L’organisation de l’événement olympique est traditionnellement l’occasion pour les Villes Hôtes, de construire et d’aménager de nouveaux quartiers résidentiels, ce qui permet bien souvent, de répondre à une crise du logement qui concerne toutes les grandes agglomérations.
Ainsi, le Village des Athlètes – et parfois même les espaces dédiés aux journalistes – sont reconfigurés après les Jeux afin de devenir des appartements qui sont dès lors loués ou vendus.
Barcelone 1992 est l’un des exemples majeurs de cette reconversion post-olympique, avec l’édification d’un nouveau quartier sur le Front de mer, directement hérité des chambres du Village Olympique.
Londres 2012 a récemment suivi ce modèle, en aménageant un nouveau quartier au cœur du Parc Olympique devenu depuis, le Parc Queen Elizabeth II.
Les milliers de chambres ont de fait laissé la place à 2 818 appartements. Sur ce nombre, pas moins de 1 379 ont été réservés à des personnes à revenu modeste.
Car l’accueil des Jeux ne doit pas être uniquement l’occasion de construire de grandes installations sportives. Il doit également représenté un tremplin en vue d’améliorer la vie dans les quartiers de la Ville Hôte, au travers d’investissements économiques et sociaux massifs.
Quoiqu’il en soit, si les précédentes éditions olympiques ont parfois connu des dérapages et des promesses reniées, le cas des Jeux de Rio 2016 pourrait bien symboliser un excès de confiance de la part des organisateurs brésiliens.
En dépit des manifestations sociales qui secouent régulièrement le Brésil depuis deux ans, le Comité d’Organisation des prochains JO d’été envisagerait en effet de mettre en location ou en vente, les appartements du Village Olympique à des prix exorbitants au regard du contexte local et régional.
De fait, comme le relate cette semaine le “Washington Post”, les autorités réfléchiraient à transformer les 10 160 chambres en 3 600 appartements de luxe.
Prix de vente de ces biens ? Jusqu’à 2,3 millions de reals brésiliens, soit 663 145 euros.
Dans un pays où les inégalités sont de plus en plus grandes – 16e pays le plus inégalitaire au monde selon des données compilées par la CIA -, cette idée fait tâche et est du plus mauvais effet à 500 jours de l’ouverture des JO.
D’autant plus lorsque l’on sait qu’une partie des installations du futur Village se trouve à l’emplacement d’une ancienne favelas de Rio de Janeiro, favelas dont les habitants ont été délogés contraints et forcés, par les autorités et les organisateurs.
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