JO 2030 : Barcelone et Sarajevo veulent consolider leur alliance

Liées par l’histoire, bien que distantes de plusieurs milliers de kilomètres, les Villes Olympiques de Barcelone (Espagne) et de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) travaillent depuis quelques années à l’idée d’organiser conjointement les Jeux d’hiver de 2030. Cette semaine, une rencontre au sommet a d’ailleurs marqué une nouvelle étape dans la réflexion en cours.

En marge des Jeux d’hiver de Pékin 2022, rencontre entre des dirigeants du Comité Olympique Espagnol et des responsables du Comité Olympique de Bosnie-Herzégovine, le 09 février 2022 (Crédits – COE)

En difficulté sur le plan régional et national, avec le silence de la Maire de Barcelone d’une part, et les tensions persistantes avec l’Aragon d’autre part, la candidature espagnole pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 profite actuellement des Jeux de Pékin 2022 pour prendre un nouveau souffle à l’échelle internationale.

Aussi, bien que le suivi des athlètes espagnols engagés dans les épreuves et l’étude des sites proposés par les organisateurs chinois constituent des enseignements importants pour affiner le projet olympique et paralympique, la consolidation de l’idée d’organiser conjointement certaines compétitions avec Sarajevo, hôte des JO 1984, est aussi un point majeur de la stratégie développée par le Comité Olympique Espagnol (COE) et son Président, Alejandro Blanco.

De fait, une réunion entre ledit Comité et le Comité Olympique de Bosnie-Herzégovine (OKBIH) s’est tenue, mercredi 09 février, dans la capitale chinoise.

L’occasion pour les dirigeants présents de préciser les modalités d’une alliance entre deux Villes Olympiques liées par l’histoire, avec la tragédie de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

A l’époque en effet, huit ans seulement après la clôture des Jeux d’hiver de 1984, Sarajevo était ravagé par un conflit meurtrier pour la population et dévastateur pour les infrastructures de la ville, et notamment ses sites olympiques.

Face à cette situation, et en lien avec le Comité International Olympique (CIO) et l’Organisation des Nations Unies (ONU), Barcelone, hôte des Jeux d’été 1992, s’était alors engagée dans la reconstruction de certains équipements, parmi lesquels le Village des Athlètes implanté dans le quartier de Mojmilo et bombardé en avril 1992.

Aujourd’hui, des fresques murales rappellent d’ailleurs la solidarité barcelonaise exprimée à la fin des années 1990, et un jumelage consacre le lien entre la cité catalane et la capitale de Bosnie-Herzégovine depuis l’an 2000.

Vue de l’une des fresques murales du Village Olympique de Mojmilo à Sarajevo (Crédits – IOC)

Désormais, les deux Villes Olympiques entendent renforcer encore davantage ce lien, avec la mise en œuvre d’un projet visant à accueillir communément les Jeux de 2030, sur la base d’une réhabilitation de sites existants qui répondra aussi aux exigences de l’Agenda 2020 et de sa version complémentaire, l’Agenda 2020+5.

Concrètement, pas moins de 25% des compétiteurs engagés sur les Jeux de 2030 pourraient concourir à Sarajevo et dans ses alentours, dans le cadre des épreuves de bobsleigh, luge et skeleton sur la piste de Trebević, mais également de saut à ski et de combiné nordique. Mais pour assurer cette répartition, les autorités locales et l’OKBIH vont toutefois devoir plancher sur un budget prévisionnel, budget qui sera pris en charge pour partie par le COE.

Comme l’a précisé le Comité Olympique de Bosnie-Herzégovine dans un communiqué relevant l’enthousiasme partagé de part et d’autre :

L’idée de Barcelone-Sarajevo 2030 s’inscrit dans le nouveau concept de durabilité des Jeux, où un accent particulier est mis sur l’utilisation d’infrastructures déjà existantes, avec une adaptation de ces dernières.

Il convient de souligner qu’il s’agirait des deuxièmes Jeux Olympiques de l’histoire des deux villes, Barcelone devenant une nouvelle ville recevant les Jeux d’été et d’hiver, tandis que l’esprit olympique serait ravivé à Sarajevo.

A l’issue de la rencontre survenue cette semaine, les deux parties au projet se sont entendues sur le déroulement d’une nouvelle réunion, cette fois-ci orchestrée depuis Madrid dans le courant de la semaine à venir.

Par la suite, en mars 2022, une délégation espagnole composée de quatre représentants devrait faire le déplacement jusqu’à Sarajevo, dans l’optique d’inspecter les sites envisagés pour l’accueil des compétitions précitées en 2030.

Ces deux visites interviendront en parallèle des travaux menés par la Commission Technique pour le projet olympique et paralympique, et dont les conclusions pourraient être dévoilées dans le courant du printemps 2022, avant qu’une consultation populaire ne soit organisée dans les territoires pyrénéens associés à la candidature.

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