JO 2024 : Virginia Raggi sur le point d’enterrer la candidature de Rome

Élue en juin dernier, la nouvelle Maire de Rome – opposante à la candidature de la ville à l’organisation des Jeux Olympiques de 2024 – avait récemment indiqué qu’elle se prononcerait définitivement au mois d’octobre.

D’ici-là, Virginia Raggi doit encore s’entretenir avec Giovanni Malago, Président du Comité Olympique Italien (CONI), puis avec Matteo Renzi, Président du Conseil Italien et fervent partisan de la candidature comme en témoigne d’ailleurs son déplacement à Rio de Janeiro à l’occasion des JO 2016.

Néanmoins, même si l’échéance d’octobre demeure, il semblerait que Virginia Raggi est d’ores et déjà acté son choix.

(Crédits - Virginia Raggi / Facebook)
(Crédits – Virginia Raggi / Facebook)

Selon le « Corriere Della Sera », la Maire de la « Ville Éternelle » devrait annoncer son refus de soutenir la candidature, ce qui engendrerait le retrait de celle-ci. En effet, conformément aux exigences du Comité International Olympique (CIO), une Ville Candidate doit avoir préalablement obtenu l’appui ferme des autorités municipales.

Deux événements passés justifieraient le choix de Virginia Raggi.

« Une partie des 13 milliards d’euros de la monstrueuse dette de la ville est due au Jeux de 1960.

Et les Italiens ont à peine fini de payer les emprunts contractés pour l’organisation de la Coupe du Monde en 1990. Faites le calcul… » a ainsi affirmé la Maire de Rome.

Or, comme le souligne le quotidien transalpin, le Président du Comité d’Organisation du Mondial de football 1990 n’était autre que Luca di Montezemolo, actuel Président du Comité de Candidature de Rome 2024.

La critique ne serait donc pas anodine.

Sauf rebondissement et à moins que Virginia Raggi obtienne des garanties suffisamment fortes du Gouvernement italien, la candidature de Rome ne devrait donc pas passer la fin de l’été.

Si cela venait à se confirmer – avant le 07 octobre, date limite du dépôt du second volet du dossier de candidature auprès du CIO – la capitale italienne serait dans l’obligation de retirer un projet olympique pour la deuxième fois en moins de 5 ans.

En février 2012, la candidature Rome s’était ainsi retirée de la course pour les Jeux d’été de 2020, faute d’avoir obtenu le soutien du Gouvernement de l’époque.

29 pensées

  1. Cela était quasiment prévisible. Mme Raggi l’avait dit et aurait été mal vue si elle changeait de point de vue, même si le cas de Mme Hidalgo pour Paris était similaire au départ.

    Maintenant, si l’abandon de Rome est acté, à qui pourrait profiter, « ces voies » plus celle des trois membres italiens dont le très influent Pescante ?

    Los Angeles, pour éviter qu’une ville européenne les obtienne les jeux de 2024 et détruise les chances d’un retour pour l’édition suivante (même s’il ne faut pas trop compter là-dessus) ?

    Budapest pour réduire les chances de second tour d’un des deux favoris, ou Paris qui pourrait être renforcé avec un « allier » de poids, et la distance moins encombrante pour les athlètes italiens tout comme Budapest d’ailleurs ?

    Mais cette nouvelle abandon place le CIO dans une situation où l’avenir de cette institution risque d’être de plus en plus compromise.

    1. Oui, c’est vrai que l’abandon de Rome serait une mauvaise nouvelle pour le CIO. Le plus probable c’est que Paris en profite, même si c’est trop tôt pour le dire.

      Par contre, je trouve le timing de Mme Raggi assez étrange. Surtout après les revirement et le flou de la maire.a entretenu depuis son élection. Elle aurait du cesser la candidature dès son élection et non pas laisser des faux espoirs au comité de candidature.

      Ensuite, le retrait de Rome permet à d’autres villes italiennes d’envisager une candidature olympique, hiver comme été. Pour l’hiver, plusieurs villes peuvent candidater comme Aoste, Cortina d’Ampezzo ou encore Trente. Pour l’été, le plus prbable ce serait Milan, même si Venise a déjà tenté par le passer de mener une candidature.

      1. Le risque éventuel de ce retrait serait un forcing des membres Italiens – très influents- pour faire élire Los Angeles et préserver leur chance pour 2028. Mais l’Italie ayant jeté l’éponge deux fois de suite – à supposer bien sûr que cela soit confirmé pour 2024-, pas certain qu’ils puissent repartir la fleur au fusil pour 2028, leur crédibilité est tout de même bien entamée. Une candidature aux JO d’hiver pourrait à la limite passer. Et encore.
        Vous avez raison sur les intentions de vote des membres italiens, qui avaient en majorité voté Londres et non Paris en 2005. Pas de cadeau à attendre de leur part, il faudra trouver les arguments pour les convaincre.
        Après cela reste quand même une bonne nouvelle pour Paris (et Budapest), les candidatures européennes se font rares, donc plus difficile de les snober. Et Rome et Paris pouvaient se marcher sur les pieds tant dans leur collège d’électeurs, que dans leurs projets (utilisation des sites historiques…), point sur lequel Los Angeles aura du mal à concurrencer.

