JO 2030 : Les Pyrénées, enjeu de la candidature espagnole

Face aux critiques émises à l’encontre du projet pour les Jeux d’hiver de 2030, le Comité Olympique Espagnol (COE) et les Collectivités porteuses de la candidature ont défendu cette semaine leur positionnement conjoint alliant l’héritage de Barcelone 1992 et le développement souhaité du massif pyrénéen.

Alejandro Blanco, Président du Comité Olympique Espagnol, lors d’une conférence organisée dans le Val d’Aran, samedi 13 novembre 2021 (Crédits – COE)

Dans le cadre de son projet visant à organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030, l’attelage Pyrénées-Barcelone se retrouve actuellement au cœur de tensions politiques et surtout de critiques citoyennes, sur le fondement même d’une telle entreprise dans un contexte marqué par les questions environnementales et climatiques.

Aussi, le Comité Olympique Espagnol (COE) a choisi de prendre le contre-pieds de ces attaques, en défendant une approche basée sur le dialogue avec les parties et la prise en compte des spécificités pyrénéennes pour adapter le projet.

Comme l’a ainsi affirmé Alejandro Blanco, Président du COE, à l’occasion d’une conférence ayant réuni plus de 150 personnes, en majorité élus de Collectivités Territoriales, autour du thème « L’Olympisme comme moteur du développement territorial » :

C’est la candidature de la compréhension, du dialogue et du respect. Une candidature dans laquelle la société et les personnes doivent être responsables.

Les Pyrénées doivent montrer ce qu’elles sont capables de faire. Surtout, ce projet doit montrer la connaissance et l’implication des Pyrénées et ses habitants, et la passion qu’ils éprouvent pour la neige, la montagne et les sports d’hiver.

Une manière de présenter la candidature comme un projet venant du territoire et de ses habitants. Une façon aussi d’évoquer une reconnaissance des Pyrénées comme destination de sports d’hiver alors que le massif demeure – historiquement – relégué par la concurrence alpine.

Pour conforter ce propos, le Palais des Sports de Vielha, dans le Val d’Aran, a également été le théâtre de l’intervention de Maria Vergés, Syndic d’Aran, autrement dit, la responsable de l’administration dans cette vallée de Catalogne soumise à un régime particulier.

Pour cette dernière en effet :

La célébration, pour la première fois de l’histoire, de Jeux Olympiques dans les Pyrénées, est une étape d’une grande importance pour ce territoire en général et pour le Val d’Aran en particulier.

Une telle opportunité doit contribuer à générer l’impulsion nécessaire au développement social et territorial dont les Pyrénées ont besoin pour se projeter comme territoire de référence, et pour montrer notre capacité, non seulement à organiser de grands événements, mais aussi à innover pour améliorer la qualité de vies des personnes qui y vivent, dans un souci d’équilibre territorial, de durabilité et d’égalité des chances, en plus de nous positionner à l’international.

Maria Vergés a même enfoncé le clou, concernant l’approche des porteurs de la candidature aux Jeux et la réponse donnée aux opposants.

Comme elle l’a ainsi déclamé avec détermination :

Il y a nécessité à proposer une approche stratégique des enjeux du territoire en allant au-delà du seul débat environnemental et touristique, un débat pour lequel, jusqu’à présent, personne ne s’était soucié des répercussions, par exemple, du passage de centaines de camions par jour sur notre territoire.

Plus de 150 personnes, en majorité élus locaux, ont pris part à la conférence organisée par le Comité Olympique Espagnol sur le thème « L’Olympisme comme moteur du développement territorial », samedi 13 novembre 2021 (Crédits – COE)

En marge de la conférence organisée ce samedi 13 novembre, le Vice-Président du COE, par ailleurs membre du Comité International Olympique (CIO) et actuel Président de la Commission de Coordination des Jeux de Pékin 2022, n’a pas manqué de monter au créneau lui-aussi pour défendre le projet en cours.

Juan Antonio Samaranch Jr., fils de l’ancien Président de l’instance olympique qui avait largement œuvré à la réussite de la candidature barcelonaise pour 1992, a notamment rappelé la nécessité pour le projet de disposer d’un soutien politique et citoyen le plus large possible.

Les semaines qui viennent s’annoncent en tout cas décisives pour Pyrénées-Barcelone 2030. De fait, la mobilisation des opposants ne devrait pas faiblir, en particulier sur les réseaux sociaux qui constituent, depuis quelques années maintenant, une caisse de résonance aux répercussions potentiellement dévastatrices pour les candidatures.

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