Brisbane 2032 : Le Queensland écarte l’idée d’une Autorité de Coordination Olympique

Contrairement à la promesse initiale d’établir une Autorité de Coordination Olympique (ACO) en cas d’attribution des Jeux d’été de 2032 à Brisbane, le gouvernement du Queensland (Australie) a décidé de tirer un trait sur cette instance. Une manière de conserver autant que possible la main sur les préparatifs face aux autorités locales et fédérales.

(Crédits – Brisbane City Council)

Dans le cadre de sa candidature à l’organisation des Jeux d’été de 2032, Brisbane avait énoncé la mise en place prévisionnelle d’une Autorité de Coordination Olympique chargée – aux côtés du Comité d’Organisation – de veiller à la préparation et à la gestion de la manifestation planétaire, avec également le souci de garantir l’héritage des Jeux.

De fait, dans les “Réponses au questionnaire de la Commission de Futurs Hôtes du Comité International Olympique (CIO)”, les porteurs de la candidature avaient notamment exposé dans le chapitre consacré à la gouvernance :

Il est prévu que l’ACO soit établie comme une entité gouvernementale composée de représentants des gouvernements fédéral, du Queensland et des Collectivités locales.

Elle aura la capacité de coordonner les activités de tous les ministères et organismes des gouvernements australien et du Queensland ayant des responsabilités en matière des Jeux.

Ce modèle de gouvernance partagée permettra aux autorités publiques de superviser entièrement tous les projets des Jeux, de la phase de planification, de définition de la portée et de conception jusqu’à la passation de marchés, la construction et la livraison.

Cette promesse d’une coopération des différents échelons institutionnels avait d’ailleurs contribué à l’engagement de l’État Fédéral de soutenir la candidature de Brisbane et de sa région, préfigurant aussi la perspective d’une répartition des responsabilités et des investissements à consentir avant les Jeux.

Or, le modèle développé à l’époque ne semble plus être d’actualité.

Le gouvernement du Queensland a en effet décidé de ne pas s’appuyer sur une telle Autorité, préférant davantage miser sur l’instauration prochaine d’une Agence gouvernementale dont les prérogatives devraient être plus limitées et le fonctionnement moins onéreux.

Pour les pouvoirs publics régionaux, l’absence d’une Autorité de Coordination Olympique se justifierait par la volonté de ne pas alourdir administrativement les préparatifs avec une forme de bureaucratie pesante. Surtout, le niveau de coopération entre les divers échelons n’appelleraient pas à ce stade la mise en place d’une telle structure, pas plus d’ailleurs que le CIO qui serait, selon une porte-parole du gouvernement du Queensland, satisfait de l’avancée des préparatifs à l’aune de l’entente intergouvernementale.

Pour le leader de l’opposition à la Première Ministre Annastacia Palaszczuk en revanche, ce renoncement serait l’illustration d’une mainmise affirmée sur les préparatifs, voire même d’une certaine opacité.

Comme l’a en ce sens affirmé Jarrod Bleijie :

La Première Ministre et son Cabinet détiennent désormais une autorité incontrôlée sur les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Cela fera frissonner tous les habitants du Queensland qui paient pour les Jeux.

Anthony Albanese, Premier Ministre de l’Australie, et Annastacia Palaszczuk, Première Ministre du Queensland, vendredi 17 février 2023 à Brisbane (Crédits – Prime Minister of Australia)

Alors que Canberra et Brisbane ont longuement négocié avant de parvenir à un accord-cadre financier relatif à la répartition des dépenses pour les sites dans la perspective des JO 2032, ce nouvel épisode pourrait raviver des tensions entre les deux échelons institutionnels, même si l’apport de chacun a été délimité.

Pour rappel, l’État du Queensland abondera à hauteur de 3,63 milliards de dollars australiens (2,27 milliards d’euros) pour financer l’aménagement ou la modernisation des installations sportives liées aux Jeux, tandis que l’État Fédéral participera à l’effort pour 3,44 milliards de dollars australiens (2,19 milliards d’euros).

Sur cette enveloppe globale légèrement supérieure à 7 milliards de dollars australiens (4,46 milliards d’euros), deux postes de dépenses seront particulièrement ciblés, à savoir d’une part la démolition / reconstruction du Gabba Stadium et ses alentours pour 2,7 milliards à la charge exclusive du Queensland (1,72 milliard d’euros), et d’autre part l’édification de la Brisbane Arena dans le quartier de Roma Street pour 2,5 milliards intégralement financés par l’État Fédéral conduit par Anthony Albanese (1,59 milliard d’euros).

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