Pékin 2022 : La technologie au rendez-vous des Jeux

A l’instar des Jeux d’été de Tokyo 2020, la technologie et l’innovation ont été au cœur des préparatifs de Pékin 2022, avec notamment l’adaptation d’enceintes sportives aux enjeux environnementaux, mais aussi la mise en œuvre d’une stratégie alliant 8K et 5G pour une retransmission optimale de l’événement.

Vue des travaux d’aménagement de la patinoire du “Water Cube” de Pékin (Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Clip diffusé en janvier 2021 par Beijing 2022)

A moins d’une semaine de la Cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022, les derniers préparatifs se mettent en place sur les différents sites appelés à accueillir les compétiteurs et les médias du monde entier.

Si ces Jeux seront historiques pour la Chine – Pékin devenant la première Ville Olympique hôte des Jeux d’été et des Jeux d’hiver – ils seront néanmoins marqués par l’absence du grand public et ce, en raison des contraintes sanitaires toujours en vigueur contre l’épidémie de Covid-19.

Aussi, l’apport promis de nouvelles technologies et les innovations qui seront proposées sur cette édition des Jeux tombent finalement à point nommé pour palier à l’absence de public, tant au profit des athlètes que des téléspectateurs.

De fait, les Jeux de Pékin 2022 vont être placés sous le signe de la modernité. Les préparatifs engagés depuis sept ans l’ont d’ailleurs d’ores et déjà prouvé, à l’image de la reconversion temporaire du “Cube d’Eau” implanté dans le Parc Olympique hérité des JO 2008.

Centre aquatique de ces Jeux il y a quatorze ans, l’écrin sera de nouveau l’un des sites-phares de la capitale chinoise, avec une transformation de la structure ayant permis l’installation d’une patinoire destinée à permettre la tenue des épreuves de curling.

Cette transformation entre deux surfaces – un bassin et une patinoire – a constitué un défi logistique que les organisateurs sont parvenus à relever avec brio.

Le dispositif consiste ainsi à d’abord vider le bassin aquatique, avant qu’une structure métallique ne soit montée au-dessus dudit bassin. Une fois disposée, la structure peut à son tour recevoir des dizaines de panneaux de béton agencés sur une dalle. Les opérations se poursuivent par la mise en place de plusieurs couches de revêtements pour garantir l’étanchéité du dispositif, avant qu’un support alvéolé ne soit intégré en amont de la mise en eau de la patinoire.

Cette logistique globale inclus également la pose d’éléments techniques, comme les réseaux de câblages et de mesure de la température.

Outre la réalisation de la patinoire du “Cube d’Eau”, les organisateurs ont aussi tâché d’assurer une utilisation optimale d’autres sites existants, avec en parallèle l’aménagement du nouveau “Ice Ribbon” – l’Anneau de vitesse – unique structure de Pékin édifiée dans l’optique des JO 2022.

Sur ce site ultra-moderne, les organisateurs se sont ici basés sur un système de refroidissement au dioxyde de carbone naturel (CO²) en lieu et place de la technologie reposant sur les hydrofluorocarbones (HFC) dont la nocivité pour l’environnement – et la couche d’ozone – est reconnue. Pour preuve, l’impact exercé par les HFC sur le réchauffement climatique serait quatre mille fois supérieur à celui exercé par le CO².

L’utilisation du CO² à cette échelle constitue une première dans l’histoire des Jeux Olympiques. Un motif de satisfaction pour Pékin 2022 qui entend gommer l’image d’un pays et de Jeux parfois perçus comme éloignés des préoccupations de durabilité.

De fait, l’utilisation par Pékin 2022 de réfrigérants au CO² naturel devrait in fine représenter une réduction des émissions de carbone équivalente à l’empreinte annuelle d’environ 3 900 voitures. Autre chiffre qui démontre la pertinence de ce choix technologique, la réduction des émissions de carbone telle qu’annoncée correspondrait au gain obtenu par la plantation de près de 1,2 million d’arbres.

Au-delà de l’aspect environnemental, l’utilisation de ce système de refroidissement est aussi considérée comme 1,2 fois supérieure au système traditionnel faisant l’usage des HFC, avec par ailleurs une meilleure qualité de la glace pour une pratique du patinage plus confortable.

En plus de l’Anneau de vitesse, trois autres équipements du cluster de la capitale chinoise utiliseront le nouveau système de refroidissement, dont le Palais Omnisports de Pékin pour l’accueil du patinage de vitesse sur piste courte (ou short-track) et du patinage artistique. La Halle d’entraînement pour le patinage sur piste courte et la Halle d’entraînement de hockey-sur-glace compléteront le dispositif novateur.

En revanche, trois patinoires conserveront un modèle mobilisant des HFC, mais dans une proportion moindre que dans le système traditionnel, à savoir le Palais National Omnisports (hockey-sur-glace), le Palais Omnisports de Wukesong (hockey-sur-glace) et le “Cube d’Eau” (curling) précédemment évoqué.

Vue d’un match-test de hockey-sur-glace sur la patinoire du Wukesong Sports Center en novembre 2021 (Crédits – Beijing 2022 / Cui Jun, Fan Di & Hu Jiali)

L’apport des innovations et de la technologie se retrouve également dans la production et la retransmission des épreuves sur écran, avec le souci de proposer le moindre détail de la performance réalisée ou en cours de réalisation avec, par exemple, l’affichage en temps réel de la trajectoire de course. Une manière de renforcer la compréhension des épreuves et de leurs résultats.

Pour les téléspectateurs chinois, la diffusion des Jeux par China Media Group (CMG) – qui devrait atteindre une audience considérable dans le pays – reposera en grande partie sur la technologie 8K avec le lancement récent d’une chaîne dédiée.

Cette semaine, le premier car-régie utilisant ladite technologie – ainsi que la 5G – a d’ailleurs été installé non loin du périmètre des Jeux, et apportera le moment venu une qualité de diffusion inédite pour les détenteurs d’un poste adapté dans une trentaine de Provinces chinoises.

Concernant la 5G, plusieurs sites sportifs seront connectés, de même que la ligne à grande vitesse qui relie, depuis le début de l’année 2020, Pékin et Zhangjiakou, autre cluster majeur des JO 2022.

(Crédits – Beijing 2022 / Xinhua)

Dans un contexte épidémique toujours incertain, avec un contrôle strict de la bulle sanitaire autour des Jeux, les organisateurs se sont évidemment attardés à la manière la plus adéquate de garantir la sécurité au sein des infrastructures.

Même en dépit du grand public, des robots ont ainsi été mobilisés pour assurer la désinfection des lieux, avec une capacité de 36 mètres par minute et un temps d’utilisation de la batterie oscillant entre quatre et cinq heures.

D’autres robots seront présents sur les sites pour contrôler le respect des gestes barrières, notamment le port du masque.

Cette mobilisation de la robotique à grande échelle vise à réduire les interactions entre individus et de réduire en conséquence les risques de propagation de l’épidémie dans un pays soucieux de faire des JO 2022 le lieu de célébration de l’esprit olympique et paralympique après deux ans d’une crise sanitaire sans précédent.

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