Après la démission, fin janvier, de Giuseppe Conte, le Président de la République italienne avait demandé à Mario Draghi de former un nouveau gouvernement pour assurer la mise en application du plan de relance de l’économie dans un pays fragilisé par l’épidémie de Covid-19. Ce vendredi, l’ancien Président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a accepté de relever ce défi.
En prenant ce soir les commandes du gouvernement italien, Mario Draghi s’embarque sans nul doute dans l’une des missions les plus difficiles de sa carrière, tant en raison du contexte sanitaire et économique qui touche la péninsule, que des égos politiques qui régulièrement font et défont les Présidents de Conseil.
Aussi, pour cette mission capitale, celui qui dirigea la BCE de 2011 à 2019, s’est entouré d’une équipe gouvernementale composée de technocrates et de personnalités politiques issues de divers horizons et ce, après plusieurs jours d’habiles discussions menées auprès de l’ensemble des composantes de l’échiquier politique transalpin.
Le retour aux urnes ne devrait toutefois pas échapper aux Italiens, certains, comme le leader de la Ligue du Nord et ancien Ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, poussant dès à présent pour la tenue d’élections législatives à haut risque dans un échéancier de six mois.
Or, parmi les dossiers majeurs qui nécessiteront une entente transpartisane et qui devront surtout parvenir à surmonter les turbulences d’un probable scrutin durant l’année 2021, le chantier des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 occupe une place de choix, même si la priorité est aujourd’hui ailleurs, avec les travaux relatifs à l’adoption prochaine d’un plan de relance économique de quelques 209 milliards d’euros.
Il n’empêche, afin de rester en adéquation avec les objectifs fixés au moment de l’attribution des Jeux en juin 2019, les préparatifs de l’événement devront se poursuivre en toute circonstance, d’autant plus lorsque l’on sait que l’année écoulée, certes chaotique compte-tenu de la crise sanitaire, a permis de faire avancer – avec la satisfaction du Comité International Olympique (CIO) – plusieurs problématiques entre les organisateurs, l’État et les Collectivités associées derrière le projet.
Le Comité d’Organisation devra dès lors avoir des interlocuteurs au sommet, ce qui demeure flou pour l’heure, en raison de l’absence de référence au domaine sportif dans les intitulés ministériels dévoilés ce jour.
Selon toute vraisemblance, la compétence des sports devait néanmoins revenir à la Ministre des Politiques de la Jeunesse, Fabiana Dadone, soit dans le cadre d’un intitulé amendé, soit via la création d’un poste de Secrétaire d’État.
Âgée de 37 ans, cette figure du Mouvement 5 Étoiles (M5S) était jusqu’à présent à la tête du Ministère de l’Administration Publiques sous le second gouvernement de Giuseppe Conte.
Le Ministre des Infrastructures et des Transports, l’économiste Enrico Giovannini (63 ans), devrait quant à lui superviser – au moins un temps – les travaux de modernisation des infrastructures publiques situées dans les Régions appelées à accueillir les compétitions olympiques et paralympiques en février et mars 2026.
Conformément aux engagements pris par l’ancienne Ministre, Paola De Micheli, la Lombardie, la Vénétie et le Trentin-Haut-Adige – bénéficieront en ce sens d’une enveloppe budgétaire d’un milliard d’euros, complétée par des investissements régionaux et locaux.
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