JO 2024 : Vers l’ouverture de la course olympique sans Boston ?

La course à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024 débutera-t-elle par le retrait précipité de la ville qui fait aujourd’hui figure de favorite ?

Face aux difficultés et aux critiques, le Comité de Candidature de Boston (Massachusetts / États-Unis) a conditionné aujourd’hui la poursuite du projet à un engouement populaire plus élevé qu’à l’heure actuelle.

« Nous serons candidats seulement si une majorité de citoyens se mobilise avec nous. Il est clair que nous devons trouver un moyen de relever ce soutien » a ainsi affirmé Richard Davey, Chef de direction de la candidature.

Boston 2024 - anneau

Or, selon le dernier sondage en date, seuls 36% des citoyens de la région de Boston soutiennent la candidature olympique pour les JO 2024. Un chiffre en baisse de 15 points en l’espace de deux mois.

Mais surtout, un chiffre près de 30 points inférieurs à celui décroché par la candidature de Hambourg (Allemagne) il y a quelques jours et même près de 40 points inférieurs à celui obtenu en février par l’éventuel projet de Paris (France) !

Dès lors, quelle stratégie les partisans de Boston 2024 vont-ils pouvoir mettre en œuvre afin d’enrayer une chute continue depuis plusieurs semaines ?

Les réunions publiques annoncées il y a peu devraient sans aucune surprise se poursuivre et ce, afin d’informer les citoyens sur le projet olympique.

Des réductions de coûts sont également envisagées et cela commence dès aujourd’hui avec le renoncement de l’ex-Gouverneur du Massachusetts à percevoir une rémunération de représentation.

Car, si dans un souci de transparence, le Comité de Candidature a jugé bon de dévoiler les montants des rémunérations de ses collaborateurs, il n’a pas mesuré en revanche, la contestation concernant la rémunération octroyée à Deval Patrick pour ses interventions ponctuelles. Ce dernier devait ainsi percevoir 7 500 dollars (6 852 euros) par jour de représentation au service de la candidature.

Une somme élevée lorsque l’on sait le niveau de l’investissement bénévole de nombreuses personnes pour porter le projet de Boston 2024. Une somme élevée aussi au regard de l’absence de rémunération de Thomas Bach, pourtant Président du Comité International Olympique (CIO)…

Richard Davey a d’ailleurs fait une sorte de mea-culpa sur ce point, estimant qu’au cours des deux dernières semaines, « nous avons été distraits de nos principes fondamentaux ».

Boston 2024 - baie

Mais en dépit de ces mesures d’urgence, Boston apparaît chaque jour davantage en difficulté et ce, alors même qu’elle ne connaît pas encore les noms et le nombre de ses concurrentes, hormis Rome (Italie) et Hambourg (Allemagne).

En conséquence, la voie du référendum semble de plus en plus probable, et pas seulement à l’échelle de la ville.

Ainsi, suivant la proposition de l’ex-candidat au poste de Gouverneur, Evan Falchuk, le Comité de Candidature se dit aujourd’hui ouvert à l’idée d’organiser un scrutin local au niveau de l’État du Massachusetts. Une autre possibilité s’offre toutefois aux promoteurs de Boston 2024, à savoir la mise en place d’un sondage officiel quelques semaines avant le dépôt limite des candidatures au siège du CIO.

Dans les deux cas, Boston prendrait un risque particulièrement élevé. Mais plutôt que de devoir renoncer une fois la course engagée, Boston 2024 semble privilégier l’option d’un éventuel retrait avant l’ouverture des candidatures.

Cela aurait le mérite de ne pas affaiblir – ou tout du moins de limiter l’affaiblissement – des États-Unis sur la scène olympique, notamment dans l’optique des échéances à venir, que sont 2026 pour les JO d’hiver et 2028 pour les JO d’été.

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Boston 2024 dispose de quelques mois pour relever la barre et inverser une tendance qui aujourd’hui est devenue critique. Le Comité Olympique des États-Unis (USOC) semble en tous cas disposer à venir en aide à la candidature du Massachusetts.

Comme le signe d’une mobilisation générale au service d’une ambition : celle de ramener les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été sur le sol américain, près de 20 ans après les Jeux d’Atlanta 1996.

Illustrations : Crédits – Boston 2024

5 pensées

  1. 2024, remake de 2022? Boston qui pêche par un soutien populaire anémique et qui se dirige droit vers un forfait si rien ne change radicalement dans les semaines à venir, Hambourg qui doit encore passer le test du référendum avec toutes les incertitudes que cela représente, Rome plombée par sa situation économique et financière…Le Qatar, l’Afrique du Sud, le Canada, l’Australie, la Russie, l’Espagne, les Émirats Arabes Unis qui ne veulent pas y aller…Le maire de Budapest qui est tout sauf convaincu, le silence radio de la part d’Istanbul…

    Va-t-on revivre le scénario de 2022? Un affrontement France-Allemagne est-il à prévoir?

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