La candidature de Sion 2026 a officiellement été lancée ce vendredi 20 janvier depuis la patinoire en plein air de Berne (Suisse).
Comme annoncé il y a quelques jours, une manifestation importante a été organisée dès midi devant le Palais de la Confédération Suisse, avec notamment la dégustation d’une raclette géante et des initiations aux sports de glace proposées par quelques sportifs emblématiques du pays, à l’image de Stéphane Lambiel, vice-Champion Olympique de patinage artistique aux Jeux de Turin 2006.

Les leaders du projet ont souhaité la tenue de cette journée afin de présenter le concept de “Jeux au cœur de la Suisse” pour reprendre le slogan de la candidature, mais aussi et surtout pour démontrer le soutien institutionnel et politique avec les Cantons du Valais, de Vaud, de Fribourg et de Berne.
Les représentants de ces Cantons ont d’ailleurs réaffirmé leur volonté de concevoir symboliquement le 27ème Canton helvète, à savoir le Canton Olympique.
“Ce projet se veut être un acteur du renouveau olympique, au cœur de la montagne, au cœur de la Suisse.
C’est un projet bien-né, c’est un dispositif capable de gagner tant sur le plan national, qu’international” ont fait savoir Jean-Philippe Rochat, et Hans Stöckli, respectivement Président et vice-Président de Sion 2026.
Pour parvenir à convaincre les membres de Swiss Olympic puis – en cas de validation de la candidature par le Comité helvète – les électeurs du Comité International Olympique (CIO) à l’horizon 2019, la candidature de Sion mise sur des infrastructures existantes ou prévues dans les années à venir, notamment dans le cadre de l’accueil des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Lausanne 2020.

Ainsi, en ce qui concerne les sports de glace, le tournoi de hockey-sur-glace serait réparti sur trois enceintes installées dans trois villes : l’Arène de Berne (10 500 places), la Patinoire Fribourg-Gottéron (7 000 places après des travaux de rénovation) et la récente Tissot Arena de Bienne (5 600 places).
Le patinage artistique et le patinage de vitesse sur piste courte ou short-track prendraient place à Lausanne, au cœur de la future Patinoire des JOJ 2020 qui disposera d’une capacité de 7 640 places.
Pour le patinage de vitesse, la création d’un Anneau à Aigle est privilégiée pour deux raisons ; d’une part, la proximité du site avec le Centre Mondial du Cyclisme – et ce dans l’optique d’une reconversion post-JO – et d’autre part, la possibilité d’utiliser l’énergie produite par l’incinérateur SATOM pour permettre la conception et le maintien de la glace.
Concernant le curling, les porteurs du projet de Sion 2026 envisagent de s’appuyer sur la future Patinoire de Viège dont la construction a été actée fin novembre 2016 et qui doit permettre l’accueil de 3 500 personnes. Une option alternative a toutefois été présentée, avec la ville de Champéry.
Enfin, pour ce qui est du bobsleigh, de la luge et du skeleton, Sion 2026 est prêt à s’éloigner quelque peu afin d’intégrer à son dispositif la piste historique de St-Moritz.

Du côté des sports de neige, plusieurs sites emblématiques de la région ont été proposés, à commencer par Crans-Montana (ski alpin, snowboard) et Veysonnaz (ski alpin, ski cross, ski acrobatique).
Leysin (half-pipe / slope-style) serait aussi mobilisée, de même que Sion pour le Big Air, sport intégré au programme olympique à compter des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.
Des options ont par ailleurs été présentées pour le ski de fond (Ulrichen – Vallée des Conches ou Kandersteg) ainsi que pour le biathlon (Ulrichen – Vallée des Conches, Verbier / Champsec ou La Lécherette).
Kandersteg aurait pour sa part l’assurance d’organiser le saut à ski et le combiné nordique grâce aux installations inaugurées à l’été 2016 et avec une mise à niveau olympique d’ici 2026.
Enfin, Sion 2026 propose d’ores et déjà d’inclure à son concept des sports en démonstration. Ce serait le cas pour le ski alpinisme (Zermatt près du mythique Cervin ou Verbier), le freeride (Verbier) et le télémark (Thyon).

Si des améliorations et des travaux mineurs devront être apportés sur la majeure partie des sites existants (neuf emplacements), seules deux installations sportives devront être construites spécifiquement pour les Jeux (Grand tremplin de saut à ski et Anneau de vitesse).
Parmi les cinq infrastructures qui sont en cours d’aménagement ou qui seront aménagées indépendamment des Jeux d’ici 2026, des investissements de l’ordre de 321,45 millions de francs suisses (299,76 millions d’euros) ont été actés à ce jour, dont 208 millions de francs suisses (près de 194 millions d’euros) pour la nouvelle Patinoire de Lausanne.
Bien entendu, les différentes propositions devraient être affinées à mesure que le projet avancera. Il faudra pour cela que Swiss Olympic retienne la candidature de Sion face à celle des Grisons, que les pouvoirs publics s’engagent financièrement et surtout, que la population soit favorable à l’accueil des Jeux d’hiver.
Sur ce point, l’organisation d’une consultation populaire n’est pas obligatoire contrairement au Canton des Grisons où un tel scrutin sera organisé le 12 février prochain.
Le cadre légal dans les quatre Cantons concernés par le projet de Sion 2026 permet en effet d’écarter l’éventualité d’un référendum à court terme. En revanche, une consultation n’est pas à exclure si des dépenses supplémentaires viennent à être intégrées au dispositif et que ces dernières dépassent les engagements des pouvoirs publics.
Le Comité de Candidature a en tous cas prévu différents scénarii afin de s’assurer de la sécurité juridique et administrative de son projet dont le coût organisationnel est pour l’heure évalué à 1,650 milliard de francs suisses soit 1,538 milliard d’euros.
“Le Comité de Candidature prévoit d’informer la population des Cantons concernés dès le printemps 2017 pour réunir une majorité favorable.
Si, par pure hypothèse, la population d’un Canton devait refuser une participation aux frais d’organisation des Jeux ou un investissement spécifique, le périmètre de candidature permettrait plusieurs rocades, qu’il s’agisse des sites sportifs ou des autres sites.
Le retrait hypothétique de l’un des quatre Cantons porteurs en cours de candidature ne remettrait pas en cause le projet et n’exclurait de surcroît pas l’utilisation de certaines installations sans contribution cantonale ou communale” précise le dossier de candidature de Sion 2026.
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