Si le projet de refonte du Gabba Stadium demeure une pierre d’achoppement entre le gouvernement du Queensland et le gouvernement fédéral australien, la question du financement des Jeux dans leur globalité constitue aussi un sérieux challenge que doivent encore relever les deux autorités dans la perspective des Jeux d’été de Brisbane 2032.

Après avoir fait la course en tête du nouveau processus de sélection instauré par le Comité International Olympique (CIO) en 2019, Brisbane et le Queensland furent désignés en juillet 2021 pour accueillir l’édition 2032 des Jeux d’été.
Depuis, le Comité d’Organisation s’est installé, avec à sa tête un ancien dirigeant de Dow Chemical, Andrew Liveris, tandis que les pouvoirs publics se sont engagés dans de périlleuses et intenses négociations pour parvenir à un accord-cadre concernant le financement de l’événement et des infrastructures.
De fait, malgré l’importance des sites – hérités pour partie des Jeux du Commonwealth de Gold Coast 2018 – et de la qualité technique du projet, l’établissement de la candidature et son développement ont été assurés par deux échelons institutionnels dont la composition a depuis évolué.
Si Annastacia Palaszczuk demeure la Première Ministre du Queensland, Anthony Albanese a en revanche pris la suite de Scott Morrison à la tête du gouvernement fédéral. Or, malgré une ligne politique commune, les deux leaders issus du Parti Travailliste ne sont pas encore parvenus à se mettre d’accord quant à la répartition de l’effort à conduire pour assurer la tenue des Jeux.
En phase de candidature, il avait pourtant été question d’une répartition à 50-50, mais le changement politique survenu à l’issue des élections législatives de mai 2022 pourrait in fine rebattre les cartes, ou tout du moins faire évoluer ce schéma vers une adaptation au cas par cas, balayant de facto l’idée d’un cofinancement traditionnel.
Ainsi, le gouvernement fédéral évoque depuis plusieurs semaines la perspective d’une contribution équitable. Cette dernière pourrait dès lors prendre la forme d’un financement assuré pour certaines infrastructures nécessaires aux Jeux, les autres devant être supportés par le gouvernement du Queensland.
En somme, chaque projet devra être étudié et sectorisé selon la bonne entente des deux échelons, le Queensland pouvant par exemple devoir intégralement financer le projet de requalification du Gabba Stadium en Stade Olympique.

Sur ce principe, les négociations se poursuivent, des échanges réguliers étant menés entre les parties depuis le début de l’année 2023.
A ce stade, la conclusion d’un accord ne semble pas à l’ordre du jour, bien que les acteurs en présence – qui se sont une nouvelle fois retrouvés à Canberra, vendredi 03 février, pour une réunion englobant les autres Premiers Ministres des États australiens – se montrent confiants sur une annonce prochaine.
Comme l’a notamment affirmé le Premier Ministre australien, dont les propos ont été repris par le “Brisbane Times” :
Nous avons résolu des problèmes et ce que je veux m’assurer – et j’ai l’expérience d’avoir vécu [les Jeux de 2000] à Sydney – c’est qu’il ne s’agit pas seulement de réfléchir à l’événement qui se produit sur quatre semaines. Il s’agit de laisser un héritage et des infrastructures qui profitent non seulement à Brisbane, mais aussi à l’ensemble du Queensland.
Je suis très satisfait des discussions que j’ai eues avec la Première Ministre Palaszczuk et nous ferons, le moment venu, lorsque cela sera opportun, des annonces appropriées.
Je suis très confiant dans le fait que les gens verront le Commowealth et le gouvernement du Queensland travailler ensemble dans l’intérêt des habitants du Queensland et de l’Australie.