Une candidature à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques représente traditionnellement un budget de campagne de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Certains experts évoquent même le chiffre de 100 millions d’euros pour qu’une candidature soit gagnante.
Mais après l’élection de la Ville Hôte, l’investissement est bien plus important et se chiffre à plusieurs milliards d’euros. De fait, nombreuses sont les villes qui, au regard du contexte économique actuel, rechignent à présenter un projet olympique.
Aux États-Unis, quatre villes ont été sélectionnées par le Comité Olympique et sont aujourd’hui intéressées par l’échéance d’été de 2024.
Parmi ces cités, Boston travaille depuis près de deux ans à la constitution d’un dossier solide et réaliste, utilisant notamment les infrastructures sportives des universités et collèges du Massachusetts.
Néanmoins, l’organisation des JO à Boston représenterait une “tâche monumentale” comme l’avait souligné la Commission chargée d’étudier l’opportunité et la faisabilité d’une candidature olympique. Malgré cette appréciation, Boston 2024 avait au préalable obtenu successivement l’aval du Sénat et de la Chambre des Représentants de l’État ainsi que du Gouverneur, Deval Patrick.
Toutefois, le Maire de la ville, Marty Walsh, ne cache pas ses réticences quant au modèle de financement du projet.
“Je ne mettrais pas des milliards dans ce projet. Premièrement, la ville ne les a pas et deuxièmement, j’ai d’autres priorités, comme la construction de nouvelles écoles. Ce projet ne pourra aboutir qu’au travers d’un solide partenariat public / privé”.
Afin d’éviter un dérapage des finances de la ville ou une participation trop faible du secteur privé, le Maire de Boston entend mettre en place un groupe de travail chargé d’établir et de contrôler le rôle et les responsabilités que la ville pourraient avoir à assumer.
Malgré cette méfiance légitime, Marty Walsh soutient le concept olympique et estime d’ailleurs que “le bénéfice à court terme serait d’arriver à mettre en œuvre une planification vraiment bonne pour la ville”.
En outre, plusieurs secteurs industriels de la région pourraient bénéficier de la candidature et, le cas échéant, de la désignation par le Comité International Olympique (CIO), en particulier le secteur du tourisme.
Le CIO envisage actuellement de se moderniser, Bach lui même étant bel et bien conscient des problèmes autour des candidatures coûteuses et de la mauvaises presse qu’a causé Sotchi 2014 et sa facture spectaculaire…
Etant donné que la machine est en marche pour revoir le processus de candidature et la question des coûts, il est possible que cela change la donne et que, de facto, Boston y trouve son compte, ce qui rassurerait le maire et bien sûr les population locales.
Aux USA, nulle doute que les partenariats privés se feront nombreux, les Américains étant doués à cela. Cela rendra moins important les partenariats publics, ce qui est une bonne chose.
Mais en effet, étant donné que Boston pourrait miser stratégiquement sur ses infrastructures universitaires, ainsi que sur ses étudiants donnant une vision plus jeune et dynamique de l’Olympisme, la facture pourrait être moins importante que dans certains pays, ce qui rassurerait sans le moindre doute les autres nations désirant organiser des JO à l’avenir !