Pour le premier Conseil de Paris de l’année 2021, les élus vont notamment se pencher sur le réaménagement de la Place de la Porte Maillot (16e et 17e arrondissements) qui, à l’été 2024, jouera un rôle-clé dans le dispositif des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Le secteur de la Porte Maillot constitue un élément urbain majeur sur l’axe historique Palais du Louvre – quartier de la Défense.
Néanmoins, du fait de son implantation sur près de 5 hectares entre le 16e et le 17e arrondissements et de son rôle important dans le maillage des transports – avec notamment la présence en contre-bas du boulevard périphérique qui ceinture Paris et l’arrivée prochaine du prolongement du RER E et du tramway T3 Ouest – ledit secteur représente aujourd’hui une problématique à plusieurs niveaux.
Dans le cadre d’un projet de délibération soumis en ce début d’année 2021 aux élus du Conseil de Paris, un ensemble de dysfonctionnements a d’ailleurs été listé, ensemble qui démontre toute la complexité du projet de réaménagement destiné à requalifier ce secteur limitrophe du Bois de Boulogne et de Neuilly-sur-Seine.
Il est ainsi fait mention :
Organisation de l’espace public conçue pour la voiture et peu adaptée aux piétons et aux cyclistes ; espaces verts morcelés ; grand giratoire routier très peu lisible et constituant une véritable coupure urbaine et cœur du rond-point, isolé, difficile d’accès et déserté ; itinéraires piétons et cyclistes contraints et cheminements inconfortables ; bruits routiers continus ; fortes contraintes du sous-sol.
Aussi, afin de repenser les usages autour et au sein de la Porte Maillot, l’équipe municipale conduite par Anne Hidalgo a, depuis quelques années maintenant, programmé un vaste chantier disposé en deux phases qui tiennent compte de l’impératif calendaire lié à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024.
A l’instar des grands projets urbains développés par l’actuelle municipalité parisienne, une partie des nouveaux aménagements doit ainsi aboutir avant l’ouverture de l’événement planétaire, l’autre – comprenant la construction de deux ensembles immobiliers baptisés Mille Arbres et Ville Multistrates – étant projetée par la suite.
Il faut dire que le secteur de la Porte Maillot représente un chaînon non-négligeable du dispositif olympique et paralympique prévu pour l’été 2024 et ce, pour au moins trois raisons.
La première tient au fait que la Porte Maillot se situe au carrefour de ce qu’il conviendra de considérer comme des voies olympiques en 2024, autrement dit, des axes routiers permettant la desserte des sites destinés aux compétitions dans Paris intra-muros. Cela concerne le boulevard périphérique bien sûr, de même que l’avenue de la Grande Armée et l’avenue Malakoff.
La deuxième concerne le développement d’un pôle multimodale d’ampleur, avec les nouvelles connexions du RER E et du T3 Ouest qui sont, à l’image des axes routiers précités, des éléments-clés pour assurer la desserte des sites olympiques et paralympiques dans et en dehors de Paris compte-tenu des correspondances avec les autres lignes (1 du métro et C du RER).
La troisième raison porte sur la présence in-situe des hôtels Hyatt Regency Paris Étoile (4*) et Le Méridien Étoile (4*) qui sont proposés pour l’hébergement des membres de la Famille Olympique, au premier rang desquels, les membres du Comité International Olympique (CIO). Le Palais des Congrès adjacent pourrait quant à lui servir de cadre pour le déroulement de la Session du CIO qui, année olympique oblige, se tiendra à Paris à l’été 2024.
En résumé, et comme l’expose le projet de délibération présenté cette semaine au Conseil de Paris :
Le projet apporte une contribution utile à la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques dans des conditions optimales.
A l’inverse, sa non-réalisation et son non-achèvement auraient un impact négatif sur les Jeux, notamment l’efficience des voies olympiques, les conditions de desserte et d’accès des sites olympiques, le fonctionnement et la qualité des hébergements, la sécurité du public accrédité, tout particulièrement dans l’hypothèse de travaux encore en cours.

Parmi les travaux dont la concrétisation est attendue avant les Jeux, le chantier du RER E est sans doute l’un des plus symboliques, avec une finalité dépassant largement le seul cadre de la manifestation sportive.
Sur un tronçon en tunnel de 8 kilomètres, entre Haussmann-Saint-Lazare (8e arrondissement) et Nanterre-La Folie, trois nouvelles gares doivent en effet entrer en service pour la mi-2023 et ce, après l’achèvement des travaux de génie civil projeté pour la fin de l’année 2021 sur le secteur de la Porte Maillot.
Conçue par l’architecte Jean-Marie Duthilleul, selon une disposition laissant entrer la lumière naturelle, la Gare de la Porte Maillot sera à elle seule en capacité de recevoir 32 000 voyageurs quotidiens, offrant à ces derniers une correspondance avec les lignes C du RER, la ligne 1 du métro, et, en surface, la ligne 3 du tramway.
A l’horizon 2024, la Porte Maillot sera dès lors ramenée à 4 minutes de Haussmann-Saint-Lazare, contre 24 minutes actuellement, et à moins de 10 minutes de la Gare du Nord, située dans le 10e arrondissement de Paris et appelée à être l’une des principales portes d’entrée des spectateurs des Jeux en France.

Afin de permettre la desserte du site et des points de connexion aux transports en commun en sous-sol et en surface, un chantier complémentaire doit permettre l’agencement d’un nouveau parvis face au Palais des Congrès, et le remplacement en conséquence du monumental rond-point existant.
Cette opération doit ainsi assurer un rééquilibrage des voies de circulation dans le but, clairement affirmé, de renforcer la place des piétons et des cyclistes, mais aussi d’améliorer la qualité de l’air et la qualité acoustique d’un site aujourd’hui saturé par la circulation automobile.
Au-delà de la refonte des mobilités et de la création du pôle multimodal de transports en commun d’envergure métropolitain, le réaménagement de la Porte Maillot doit également engager une végétalisation accrue de l’espace et ce, afin de gommer pour partie la forte présence actuelle du minéral. Pour y parvenir, la Ville de Paris prévoit notamment une extension du square Alexandre et René Parodi en direction du Bois de Boulogne limitrophe.
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