« La Ville de Paris poursuit sa frénésie des grands stades »

Sous le titre « Des quartiers parisien et boulonnais sacrifiés sur l’autel du sport roi », le Collectif Auteuil Les Princes (CAP), présidé par Agnès Popelin, dénonce les dernières décisions de la Ville de Paris en matière d’aménagement sportif.

Pour le Collectif, « la Ville de Paris poursuit sa frénésie des grands stades, en consacrant un quartier de Paris au sport professionnel sans se préoccuper du quotidien de plus de 50 000 riverains.

Les stades Jean Bouin, Roland Garros, Parc des Princes sont les symboles d’une aberration urbaine et d’une politique municipale d’urbanisme sans vision globale et dépassée ».

Parc des Princes - Paris

Ce jugement, particulièrement cinglant, fait suite à la signature d’un nouvel accord entre la Ville et les dirigeants du Paris Saint-Germain (PSG) et ce, pour une durée de trente ans.

Comme le rappelle d’ailleurs le Collectif Auteuil Les Princes, cette concession permettra au club de la capitale, s’il le souhaite, de « développer un projet encore à l’étude s’inscrivant dans un périmètre plus large, englobant certains espaces adjacents au Parc des Princes proprement dit, pour englober dans un premier temps la parcelle Géo André (centre de formation des apprentis et centre sportif), puis le cas échéant, au fur et à mesure de l’expiration des contrats en cours, le parking de stationnement, la station-service et le magasin de sport. Au-delà de ce périmètre, tout projet d’aménagement sur des emprises appartenant à la Ville de Paris et situé aux abords des biens sera préalablement communiqué à l’occupant pour avis consultatif ».

Cette décision fait donc dire au CAP, qu’un « quartier sportif se dessine peu à peu au gré des concessionnaires des stades Jean Bouin, Roland Garros, Parc des Princes sans une politique d’aménagement global ».

Serres d'Auteuil - Paris

Il appuie sa démonstration en citant notamment « la démolition du stade Jean Bouin et le doublement de sa capacité d’accueil portée à 20 000 places«  ou encore « l’agrandissement de plus de 80% de l’emprise du stade Roland Garros sur des espaces naturels classés et inscrits ».

Outre ces projets d’ores et déjà entérinés, le CAP s’inquiète surtout des dernières déclarations publiques de Jean-Claude Blanc, directeur général du PSG. Dans une récente interview pour le quotidien « Le Parisien », ce dernier avait ainsi mentionné des pistes pour l’aménagement des abords du Parc des Princes.

Ces aménagements envisagés prendraient notamment la forme d’espaces « supplémentaires, avec une fan zone pour les enfants, une colline à l’instar de celle de Wimbledon d’où suivre la rencontre sur un écran géant, de grandes zones ouvertes et gratuites à l’image de ce qui se fait au Staples Center de Los Angeles ».

Stade Jean Bouin - Paris

Autant de pistes de réflexion qui soulèvent pourtant un problème, surtout lorsque l’on connaît la densité de ce quartier de Paris.

Face à cela, « les associations regroupées dans le CAP expriment leur effarement de voir une nouvelle fois ce quartier […] servir de nouvelles aires de jeux pour les compétitions sportives professionnelles sans amélioration de la desserte par les transports en commun, ni augmentation des capacités de stationnement, sans prise en compte du quotidien de plus de 50 000 habitants directement impactés par ces matches, ni préoccupation de la vie des 5 000 élèves fréquentant les collèges et lycées […] ou les écoles maternelle et primaire […] tous situés aux abords immédiats du stade ».

De surcroit, le Collectif Auteuil Les Princes pose une ultime question, qui sera sans nul doute l’un des enjeux des prochaines élections municipales dans le XVIe arrondissement mais aussi pour la Maire de Paris :

« A l’heure de la Métropole du Grand Paris, est-il judicieux de concentrer autant de grands équipements sportifs professionnels dans un périmètre urbain parisien si restreint, au détriment de la qualité de vie des Parisiens ? »

Illustrations : Crédits – Collectif Auteuil Les Princes

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