JO 2030 : Falun assurée de figurer sur la carte d’une candidature suédoise

Sans grande surprise, une candidature olympique et paralympique de la Suède pour l’accueil des Jeux d’hiver de 2030 reposera pour partie sur Falun qui figurait déjà dans les plans de la dernière candidature du pays pour 2026 et qui fut elle même candidate par le passé.

Vue de Falun (Suède) et ses environs, avec au loin, le site des tremplins de saut à ski (Crédits – Falun 2027)

Alors que les porteurs de l’étude préliminaire à une éventuelle candidature suédoise aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 poursuivent les consultations et la réflexion autour d’un concept reposant sur les sites sportifs existants, la cartographie générale se dessine peu à peu.

Ainsi, en se basant sur les codes de la précédente candidature – qui s’était inclinée en 2019 face au projet italien de Milan-Cortina 2026 – Stockholm devrait en toute logique reprendre le flambeau dans l’optique d’une nouvelle tentative, suivie par plusieurs localités qui affichent une expérience certaine dans l’accueil d’événements majeurs dans le domaine des sports d’hiver.

Parmi les collectivités attendues, Falun est aujourd’hui assurée d’être intégrée à une candidature et ce, après avoir été proposée pour les épreuves de saut à ski et de combiné nordique dans le cadre du projet de Stockholm-Åre 2026.

Plan directeur des sites de la candidature de Stockholm-Åre 2026 (Crédits – Stockholm-Åre 2026)

Hôte des Championnats du Monde de ski nordique à maintes reprises, notamment en 2015 et prochainement en 2027, Falun a par ailleurs été candidate aux Jeux dans les années 1980 sans jamais parvenir à décrocher les cinq anneaux olympiques.

Dans sa quête des Jeux, le territoire fut ainsi prétendant à l’édition 1988.

En concurrence face à Calgary (Canada) et Cortina d’Ampezzo (Italie), Falun s’inclina toutefois au second tour de scrutin, le 30 septembre 1981 à l’issue du vote des membres du Comité International Olympique (CIO) alors réunis à Baden-Baden (Allemagne). Ce jour-là, la candidature suédoise empocha d’abord 25 suffrages contre 35 pour le projet canadien et 18 pour la candidature italienne, avant d’obtenir 31 voix contre 48 pour Calgary finalement couronnée.

Cinq années après cet échec, Falun fut à nouveau présente sur la scène olympique pour une candidature portée pour les JO 1992, avec néanmoins un nombre de concurrentes bien plus conséquent.

Outre Cortina d’Ampezzo, la rivalité s’exprima en effet par les projets de Berchtesgaden (Allemagne), Sofia (Bulgarie), Lillehammer (Norvège), Albertville (France) et Anchorage (États-Unis).

Aussi, le 17 octobre 1986 à Lausanne (Suisse), l’identité du lauréat de l’édition 1992 ne pu être déterminée qu’à l’issue d’un scrutin à cinq tours.

Dans le détail, le premier tour porta Sofia en tête, avec 25 voix, contre 19 pour Albertville. Derrière, Falun et Lillehammer disposèrent chacune de 10 voix, Anchorage et Cortina d’Ampezzo de 7 voix, devant Berchtesgaden éliminée avec seulement 6 suffrages obtenus.

Au second tour, la candidature française coiffa au poteau la concurrente bulgare par 26 voix contre 25, tandis que Falun et Lillehammer, toutes deux encore poursuivantes, raflèrent 11 voix chacune, contre 6 pour Cortina et 5 pour Anchorage qui fut alors sortie de la course.

Au tour suivant, Albertville et Sofia confirmèrent leur position, la première obtenant 29 suffrages contre 28 pour la seconde. Falun confirma pour sa part sa troisième place avec 11 suffrages, passant devant Lillehammer (9 voix) et Cortina d’Ampezzo reléguée en fin de peloton avec 7 voix.

Le quatrième tour constitua un tournant dans le scrutin olympique pour deux raisons. D’une part, Albertville se détacha nettement de la course, avec 42 suffrages, largement devant Sofia (24), Falun et Lillehammer (9). D’autre part du fait que le résultat commun au deux candidatures du Nord de l’Europe amena à la tenue d’un tour intermédiaire qui profita in fine à Falun pour une seule voix (41 suffrages contre 40 pour Lillehammer).

Mais si ce barrage avait pu assurer la survie de Falun dans la course aux Jeux, le cinquième et dernier tour de scrutin fut une formalité pour Albertville, la candidate française remportant alors le vote par 51 voix contre 25 pour Sofia et seulement 9 pour Falun.

Après ces deux écueils, une autre localité suédoise tenta sa chance.

Östersund fut ainsi candidate à trois reprises, pour les Jeux de 1994, 1998 et 2002, des éditions respectivement attribuées à Lillehammer, Nagano (Japon), et Salt Lake City (Utah, États-Unis).

Au-delà des candidatures infructueuses de Stockholm (1952, 2022, 2026), Falun et Östersund, la persévérance suédoise est aussi à souligner à l’aune des projets portés par le passé par Göteborg pour l’échéance 1984, et avant cela, par Åre, dans une configuration évolutive pour les JO 1964-1968-1972, où elle fut proposée en association avec Lahti (Finlande), et 1976, où elle fut cette fois sélectionnée seule.

Vue du site des tremplins de saut à ski et de ski de fond à Falun, Suède (Crédits – Falun 2027)

Si le rêve des Jeux demeure une quête importante pour la Suède et le mouvement sportif suédois, Falun devrait au minimum être proposée pour les mêmes épreuves que celles évoquées pour 2026, sachant que Åre devrait pour sa part rafler la majeure partie des compétitions alpines, sauf à envisager un partage plus équilibré.

Pour 2026, le dossier de candidature suédois présenta en tout cas le choix de Falun dans des termes particulièrement élogieux :

Falun, capitale de la province de Dalarna et site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est considérée comme le cœur ardent de la culture hivernale de la Suède.

Cette région est si emblématique de la Suède que son symbole, le Dala Horse rouge, est désormais celui de la totalité de la Suède. Cet ensemble de sites a déjà accueilli maints championnats et maintes coupes du monde de ski nordique de la FIS et c’est également là qu’est installé le centre national suédois de ski de fond et de saut à ski.

Pour cette raison, Falun est un choix évident pour l’organisation des épreuves de combiné nordique et de saut à ski, lors des Jeux d’hiver.

En outre, située à moins de 2,5 heures du centre de Stockholm en voiture ou train, elle est d’accès facile pour les parties concernées et les spectateurs.

A l’époque de la candidature aux JO 2026, les porteurs du projet présentèrent par ailleurs la proposition de loger les athlètes concernés dans deux hôtels limitrophes des sites de compétitions, avec une jauge de 350 personnes à moins de 2 kilomètres de la gare centrale, et surtout un usage exclusif accordé sur ces équipements à Stockholm-Åre 2026 pendant la durée des Jeux.

Outre les modalités d’hébergement des compétiteurs engagés sur les épreuves de combiné nordique et de saut à ski, la candidature suédoise avança également l’idée d’installer au sein du Skistadion de Falun, un Centre des Médias de site (CMS) pour servir de salle de travail pour les journalistes accrédités et de centre de conférences de presse.

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