 27 janvier 2015, la commémoration des 70 ans de la libération d’Auschwitz est venue comme un écho nous rappeler que l’horreur emprunte les chemins les plus simples, ceux de la lâcheté et de l’indifférence.

Le 27 janvier 2015, nous avons promis aux survivants, en pesant bien chaque mot, que l’on n’oublierait pas les ravages du nazisme et que l’on protègerait la mémoire de chacun d’entre eux.

70 ans après, pouvons-nous dire aux rescapés de l’Hyper cacher de la Porte de Vincennes la même chose qu’aux rescapés des camps ?

Il n’est même pas besoin d’envisager une réponse tellement elle souligne notre impuissance, notre inconséquence à avoir cru qu’il suffisait de vivre à côté pour vivre ensemble.

Nous voilà nus, nus comme le sont ceux qui ont tout perdu, mais aussi comme peuvent l’être ceux qui doivent tout reconstruire, car ce n’est pas parce que la situation est désolante qu’il n’y a plus d’espoir.

De grands malheurs peuvent renaître des petits bonheurs.

N’oublions pas que le mois de janvier nous invite également à célébrer la naissance en 1863 de Pierre de Coubertin, humaniste visionnaire, initiateur des Jeux Olympiques modernes.

Il est alors peut-être temps d’entendre ses propos d’une extrême modernité : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre ».

Songeant à « l’esprit olympique qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play » on se dit que Paris pour transcender sa douleur se doit d’organiser les prochains Jeux Olympiques en 2024.

Que toutes les valeurs que l’on cherche en vain à faire revivre sont portées par l’esprit des JO. Que le souffle de Charlie peut porter cette formidable aventure et qu’une impossible victoire peut se transformer en épopée.

Si après avoir été meurtrie, Paris accueillait les grands sportifs du monde entier, capables d’accéder au dépassement de soi-même dans un esprit d’amitié, notre Ville délivrerait alors un magnifique message d’espoir et la France conforterait sa position de terre des droits de l’Homme.

Toutes les valeurs que l’on cherche à transmettre aux enfants de France se retrouvent dans l’esprit olympique, dans le sport « qui constitue un élément important de l’éducation, de la culture, de l’intégration et de la vie sociale* ».

Plus qu’un symbole, les anneaux olympiques à Paris seraient le signe d’un renouveau, celui d’un pays, qui grâce à l’effort retrouve le goût du vivre ensemble.

Alors que la candidature de la Ville aux JO souffrait de la concurrence de l’Exposition Universelle, toutes les réticences se lèvent une à une.

Les JO 2024 couteraient moins cher que ceux planifiés en 2012 par Bertrand Delanoë, de nombreuses structures ayant été construites et seraient surtout un formidable accélérateur pour les investissements du Grand Paris.

Même la qualité de la candidature de Boston pourrait ne pas faire le poids face à celle de Paris …

Peut-être que cent ans après les derniers Jeux, organisés à Paris en 1924, tous ces arguments économiques et politiques vont convaincre Anne Hidalgo du bienfondé d’une candidature aux JO 2024 ?

Mais peut-être aussi que le vent de la Fraternité va continuer de souffler et qu’il va dire à l’oreille de la Maire de Paris que la France a besoin de ce défi commun, que Paris a besoin de ce projet fédérateur.

Ce temps particulier que nous vivons depuis le 7 janvier nous offre aussi la possibilité de parler avec notre cœur, alors oui Madame la Maire, parlez avec votre cœur et portez la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024 !

*Loi n°84-610 du 16 juillet 1984″.

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