Brisbane 2032 : Incertitudes persistantes autour du Gabba Stadium

Durant la phase de candidature de Brisbane et du Queensland (Australie), la problématique du Stade Olympique avait été soulevée, avec la perspective de travaux d’ampleur pour mettre à niveau le Gabba Stadium implanté en plein cœur de la ville. Aujourd’hui, dix ans avant l’ouverture des Jeux de 2032, les incertitudes demeurent quant au coût de ce projet.

Visuel du projet de requalification du Gabba Stadium et de ses abords (Crédits – Queensland Government)

En décrochant l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2032, l’an passé, Brisbane et sa région avaient réussi un coup de maître en misant en partie sur l’héritage des Jeux du Commonwealth 2018 et en assurant le retour de l’événement planétaire sur le sol australien, après les éditions de Melbourne 1956 et de Sydney 2000.

Toutefois, même si le concept alors présenté au Comité International Olympique (CIO) avait rapidement séduit l’institution de Lausanne (Suisse), des questions s’étaient aussi posées concernant le financement de la modernisation du Gabba Stadium sélectionné pour devenir le Stade Olympique en 2032.

Après l’obtention des Jeux, les autorités du Queensland et de l’Australie avaient cependant placé le dialogue en tête des priorités pour assurer l’intérêt supérieur du projet, peu après la polémique ayant suivi l’annonce, par le Queensland, de la nécessité de sécuriser une enveloppe d’un milliard de dollars australiens (680,78 millions d’euros) pour réaliser les travaux de déconstruction / reconstruction du Gabba Stadium. Cette annonce avait un temps suscité l’incompréhension du Gouvernement Fédéral de Scott Morrison.

Comme l’avait résumé Ted O’Brien, Envoyé spécial du Gouvernement australien :

Nous avons un projet pour les sites, y compris pour le Gabba, qui devra passer par une diligence raisonnable avant qu’il y ait un accord, une conception complète, tout ce genre de choses.

Là où l’accord aurait pu être perdu, c’est lorsque le Gouvernement de l’État du Queensland a eu un très mauvais jugement et a annoncé une rénovation d’un milliard pour le Gabba.

Ce n’était pas tellement de l’abus de confiance, c’était ennuyeux qu’ils aient fait une annonce alors que nous essayions dans le même temps de faire les choses de manière unie.

Visuel du projet de requalification du Gabba Stadium (Crédits – Queensland Government)

Mais si la polémique s’est estompée au fil des mois, les incertitudes concernant le vaste plan de rénovation du Gabba Stadium perdurent, tant au niveau de son financement que du contour urbain de celui-ci.

En effet, avec un stade de 42 000 places aménagé en plein cœur de la ville, les opportunités de développement à 50 000 sièges sont relativement limitées, sauf à imaginer une emprise foncière plus soutenue et, de facto, de possibles procédures d’expropriations dans les alentours.

Cette pression urbaine contribue dès lors à rehausser le niveau des investissements à réaliser pour moderniser une telle enceinte sportive. Le retrait des gravas, puis l’acheminement des matériaux et la phase de construction de l’édifice constituent par ailleurs un challenge pour les promoteurs du projet soumis aussi à de possibles contestations de riverains face aux nuisances à venir.

Aussi, les oppositions parlementaires s’inquiètent actuellement d’un possible dérapage budgétaire et ce, alors même que le projet n’a pas encore été finalisé sur la forme et sur le fond.

Pourtant, la Première Ministre du Queensland semble vouloir rester droite dans ses bottes et affronter en conséquence la tempête qui s’annonce.

Ainsi que l’a affirmé ces jours-ci Annastacia Palaszczuk comme pour balayer l’idée d’un plan B :

Nous sommes très à l’aise avec la proposition du Gabba [comme Stade Olympique] que nous avons soumise au Comité International Olympique.

Il y a beaucoup de consultations à faire et lorsque nous aurons les décisions finales, nous publierons ces décisions à l’attention du public.

Il nous reste 10 ans.

Le CIO est très enthousiaste à propos du Gabba, et nous sommes donc engagés là-dedans.

Visuel du Gabba Stadium reconfiguré pour le rugby (Crédits – Queensland Government)

Les mois qui viennent s’annoncent délicats.

Les parties au projet olympique et paralympique devront en effet se mettre autour de la table pour, au-delà du concept du Stade Olympique, définir les responsabilités de chacun et surtout la part d’investissement à consentir à la fois du côté du Gouvernement du Queensland, et du côté du Gouvernement Fédéral désormais dirigé par Anthony Albanese.

Sur la base du projet de Brisbane 2032, les parties s’étaient engagées sur une contribution aux efforts publics à hauteur de 50% chacune. Pas sûr cependant que l’État australien soit disposé à allonger la moitié du milliard aujourd’hui attendu pour réaliser la métamorphose du Gabba Stadium.

Il convient par ailleurs de se remémorer l’une des premières déclarations du Président du Comité d’Organisation de Brisbane 2032 pour mesurer à quel point les négociations à venir risquent d’être orageuses.

Comme l’avait ainsi déclaré Andrew Liveris au printemps dernier :

En acceptant ce poste, je joue ma réputation sur tout ce qui concerne ce projet. Je me soucie énormément de cela. Je me soucie autant de l’aspect financier que de tous les autres aspects.

Cela ne peut pas être un fardeau pour les citoyens de l’État du Queensland, de la ville ou du pays.

Je travaillerai dur pour livrer ce que l’on attend de nous. C’est ma mission.

Une chose est sûr, le plus dur commence maintenant.

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