En Italie, les projets autour des deux enceintes destinées à accueillir les tournois féminin et masculin de hockey-sur-glace à l’occasion des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 sont actuellement dans une situation critique, avec notamment une hausse sensible des coûts prévisionnels.
L’an passé et jusqu’au printemps 2023, le sort des épreuves de patinage de vitesse avait constitué un feuilleton à rebondissements pour les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026.
Or, après le choix du Parc des Expositions de la Fiera Milano comme nouvel écrin pour lesdites épreuves, le Comité d’Organisation se retrouve à présent confronté à une autre problématique portant cette fois sur les arènes prévues pour abriter les compétitions de hockey-sur-glace et de para-hockey-sur-glace.
De fait, en raison des difficultés d’approvisionnement de matières premières, pour partie consécutives à la guerre en Ukraine, et face à une hausse des coûts de la main-d’œuvre, le projet de construction de la MSG Arena dans le quartier Santa Giulia et le projet de requalification du PalaSharp connaissent une inflation majeure de leur budget prévisionnel respectif.
Au cours des dernières semaines, il a ainsi été révélé par les médias transalpins, notamment le « Corriere Della Sera », que le premier projet a vu sa facture passer de 180 à 270 millions d’euros.
Les opérations préliminaires – avec les fouilles préalables à l’établissement des fondations du futur ouvrage conçu par CTS EVENTIM selon des plans du cabinet David Chipperfield Architects et le concours de l’ARUP – ont en tout cas enfin pu démarrer le 25 mai dernier, l’objectif de livraison étant aujourd’hui fixé à fin 2025, soit quelques semaines à peine avant l’ouverture des Jeux et l’organisation in situ du tournoi masculin de hockey-sur-glace.
Pièce maîtresse du projet plus vaste de régénération urbaine du quartier Santa Giulia, la MSG Arena deviendra, avec son inauguration, la plus grande enceinte multifonctionnelle de la péninsule. La structure offrira alors une jauge pouvant atteindre 16 000 places en fonction des configurations indoor recherchées. Le tout sera par ailleurs agrémenté d’un parvis monumental de 10 000 m² permettant l’installation d’événements outdoor.
Parallèlement à la question de l’aréna de Santa Giulia, les déboires administratifs entourant le réaménagement du PalaSharp et les incertitudes sur les délimitations techniques du projet dans le cadre des Jeux ont là-aussi amené à un accroissement conséquent du budget.
Selon « La Repubblica », ce dernier a ainsi été revu à 26 millions d’euros, bien au-dessus des dernières projections qui tablaient sur un investissement global de 13 millions.
Située dans le quartier Lanpugnano de la cité lombarde, le PalaSharp a fermé ses portes au public en 2010 et est depuis devenu un « éléphant blanc » en quête d’une réhabilitation susceptible de lui redonner vie.
Néanmoins, outre des recours qui ont retardé l’enclenchement du chantier, les discussions sont toujours en cours entre les autorités milanaises, propriétaires de l’édifice, et l’entreprise Ticketone-Mca Events, lauréate de l’appel d’offres portant à la fois sur la reconstruction et sur la gestion de l’équipement.
Il faut dire que le projet de l’entreprise doit être sérieusement amendé dans la perspective des Jeux et ce, afin de se conformer aux exigences du Comité International Olympique (CIO) qui exige la mise à disposition d’une patinoire principale pour les compétitions et d’une patinoire secondaire pour l’entraînement des patineurs, sans compter aussi l’aménagement des espaces techniques et logistiques.
Or, avec une telle disposition, la jauge du site devrait être abaissée à 5 000 places avant de pouvoir être portée à au moins 8 000 places dans une configuration post-JO et ce, au travers de l’agencement de tribunes supplémentaires.
Le double défi posé par la réalisation de ces deux écrins multifonctionnels dans la capitale de la Lombardie a de quoi donner des sueurs froides aux organisateurs, ainsi qu’aux pouvoirs publics, quatre ans presque jour pour jour après la désignation de Milan-Cortina 2026 comme hôte des Jeux.
Aussi, tant le Comité d’Organisation de Milan-Cortina 2026 que les services municipaux portent aujourd’hui un œil attentif sur les développements à venir – moins de trois ans avant l’ouverture de l’événement planétaire – tout comme l’Autorité de Contrôle des Jeux instaurée par le gouvernement italien.
Se réunissant selon une fréquence mensuelle, celle-ci a d’ailleurs été une actrice essentielle dans la résolution du problème relatif à la localisation des épreuves de patinage de vitesse.
