L’Ukraine ambitionne d’accueillir un jour les Jeux Olympiques et Paralympiques. Si l’échéance reste encore à établir, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a fait savoir en ce début d’année que le pays pourrait être en capacité de recevoir l’événement en 2030 ou en 2032.

Alors que les prochaines éditions des Jeux d’été et des Jeux d’hiver ont été attribuées par le Comité International Olympique (CIO) jusqu’en 2028, plusieurs villes et territoires à travers le monde ont, ces dernières années, démontré un intérêt plus ou moins évident pour l’obtention d’échéances futures.
En Europe, l’Espagne envisage ainsi de concourir pour les JO d’hiver à compter de 2030 avec un projet reposant pour partie sur la chaîne montagneuse des Pyrénées, tandis que l’Allemagne porte une réflexion autour d’une nouvelle candidature aux Jeux d’été, avec un concept régional pensé autour de la Rhénanie du Nord-Westphalie pour 2032.
Ailleurs dans le monde, Sapporo (Japon) et Salt Lake City (États-Unis) se sont positionnées pour les Jeux d’hiver, et le Queensland (Australie), le Qatar, l’Indonésie, l’Inde, se sont déclarés pour les Jeux d’été, avec également de possibles projets en provenance de Chine et de Turquie.
L’Ukraine espère elle-aussi être en mesure de proposer à l’avenir un concept répondant aux nouvelles exigences olympiques, à savoir l’Agenda 2020 et la Nouvelle Norme, avec également la prise en compte d’une approche repensée de l’événement sportif au regard de la crise sanitaire actuelle liée au Covid-19.
Dès 2019, le Président de la République fraîchement élu avait en effet fixé l’objectif d’une candidature olympique et paralympique de l’Ukraine afin d’affirmer le développement accru souhaité pour le pays après des années de tensions internes et externes marquées par la crise de 2013-2014 qui avait notamment eu pour conséquence le retrait du projet hivernal de Lviv 2022.
En visite au Centre sportif et olympique de formation de Koncha-Zaspa, Volodymyr Zelensky avait alors déclaré avec ambition :
Nous devrions allouer de l’argent chaque année pour des projets dont nous avons besoin, puis utiliser ces derniers pour les Jeux Olympiques.
Nous devons en tout cas essayer d’y parvenir. Nous avons besoin d’un plan afin d’être prêts à construire des infrastructures en trois ou quatre ans et nous permettre ensuite de faire la queue pour organiser les Jeux. Nous devons être ambitieux.
Un an plus tard, à la fin du mois de juillet 2020, une réunion au sommet avait permis de préciser l’ambition ukrainienne et la volonté des autorités nationales d’engager des discussions plus poussées avec le Comité National Olympique présidé par l’ancien perchiste de renom, par ailleurs membre du CIO, Sergey Bubka.

Ces derniers jours, tandis que le Mouvement Olympique s’engage dans une année olympique singulière, avec le report des Jeux d’été de Tokyo 2020, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a fait un point de la situation concernant le positionnement de l’Ukraine.
Comme l’a ainsi affirmé auprès de médias ukrainiens Vadym Gutzayt, Champion Olympique de sabre par équipe aux Jeux de Barcelone 1992 :
Nous regardons 2030 ou 2032. Nous étudions où cela pourrait se dérouler en Ukraine et combien un tel projet pourrait coûter.
Nous regardons davantage les Jeux Olympiques d’hiver mais nous discutons également des Jeux Olympiques de la Jeunesse.
Dans 10 ans, nous pensons que nous serons en mesure d’organiser les Jeux.
A l’aune de ce propos, force est de constater que la quête des Jeux demeure un objectif pour l’Ukraine qui tâche donc de travailler à la meilleure option possible, avec les conseils avisés de Sergey Bubka qui fut en 2013 candidat à la présidence du CIO.
Les bases du projet de Lviv 2022 pourraient faciliter l’enclenchement d’un projet tourné vers les Jeux d’hiver, avec éventuellement une entente transfrontalière pour diviser les coûts et assurer la durabilité dudit projet.

En avril 2012, une étude d’opportunité avait exposé le nombre de sites nécessaires à l’organisation de l’événement avec un financement des enceintes sportives porté par les autorités publiques et une répartition des épreuves entre Lviv pour les sports de glace, et deux clusters annexes dans les secteurs de Tysovets-Panasivka et Borzhava pour les sports de neige.
Dans le détail, trois sites existants avaient été identifiés avec des travaux à hauteur de 90 millions d’euros, tandis que quatre sites temporaires avaient été présentés pour un coût de 130 millions d’euros. En plus de ces équipements, l’étude avait aussi fait mention de trois nouveaux sites permanents prévus indépendamment des Jeux (275 millions d’euros) et de trois sites à construire spécifiquement pour les compétitions olympiques et paralympiques (255 millions d’euros).
In fine, cette même étude avait projeté un budget d’organisation de 1,270 milliard d’euros (valeur 2012) et des dépenses complémentaires, à la charge des finances publiques et avec l’apport du secteur privé, à hauteur de 5,263 milliards d’euros.
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