      2. La question de la crédibilité se pose en effet, notamment du fait du retrait de Rome 2020 en février 2012. D’autant plus que ce retrait avait aussi entraîné la démission de Mario Pescante de son poste de vice-président du CIO.

    2. Si Rome renonce pour 2024, vous pouvez oublier tout projet italien pour les échéances suivantes, hiver comme été. Le pays est en train de perdre toute crédibilité auprès du CIO et ce, pour longtemps. Deux retraits consécutifs pour des raisons financières, ça ne pardonne pas.

      Quant à bénéficier à une candidature européenne pour 2028, je n’y crois pas une minute. D’ailleurs, à qui? Il n’y aura sans doute personne sur la ligne de départ! Paris n’y retournera pas en cas de défaite pour 2024. L’Espagne ne semble plus nourrir d’ambition olympique et si la Catalogne se sépare, les energies seront mises ailleurs. La Russie est disqualifiée pour longtemps. La Grande-Bretagne ne replongera pas non plus, et l’Allemagne semble avoir jeté l’éponge pour longtemps. Alors qui? Istanbul? À moins d’un revirement majeur au niveau de la situation internationale dans la region, la Turquie n’a aucune chance. Budapest? Pas sûr que les finances suivent pour une deuxième candidature? Amsterdam? Les Néerlandais ont renoncé aux Jeux Européens de 2019 et semblent peu convaincus de devoir être candidats. Honnêtement, il n’y a personne pour 2028.

      Le CIO a donc tout intérêt à choisir Paris pour 2024. Ce qui laissera le champ libre à des villes d’autres continents pour 2028.

      1. Je suis d’accord. Avec Paris 2024, le CIO jouerait la sécurité sur le plan organisationnel, sportif et financier. Et si LA l’emporte, ce n’est pas dit qu’une candidature européenne, crédible, se mette en place. Alors que pour 2028 et 2032 les candidatures océanienne asiatique et américaine se bousculeront.

    3. Los Angeles va souffrir de deux événements récents: l’acharnement des Américains contre les Russes en ce qui concerne le dopage va leur coûter très très cher. Avec 3 membres russes capables d’influencer les votants et Isinbayeva à la commission des athlètes, la messe est dite.

      De plus, l’affaire Lochte a fortement terni la réputation américaine.

      Et puis, comme je le pense depuis longtemps, pourquoi retourner aux E-U si tôt après Atlanta alors que Paris est candidate pour la 4e fois et que Budapest n’a jamais eu les Jeux? Le CIO a tout intérêt à se garder les E-U en réserve pour 2028 ou 2032, au cas où personne ne voudrait d’une de ces editions là. Sincèrement, les Américains peuvent attendre. Leur argument de dire « c’est notre tour » me fait bien rire!!!

  2. La question de fond est bien celle de l’apport réel des Jeux à la ville organisatrice et à l’Etat qui la soutient. Cet apport est de plus en plus contesté, au regard notamment des études rétrospectives menées par les économistes les plus sérieux. Dès lors, les décideurs politiques mettent en avant l’héritage immatériel ou intangible, qui viendrait compenser les faibles retombées économiques et les charges financières qui perdurent bien après les Jeux. Mais personne ne sait comment évaluer sérieusement cet héritage impossible à chiffrer. Intuitivement, peut-on vraiment croire de la ville de Rio profitera durablement d’un effet immatériel (image, dynamisme, efficacité…. ) après avoir organisé les derniers Jeux?
    La situation de Paris et de Rome est finalement très comparable, mais Mme Hidalgo, qui était hostile au départ à la candidature, s’est fait tordre le bras par le président de la République, et a fini par s’y rallier, au moins en façade. On peut penser que Mme Raggi est plus courageuse et plus constante dans ses opinions.
    Pour finir, le CIO devrait s’interroger sur la soutenabilité de son modèle, que l’on pourrait résumer ainsi de façon un peu simpliste: à vous les coûts d’organisation, à moi les bénéfices…

    Colin M.

    1. Et bien, si Mme Hidalgo s’est fait tordre le bras, elle joue la comédie à la perfection alors! Car ses prestations à Rio ont été parfaites et remarquées.

