Paris 2024 veut aussi s’inspirer de Pékin pour affiner son projet

Comme toute Ville Hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques, Paris cherche à s’inspirer de ses prédécesseurs pour bâtir ou tout du moins affiner son concept et son projet.

Aussi, après avoir visité les installations hérités des Jeux de Londres 2012 durant la phase de préparation de la candidature, Paris 2024 s’est récemment rendu à Budapest (Hongrie) afin d’inspecter le Centre Aquatique des derniers Mondiaux de natation, avant de participer, en février dernier, au programme d’observation mis en place par le Comité International Olympique (CIO) lors des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.

Sophie Lorant, au centre, et Lambis Konstantinidis, deuxième en partant de la droite, deux acteurs-clés du Comité d’Organisation des Jeux de Pékin 2024 (Crédits – Beijing 2022)

La semaine dernière, une autre Ville Hôte des Jeux a eu l’occasion d’accueillir des représentants de Paris 2024.

En marge du débriefing portant sur les Jeux de PyeongChang, Pékin 2022 a ainsi ouvert les portes de son quartier général à une délégation menée par Sophie Lorant, Directrice des Relations Internationales au sein du Comité d’Organisation (COJO) de Paris 2024, et par Lambis Konstantinidis, Directeur de l’Intégration paralympique.

Signe de la bonne entente entre les deux organisations et de la volonté commune de tisser des liens durables, le Comité de Pékin 2022 a publié un message attentionné sur les réseaux sociaux :

« Ce fut un grand plaisir de rencontrer des collègues de Paris 2024 au quartier général de Pékin 2022 à Shougang lors du débriefing de PyeongChang 2018 la semaine dernière.

Dans l’attente de plus de coopération dans les années à venir. Au plaisir de collaborer prochainement avec Paris 2024″.

(Crédits – Beijing 2022)

Cette visite illustre parfaitement l’intérêt porté plus globalement par les autorités françaises envers Pékin et la Chine.

Acteur du sport mondial depuis le tremplin des Jeux d’été de 2008, la Chine s’inscrit désormais comme un partenaire de premier plan dans le domaine de la coopération sportive, que ce soit pour la formation d’athlètes ou la mise en réseaux d’entreprises spécialisées, notamment en ce qui concerne les sports d’hiver.

Au cours des dernières années, plusieurs voyages officiels ont d’ailleurs mis en lumière ce rapprochement stratégique entre la France et la Chine.

En août 2015, en marge des Championnats du Monde d’athlétisme, Patrick Kanner et Thierry Braillard, alors respectivement Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Secrétaire d’État aux Sports, avaient successivement effectué un déplacement en Chine. Le Ministre avait d’abord rencontré Liu Peng, Chef de l’Administration Générale des Sports et Président du Comité Olympique de Chine, avant de se rendre à Zhangjiakou, site prévu pour les épreuves alpines des JO 2022, en présence de Guy Drut, membre français du CIO. Quelques jours plus tard, Thierry Braillard avait pris le relais en rencontrant notamment Zhidan Gao, vice-Ministre des Sports.

Patrick Kanner s’était à nouveau rendu en Chine en février 2017. Le Ministre avait à cette occasion signé des accords de coopération avec les autorités chinoises et ce, autour de l’expertise de l’École Nationale des Sports de Montagne (ENSM) et de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP). Il avait par ailleurs signé un accord stratégique liant la Fédération Française d’Équitation (FFE) et l’Université du Commerce de Wuhan.

En 2017 toujours, et après l’élection présidentielle française survenue au printemps, la nouvelle Ministre des Sports, l’ancienne Championne Olympique d’escrime, Laura Flessel, avait à son tour fait le déplacement en Chine. Au cours d’une visite de quatre jours entre Pékin et Shanghai, la Ministre avait notamment assisté à une réception autour du thème « Paris / Pékin, Villes Olympiques », avec déjà l’idée d’établir de potentielles synergies entre les deux capitales.

Anne Hidalgo, Maire de Paris, et Guy Drut, membre du CIO, sur le parvis du Stade Olympique de Pékin, en mai 2016 (Crédits – Anne Hidalgo / Page officielle Twitter)

Outre ces déplacements ministériels, la candidature tricolore avait également pu compter sur la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour assurer à la fois la promotion du projet olympique et paralympique, et pour recueillir conseils et impressions in situ.

En 2016, l’édile parisienne avait notamment visité le « Nid d’Oiseau », emblématique Stade Olympique de Pékin avant de déambuler dans les allées du Parc Olympique en présence de Guy Drut, et de Jean-François Martins, Adjoint au Tourisme et aux Sports à la Ville de Paris.

Entretien entre Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France, et Chen Jining, Maire de Pékin (Crédits – Ambassade de France en Chine / Page officielle Twitter)

Autre signe de la volonté de rapprochement entre les deux territoires, Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France, effectue cette semaine une visite à Pékin.

L’objectif principal de ce séjour officiel portera sur un échange avec les autorités locales dans le but d’améliorer la qualité de séjour des 800 000 touristes chinois et surtout la capacité d’accueil multilingue, avec par exemple l’accroissement des efforts dans la formation de professionnels au Mandarin ou dans la traduction de sites Internet.

Valérie Pécresse devrait aussi chercher à renforcer l’expertise conjointe dans le domaine de la « Smart City », autour des notions d’urbanisme, de logement, de transport du futur, ou encore d’énergie, avec en outre, la signature d’accords de coopération avec le Maire de Pékin, Chen Jining, et le Gouverneur de la Province de Zhejiang, Yuan Jiajun.

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