Au moment où le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 planche sur un nouveau site pour abriter les épreuves de patinage de vitesse, Spresiano, dans la région de la Vénétie (Italie), se positionne et propose l’utilisation du futur Vélodrome actuellement en cours de construction sur son territoire.

Où seront implantées les compétitions de patinage de vitesse des Jeux d’hiver de 2026 ?
Après le Trentin-Haut-Adige, qui fut le choix initial avec l’Anneau de vitesse – existant mais à couvrir d’une toiture – de Baselga di Pinè, les organisateurs de l’événement planétaire cherchent un nouveau point de chute et ce, alors que le compte à rebours des trois ans avant l’ouverture des Jeux a été enclenché plus tôt ce mois-ci.
Une étude intermédiaire avait bien été menée dès 2021 du côté de Milan, avec alors des tests réalisés sur le site historique de la Civica Arena, mais l’option n’a pas convaincu les instances compétentes, certainement soucieuses des contraintes logistiques et du coût potentiel pour adapter une telle enceinte héritée de la période napoléonienne.
Depuis, et après le retrait de Baselga di Pinè du dispositif en janvier dernier, plusieurs alternatives ont été avancées, parmi lesquelles celle d’un déplacement des épreuves sur l’Oval Lingotto de Turin (Piémont), Ville Hôte des JO 2006.
Toutefois, l’opposition farouche exprimée par les élus locaux de Milan et de la Lombardie a quelque peu fait vaciller cette proposition, aussi économe soit-elle sur le plan des aménagements à opérer d’ici 2026.
Désireuse de conserver la mainmise sur la cartographie des sites, et de s’inscrire de surcroît comme le pôle majeur des sports de glace des JO 2026, la cité milanaise a d’ailleurs riposté en présentant une contre-proposition portant sur la mobilisation de deux pavillons au sein du Parc des Expositions de Fiera Milano.
Bien que cette proposition – qui consisterait à établir une structure spécifique à la tenue des épreuves ainsi que des tribunes temporaires de 7 000 à 8 000 places – puisse in fine recueillir les faveurs des organisateurs, une nouvelle option a émergé cette semaine.
De fait, ce mardi 28 février 2023, le Maire de la Ville de Spresiano, située dans la Province de Trévise, elle-même intégrée à la Région de la Vénétie, a adressé un courrier à l’attention du Ministre des Sports et de la Jeunesse, Andrea Abodi, et aux responsables du Comité d’Organisation des Jeux de Milan-Cortina 2026.
Dans sa missive, Marco Della Pietra, propose aux organisateurs d’intégrer le futur Vélodrome – qui sera le plus grand du pays avec une jauge de 6 000 places – parmi les sites des prochains Jeux d’hiver.
Comme l’a ainsi exposé l’élu local :
La structure idéale est déjà en construction : je parle ici du Vélodrome couvert, pour lequel un investissement d’environ 30 millions d’euros a déjà été alloué par la Présidence du Conseil italien.
Nous sommes en train de réviser le projet, et il y aurait donc toujours la possibilité d’insérer l’anneau pour le patinage de vitesse dans ce projet, rendant ainsi la structure multifonctionnelle.
Reposant sur l’implantation des épreuves au sein d’une structure aménageable d’ici les Jeux, dont le coût global est estimé à 43 millions d’euros, l’option de Spresiano a en tout cas d’ores et déjà reçu l’appui du Président de la Région de la Vénétie, Luca Zaia.
Ladite option permettrait d’associer plus largement encore la Vénétie, avec une participation du Sud du territoire susceptible de bénéficier des flux de spectateurs et, de facto, des retombées économiques consécutives à ces visites lors des Jeux.
Reste toutefois la question de l’acheminement et de l’hébergement des futurs compétiteurs.
Spresiano se trouvant à près de 130 kilomètres au Sud de Cortina d’Ampezzo, soit à environ 1h45 par voies routières, il pourrait ainsi y avoir nécessité d’établir un Village des Athlètes secondaire dans ou à proximité immédiate de la ville d’environ 12 000 habitants et ce, même en tenant compte de la proximité de ladite ville avec une variété d’axes de communication.
Milan et sa région – qui ne s’attendaient sans doute pas à avoir une concurrence frontale de la part de la région vénitienne alliée – vont en tout cas devoir redoubler d’efforts pour convaincre les organisateurs de sanctuariser le site proposé de Fiera Milano.
Quoiqu’il en soit, la troisième réunion de l’Autorité de contrôle des Jeux, programmée à Rome le 21 mars prochain, devrait être le cadre choisi pour annoncer le nouveau lieu d’implantation des épreuves de patinage de vitesse, sauf à imaginer un énième retournement de situation.