JO 2024 : La question des transports, point crucial du projet de Boston

En dépit de l’existence d’un aéroport international générant un trafic annuel de 30 millions de passagers, Boston (Massachusetts) ne devrait pas échapper à la nécessité d’engager d’importants travaux afin de mettre à niveau ses infrastructures de transport et ce, que ce soit pour les transports en commun ou pour les voies routières et autoroutières.

Pour répondre à ce défi important, les promoteurs de la candidature à l’organisation des Jeux d’été de 2024, prévoient d’ores et déjà de limiter au maximum les déplacements des athlètes et des spectateurs.

Comme l’a récemment indiqué Dan O’Connell, l’un des principaux promoteurs du projet olympique, « notre ligne directrice repose sur le fait qu’aucun spectateur ou athlète ne soit éloigné de plus de 10 minutes d’une station de métro ou d’un train de banlieue ».

Boston - carte du métro

Pour renforcer cette réflexion, qui intègre notamment le développement de pistes cyclables, Boston envisage d’établir la majeure partie des épreuves dans des enceintes sportives déjà existantes, dont les installations universitaires de Harvard ou du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Outre ce dispositif de « Parc Olympique dans la ville », Boston 2024 souhaite revoir la stratégie en ce qui concerne les déplacements des athlètes et des membres de la Famille olympique.

Ainsi, plutôt que de se reposer sur la création de voies réservées, les autorités locales pourraient privilégier l’option de fermeture temporaire des axes routiers reliant les différents sites. Concrètement, des navettes seraient instaurées dès lors que les athlètes auront l’obligation de se rendre sur les sites dédiées aux compétitions.

Pour Dan O’Connell, « nous pourrions faire des fermetures de voies seulement quand nous devrons permettre le déplacement des athlètes.

Il ne s’agirait pas de fermetures 24h sur 24. De ce fait, les voies pourraient rapidement retrouver un usage habituel ».

Toujours selon le responsable, le calendrier des Jeux pourrait constituer un atout intéressant pour la mise en œuvre du projet de Boston.

« Au mois de juillet, beaucoup de personnes s’éloignent de Boston.

Nous aurons par exemple 250 000 étudiants qui auront quitté la ville. Cela libèrera de l’espace et augmentera les capacités de déplacements ».

Ces différentes propositions ne sont malgré tout que des variables d’ajustements et des éléments à moindre coût. Des travaux devront impérativement être réalisés, sans toutefois tomber dans les travers d’éditions olympiques passés où le coût des transports a atteint des sommets et ce, faute d’investissements suffisants en temps et en heure.

Là est peut-être le défi principal de Boston 2024.

Boston - tramway

Chaque ville qui ambitionne d’accueillir un jour l’événement olympique doit se poser la question d’améliorer et de moderniser ses systèmes de déplacements et de transports.

Au cours des dernières années, plusieurs exemples permettent de prendre conscience de l’importance des transports dans l’organisation des Jeux. Athènes (Grèce), élue Ville Hôte des JO 2004, a ainsi entrepris des travaux gigantesques pour réhabiliter ces installations, le tramway notamment, ou mettre en service de nouvelles lignes de métro ainsi qu’une autoroute périphérique, l’Attiki Odos sur près de 60 kilomètres.

Quelques années plus tard, Londres (Royaume-Uni) a, dans une toute autre mesure, décidé de moderniser une partie de son réseau ferroviaire, créant notamment la ligne Javelot entre le centre-ville et le quartier Est où fut implanté le Parc Olympique.

En vue d’accueillir les Jeux d’été de 2016, Rio de Janeiro (Brésil) s’est engagée dans la configuration de nouveaux axes routiers et ferroviaires, engageant notamment le percement de plusieurs tunnels et réalisant plusieurs ponts et ouvrages permettant de fluidifier un trafic particulièrement dense.

Récemment, la ville de Cracovie (Pologne) s’était elle aussi penchée sur la question des transports dans le cadre de sa candidature aux Jeux d’hiver de 2022. Malgré son retrait de la course, d’importants moyens devraient toutefois être mobilisés pour accroître le nombre de lignes et de dessertes du métro.

Concernant également l’échéance olympique de 2022, Pékin (Chine) prévoit l’aménagement d’une ligne à grande vitesse entre les sites du pôle glace et ceux du pôle neige situé à Zhangjiakou et dans sa périphérie.

2024 ne dérogera pas à la règle. Outre Boston – ou l’une des trois autres cités en course pour représenter les États-Unis – Paris (France) devra également s’intéresser à cette épineuse question que constitue la problématique des transports.

L’aménagement prévu du Grand Paris Express et les travaux sur les axes régionaux devraient d’ailleurs être au cœur de la réflexion et devenir l’un des points majeurs concernant l’argumentaire de la probable candidature française.

Illustrations : Crédits – MBTA

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