Capitale du Danemark, Copenhague n’a jamais organisé les Jeux Olympiques et Paralympiques. Pourtant, en ce début de semaine, l’Adjointe au Maire en charge de la Culture et des Loisirs a publiquement évoqué l’idée d’un hypothétique projet pour 2036 fondé sur la sobriété budgétaire et environnemental.

Treize ans après avoir accueilli la 121ème Session du Comité International Olympique (CIO) qui avait alors confié les clés des Jeux de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil), la capitale danoise se prendrait-elle à rêver de l’événement planétaire ?
A l’heure où l’institution olympique compte déjà trois futurs hôtes – pour les éditions de 2024, 2028 et 2032 – Copenhague pourrait se positionner sur la prochaine échéance disponible, à savoir l’édition de 2036.
Tel est en tout cas le rêve exposé ce lundi par Mia Nyegaard, Adjointe au Maire chargée de la Culture et des Loisirs, dans une interview pour le quotidien “Berlingske”.
Sans doute désireuse de lancer un débat, tant auprès de la classe politique que de l’opinion publique, l’élue évoque l’idée d’une candidature pour, dit-elle :
Les Jeux les moins chers, les plus durables et les plus petits de tous les temps. […]
Et si nous le pouvions ? Et si nous osions adopter cela comme vision et voir si c’est une possibilité ?

Au travers de ce questionnement, et en l’absence de données chiffrées, Mia Nyegaard a parfaitement conscience des défis d’une telle entreprise, d’autant plus pour une ville de la taille de Copenhague, qui comptabilise en son sein quelques 625 000 habitants, mais certes 1,32 million si l’on considère l’agglomération dans son ensemble.
En outre, il faut garder à l’esprit la complexité d’organiser un événement de la dimension des Jeux qui, aujourd’hui, suppose la mobilisation des forces vives d’une ville, d’une région et plus globalement d’un pays, avec a minima, un investissement privé couplé à une garantie des pouvoirs publics pour permettre la tenue des épreuves pour au moins 28 sports durant une quinzaine de jours.
Aussi, l’élue locale se montre volontiers philosophe, en évoquant la perspective d’un projet résolument distinct des dernières éditions olympiques et paralympiques, avec en particulier un budget limité et une utilisation maximale des infrastructures de la sportive ville de Copenhague, et du Danemark et ce, même si un éventuel projet ne pourrait faire l’économie d’un Stade Olympique et d’un Village des Athlètes.
Bien sûr, une candidature pourrait s’appuyer sur une pluralité de villes, même en dehors du pays, conformément aux nouvelles dispositions de la Charte Olympique. D’ailleurs, le rêve des Jeux de Mia Nyegaard peut ici être mis en parallèle avec la proposition formulée en mars 2015 par le Maire de l’époque, Frank Jensen, qui, tendant la main à Hambourg (Allemagne) alors engagée dans la quête des JO 2024, avait émis l’idée d’accueillir une partie des épreuves, à savoir le cyclisme ou des matchs du tournoi de football.
Comme une réponse à l’idée lancée par l’élue locale cette semaine, le Président de la Confédération Danoise des Sports (DIF) estime en tout cas qu’il est appréciable d’avoir des objectifs, même si ces derniers sont pour l’heure difficilement réalisables.
Ainsi que l’a affirmé de manière encourageante, Hans Natorp :
Les visions sont quelques chose que vous devez avoir pour faire de bonnes et grandes choses.
C’est certainement un rêve que de se projeter sur un grand événement olympique à Copenhague, mais c’est une réflexion longue qui devra certainement être contrôlée en cours de route.
J’ai hâte de discuter davantage de cela avec la Maire adjointe.

Si une candidature de Copenhague n’est pas prévue de sitôt, le débat lancé aujourd’hui a en tout cas le mérite de poser une réflexion sur l’intégration des villes de taille moyenne et intermédiaire dans la course aux Jeux.
Pour 2024, Budapest (Hongrie) avait déjà misé sur ce créneau face aux mastodontes déjà auréolés des anneaux olympiques, comme Los Angeles (États-Unis), Paris (France) et Rome (Italie).
La venue potentielle – ou tout du moins le simple intérêt – de villes qui, hier, étaient disqualifiées d’entrée de la course en raison de contraintes administratives et logistiques particulièrement pesantes, peut sans doute être perçu comme un signal positif pour le CIO.
Au cours des dernières années, ce dernier a d’ailleurs tâché de redoubler d’efforts, sous l’impulsion de son Président, Thomas Bach, pour adopter ce que l’on peut considérer comme un triptyque autour de l’Agenda 2020, l’Agenda 2020+5 et la Nouvelle Norme pour, à la fois contrer le désamour des territoires et regagner la confiance populaire ayant fait défaut à plusieurs candidatures.
Une pensée