En marge de la visite du chantier du futur Village des Athlètes, le Maire de Milan, Giuseppe Sala, a évoqué une problématique majeure des préparatifs d’organisation des Jeux d’hiver de 2026, à savoir le choix du site qui accueillera les compétitions de patinage de vitesse, après le retrait de Baselga di Pinè et alors que l’option turinoise ne suscite guère l’enthousiasme de la Lombardie.

Quelques semaines après l’annonce du retrait de Baselga di Pinè comme écrin des épreuves de patinage de vitesse des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026, en raison d’un réaménagement de l’installation existante jugé trop onéreux, les organisateurs et les pouvoirs publics doivent désormais sanctuariser un nouveau site.
Aussi, les jours passés ont permis de relever une franche opposition – bien qu’atténuée dans les dernières déclarations officielles – à l’idée d’intégrer Turin au dispositif des Jeux de 2026.
Or, la Ville Hôte des JO 2006 dispose pourtant de sérieux atouts, dont l’Oval Lingotto, qui, après un réagencement intérieur de l’infrastructure, serait en capacité de recevoir à nouveau les meilleurs patineurs de la planète.
Mais outre le fait que la cité du Piémont n’avait pas souhaité rejoindre l’aventure de la candidature en 2018 aux côtés de Milan et Cortina d’Ampezzo, le principal point faible de l’option turinoise repose sur le fait qu’il faudrait bâtir ou tout du moins mobiliser un site pour accueillir les compétiteurs, ce qui, potentiellement, pourrait venir alourdir la facture des Jeux.
Au-delà du débat autour de l’intégration ou non de Turin, ces derniers jours ont par ailleurs mis en lumière la détermination du Maire de Milan à conserver dans le giron régional les épreuves précitées et à faire de la ville l’épicentre des compétitions de patinage dans leur globalité. Par le passé, une telle détermination avait déjà été mesurée au stade de la candidature, lorsque Giuseppe Sala voulait centraliser les épreuves sur la région milanaise au risque de faire péricliter le projet transalpin.
Plusieurs options ont ainsi été étudiées par les équipes municipales, sachant que l’une d’entre elles devraient être présentée et soumise à l’approbation du Comité d’Organisation de Milan-Cortina 2026 d’ici ce lundi 13 février 2023, comme l’a précisé le Maire de la cité lombarde.
Si l’idée d’installer une patinoire dans l’enceinte napoléonienne historique de la Civica Arena a pu être évoquée et même testée dès 2021 au moment où les interrogations quant au financement de Baselga di Pinè s’étaient matérialisées avec insistance, l’option la plus sérieuse porte aujourd’hui sur la mobilisation temporaire du Parc des Expositions de Fiera Milano, qui est d’ores et déjà prévu pour abriter le Centre International de Radio et Télévision (CIRTV) et le Centre Principal de Presse (CPP) au moment des Jeux.
Ainsi que l’a affirmé Giuseppe Sala au cours de sa visite sur le chantier du principal Village des Athlètes de la prochaine édition des Jeux d’hiver, vendredi 10 février :
Entre aujourd’hui et lundi, une hypothèse sera présentée au Comité d’Organisation.
J’espère de toute cœur [que Milan sera le siège des épreuves de patinage de vitesse], mais au-delà, il faudra réfléchir à la question des coûts, avec la solution la plus adaptée au regard des impératifs financiers.
Je n’exclus pas que les épreuves puissent aller à Turin, mais j’espère qu’elles pourront rester à Milan, si nous trouvons une solution adéquate.
L’hypothèse numéro est le site de Fiera Milano. Nous travaillons sur ça.

En envisageant l’incorporation de Fiera Milano parmi les sites sportifs, Giuseppe Sala propose de mettre à disposition des organisateurs un équipement multifonctionnel situé au Nord-Ouest de la ville, bien desservi par les axes routiers, ferroviaires, et le métro milanais, et hôte régulier de manifestations d’envergure.
Conçu par l’architecte de renom Massimiliano Fuksas, le vaste ensemble se compose de 20 pavillons disposés de part et d’autres d’une artère piétonne de plus d’un kilomètre, faisant du site l’un des plus grands espaces d’expositions au monde.
Des espaces extérieurs peuvent en outre être utilisés, ce qui, dans le cas des JO 2026, pourrait permettre l’établissement d’un anneau de vitesse temporaire, même si les éventuelles contraintes techniques devraient être préalablement étudiées.
Si cette option – avancée comme lieu d’entraînement pour les hockeyeurs au moment de la candidature – venait à être présentée par la Ville de Milan, les organisateurs devront par la suite en aviser le Comité International Olympique (CIO) et l’Union Internationale de Patinage (ISU).

Les deux entités internationales avaient, à Milan, coordonné la mise en place de tests sur le site de la Civica Arena.
Affaiblie par le cahier des charges de l’ISU qui impose, depuis les Jeux de Lillehammer 1994, la tenue des compétitions de patinage de vitesse au sein d’une installation couverte – l’édition des Jeux d’Albertville 1992 ayant été la dernière à proposer un site extérieur – cette seconde option semble désormais écartée par les autorités milanaises, qui avaient un temps évoqué le précédent des Championnats du Monde toutes épreuves de patinage de vitesse 2018 qui s’étaient alors déroulés sur la piste du Stade Olympique d’Amsterdam (Pays-Bas).
De fait, la nécessité de couvrir au moins en partie la structure milanaise, mais surtout l’impératif de mettre à niveau cette dernière selon les normes internationales et dans le respect du monument, représenteraient un investissement important et sans doute complexe.