Paris 2024 : Le sport inclusif au cœur du futur PRISME

A l’horizon 2023, soit un an avant l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024, le département de la Seine-Saint-Denis bénéficiera d’un écrin unique en Europe consacré à l’inclusion par le sport.

Jeudi 07 février 2019, Stéphane Troussel et Magalie Thibault – respectivement Président de l’entité départementale et vice-Présidente chargée de l’autonomie des personnes âgées et handicapées -, accompagné de Mathieu Hanotin, Conseiller Départemental de Seine-Saint-Denis en charge du sport et des grands événements, ont présenté les grandes lignes de ce projet innovant, qui s’inscrit comme une réelle ambition au service du territoire et des publics les plus éloignés de la pratique sportive.

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Concrètement, le Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain (PRISME) doit voir le jour d’ici l’été 2023 sur un terrain d’une superficie de 15 000 m², englobant une partie du Stade de la Motte à Bobigny.

Doté d’un gymnase et d’une piste d’athlétisme pensés pour tous les types de handicap, l’équipement inclusif devrait également comporter des espaces dédiés au sport-santé et à la recherche. Cette pluridisciplinarité s’explique immanquablement par la proximité de l’Hôpital Avicenne de Bobigny et de l’Université Paris 13, deux établissements avec lesquels il pourrait être envisageable de concevoir des passerelles de coopération.

L’accessibilité du site n’a pas été négligée dans les réflexions d’ores et déjà menées, puisque l’équipement sera aménagé non loin de la future station Drancy-Bobigny de la ligne 15 Est du Grand Paris Express, du tramway et de lignes de bus. La desserte automobile a aussi été pensée pour permettre un accès adéquat pour des véhicules adaptés et ce, sur une portion du parc de stationnement existant qui sera réaménagé en conséquence.

Pour l’heure, la mise en œuvre globale du projet représenterait un investissement à hauteur de 36 millions d’euros. Si des sources diverses devraient être recherchées, le financement pourrait en partie être assuré par le Fonds de Solidarité Interdépartemental d’Investissement (FS2I).

Afin de préciser les contours dudit projet d’ici juin 2019, le Conseil Départemental – qui sera maître d’œuvre de l’équipement – doit poursuivre ses consultations avec les acteurs concernés, à savoir le Mouvement sportif local, les Fédérations handisports, mais aussi les instituts médico-éducatifs.

Pour marquer encore davantage l’aspect inclusif du projet, le Conseil Départemental a déjà fait savoir que la réalisation et le fonctionnement de l’équipement feront en partie appel à des travailleurs en situation de handicap.

Vue du Stade de la Motte où devrait en partie être aménagé le futur PRISME (Crédits – Google Maps / Capture d’écran Sport & Société)

L’installation d’un tel équipement en Seine-Saint-Denis représente en tout cas des enjeux multiples, en particulier dans le domaine de l’éducation. Comme l’a ainsi rappelé Fabien Paillard, Président du Comité Départemental du Sport Adapté :

Selon les chiffres de la Maison Départementale du Handicap, 13% des personnes en Seine-Saint-Denis sont atteintes d’un handicap, parmi lesquelles 70% d’un handicap mental.

Et 300 enfants souffrant de handicap mental n’ont actuellement pas d’attribution dans des établissements spécialisés, par manque de place. Pour ces 300 là, le PRISME peut être une sacrée chance.

Mais si l’échéance paralympique de 2024 représente aujourd’hui un point d’horizon évident pour l’aménagement du PRISME, sa vocation dépasse toutefois le seul cadre de l’événement sportif. Pour Stéphane Troussel, en effet :

Cet équipement unique en Europe doit prendre une part de choix dans l’héritage olympique et paralympique des Jeux en Seine-Saint-Denis.

Avant même l’arrivée des Jeux, il doit améliorer l’accès des personnes handicapées au sport, dynamiser tout le territoire sur les enjeux d’accessibilité et de sport-santé. Et pourquoi pas nous aider à dénicher de futurs champions paralympiques, même si ce pôle sera avant tout consacré à la pratique loisirs.

Conférence de présentation du PRISME, jeudi 07 février 2019 (Crédits – Daniel Rühl / Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis)

La construction du PRISME constituera un parfait complément à une autre structure dédiée au handisport et qui doit elle-aussi émerger dans l’optique des Jeux de 2024.

Le Pôle Espoir Paralympique doit en effet être édifié dans le secteur du Bourget, en coordination avec le Comité d’Organisation des Jeux (COJO), le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et la Fédération Française Handisport.

Présenté au Comité International Paralympique (IPC) au début de l’année 2017, ce pôle devrait être en mesure d’héberger une cinquantaine de pensionnaires. Ces derniers auront accès à des installations adaptées pour l’entraînement et la pratique d’au moins six sports paralympiques (para-athlétisme, para-badminton, escrime-fauteuil, para-natation, tennis-fauteuil et para-tennis de table).

Dans le cadre de la candidature aux Jeux, le dossier technique de Paris 2024 avait fait mention d’un projet de pavillon temporaire pour la tenue des épreuves de badminton, pavillon qui aurait par la suite été transformé en Pôle Espoir Paralympique.

Même si la destination choisie pour le badminton a évolué depuis – avec désormais l’Aréna 2 Porte de la Chapelle à Paris -, l’aménagement initialement prévu pour la structure peut néanmoins donner un ordre d’idée de l’investissement qui sera nécessaire pour la réalisation du site (18,575 millions de dollars à la charge du COJO).

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