Ce lundi matin, Bernard Lapasset, Président du Comité Français du Sport International (CFSI), a accordé une interview dans le cadre de l’émission “Le choix d’Yves Calvi” sur RTL.
L’occasion pour celui qui est aussi Président de l’International Rugby Board (IRB), d’aborder la question d’une éventuelle candidature olympique de la France et plus particulièrement de Paris pour 2024.
A la question de savoir si “nous sommes oui ou non candidats aux JO 2024”, Bernard Lapasset se montre prudent et pragmatique :
“On aimerait bien, mais pas tout de suite.
On a effectivement beaucoup donné à une époque récente pour être candidat assez rapidement. Je crois qu’il faut vraiment faire attention à ce que l’on prépare, à ce que l’on veut faire et comment le faire.
On est en train de chercher les meilleures solutions possibles pour être candidat, pour donner le meilleur. Tous partir au même moment, tous donner le même discours et essayer d’avoir une dimension dans laquelle la France est unie derrière un projet et se lancer dans quelque chose qui sera grandiose car on le fait bien, mais surtout ne pas partir à l’aventure”.
En partance pour Londres en compagnie de Valérie Fourneyron, Ministre des Sports et de Denis Masseglia, Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), Bernard Lapasset a reconnu que la France se préparait à une candidature :
“On a progressé, on est maintenant sur une base opérationnelle de travail et on va voir à l’extérieur, ce qui a permis la réussite, ce qui ne l’a pas permis, bref, l’héritage que l’on appelle d’une manière générale.
Il faut qu’on le fasse dès maintenant et le préparer de la meilleure façon possible, d’où la visite chez nos amis britanniques”.
Pour Bernard Lapasset, il est essentiel de comprendre les raisons de l’échec des précédentes candidatures, à commencer par celle de Paris 2012, pour bâtir les fondations d’un projet pour l’échéance 2024.
Ainsi, grâce à ses contacts internationaux – notamment dans le monde anglo-saxon -, Bernard Lapasset a pu cerner les faiblesses de la candidature estivale pour 2012 et a rappelé que la France avait à l’époque “le meilleur dossier technique, le dossier le plus avancé dans la méthodologie d’organisation des Jeux. Nous avions quelque chose d’extraordinaire”.
Néanmoins, le principal écueil de la candidature résidait dans le fait que “nous n’étions pas suffisamment prêts sur la partie stratégique.
On doit chercher les votes d’abord, on organise ensuite.
On doit partir sur des priorités dans lesquelles on doit convaincre les gens qui sont en face de nous, démontrer qu’ils ont des intérêts à voter pour nous, des avantages à travailler avec la France.
Il faut chercher la relation personnelle”.
Présent à Sotchi (Russie) à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver, Bernard Lapasset a eu l’occasion de rencontrer “une quarantaine” de membres du Comité International Olympique (CIO) pour échanger avec eux mais sans arrière pensée.
Ce fut ainsi l’occasion “de dialoguer avec eux sans demander quoi que ce soit, sans envisager à aucun moment une candidature portant fortement une dimension électorale derrière.
Il ne faut pas forcer les gens.
Et puis c’est aussi partir avec les gens qui sont à côté des membres du CIO, les sociétés de lobbying.
Il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour ces sociétés là et il faut voir quelles sont les thématiques sur lesquelles nous devons travailler”.
J’ai écouté cette interview ce matin ! ^^
J’ai bien ri quand Yves Calvi a dit “Il faut donc faire du relationnel ?”… Oui, ce n’est pas un grande nouveauté, ça se fait depuis un certain temps ! De même, sa réaction quand Lapasset explique qu’il faut le soutien des jeunes et des sportifs, en pas parlant des politiciens m’a étonné… Quelle méconnaissance du monde olympique moderne…
Mais je suis ravi de voir que Bernard Lapasset pose les bonnes questions, les bonnes bases et les bonnes limites ! Certes, attendre une décision officielle est assez agaçant, mais c’est positif de voir que c’est réfléchit intelligemment.
Qui plus est, avec la visite de ce dernier chez nos anciens adversaire de 2012 (Londres) et l’emblématique Sébastien Coe, tout cela pourra énormément aidé,surtout pour les voix venant des pays anglosaxons.
Oui, Bernard Lapasset est vraiment l’homme de la situation concernant une éventuelle candidature olympique.
Il a une parfaite connaissance du Mouvement Olympique, pour avoir permis la réintégration du rugby au programme des JO, mais aussi et surtout, une fine expertise du monde anglo-saxon du fait de ses fonctions de Président de l’International Rugby Board !
Bernard Lappaset vient de préciser qu’il ne serait pas celui qui pilotera la candidature éventuelle de Paris et de la France.
Bon, tant pis mais qui ?
Je pense qu’il s’agit aujourd’hui d’une stratégie de sa part.
Ne pas se dévoiler trop vite pour ne pas fournir d’armes à la concurrence, car ne l’oublions pas, il s’agit d’une course à forts enjeux !