      1. Colin M, pour répondre à ta question qui est tout de même très importante car il est vrai que les jeux ont un coût astronomique et qu’il est généralement difficile pour les villes hôtes de régler les dettes rapidement.

        Maintenant, il y a des exemples assez positifs tout de même dans l’organisation de ce type de compétition. Je pense que si tu as regardé les différents sujets qu’a écrits Kevin, tu verras par exemple que les villes de Londres, de Lillehammer, ainsi que Barcelone ont été transformés par les jeux:

        Pour Londres, l’Est londonien était comme la Seine-Saint-Denis Denis un endroit laisser en abandon. Depuis, il est en perpétuel changement et bénéficie actuellement d’une certaine attraction envers les Britanniques, mais aussi les étrangers, les entreprises si s’installant voir y prévoit de s’y installer dans le Parc Olympique ce qui annonciateur de nouveaux emplois pour les habitants de cette zone.

        Lillehammer était et est toujours un petit village de montagne, qui grâce aux jeux de 1994, a été est est encore l’exemple suprême d’héritages positifs pour l’utilisation d’équipements sportifs qui ont encore servie, par exemple pour les jeux de la jeunesse de cette année, mais aussi pour la pratique du sport dans la région, ainsi, et là est sa plus grande force, le savoir faire en matière de préservation de l’environnement, ce qui a fait que la village n’a pas dépenser inutilement.

        Barcelone, n’était rien avant 1992, et les changements notables ont fait que la ville soit l’une des plus appréciés d’Espagne, voire d’Europe.

        Oui cela coûte cher, mais actuellement le Grand Paris, coûtera tout aussi cher qu’avec ou sans ses jeux; l’avantage de la candidature parisienne est que la plupart des équipements existent, (Stade de France, Roland Garros, Golf National, etc.), il ne reste qu’une piscine et deux villages à construire qui permettra, au passage, d’augmenter le parc immobilier francilien en manque aujourd’hui.Il y a d’autres projet utile qui pourrait bientôt voir le jour et qui n’ont pas été pensés dans le projet du Grand Paris (le tramway longeant la Seine « dans » Paris, la création d’une vraie voie verte, le prolongement de la ligne 14 sud pour 2024, alors qu’il était prévu pour beaucoup plus tard et les Franciliens étaient plutôt mécontents de cette date tardive et j’en passe).

        Madame Hidalgo a été auparavant sur sa réserve, car elle ne voulait pas d’un projet qui n’est aucune utilité pour le public, ce qui est tout simplement le contraire actuellement, car il permettra de transformer plus rapidement encore sa commune et accéléra la création du Grand Paris. Aucun projet d’envergure n’est prévu, je pense pour le moment à Rome, dont la décision de Mme Raggi de mettre fin à cette campagne.

  3. Au vu des dernières déclarations de Matteo Renzi qui positionne déjà l’Italie pour 2028 (sera t-il seulement encore aux commandes de son pays quand la question se posera?), il semblerait que ce dernier ne s’embarrasse pas vraiment d’autant de considération que nous le faisons. Peut être abat-il sa dernière carte pour forcer la main à la municipalité de Rome en leur faisant comprendre que si ils ne se lancent pas dans l’aventure olympique, une autre ville italienne, Milan en l’occurrence, sera ravie de prendre la place. Histoire de raviver un peu la rivalité entre les deux villes.
    Surprenant tout de même ce mode de communication, je serai curieux de savoir ce qu’en pense le CNO Italien et le CIO qui n’a pas besoin de villes qui se positionnent sur la ligne de départ de la course pour l’attribution des JO pour se désister en cours de route, mais de villes qui tiennent leurs engagements jusqu’au jour de l’élection. On peut reprocher ce que l’on veut à la France dans son rapport avec l’olympisme, mais au moins lorsqu’elle lance une candidature, elle va jusqu’au bout.

    1. Avec une telle sortie de Renzi et les affirmations du maire de Milan, l’Italie semble déjà avoir renoncé à 2024. Mais à leur place, je ne mettrai pas trop d’espoir sur 2028. Le CIO risque de très mal digéré un 2e retrait, à ce stade-ci de la compétition, après celui pour 2020 déjà. Et même au cas impropable où la mairesse de Rome donnait son go pour 2024, le mal est fait.

      Au final, seuls Budapest et Paris font preuve d’une unanimité nationale autour de leur candidature depuis le départ. On voit que ce n’est pas vraiment le cas pour les Italiens et pas non plus pour les Américains, avec l’épisode Boston…

      1. Déclaration de Giovanni Malagò, président du comité olympique Italien rapportée par le site insidethegames ce jour:

        « I think I know the IOC (International Olympic Committee) well and I can absolutely rule out another bid, not only for 2028 but for many [future Olympics],” Malagò told Italian news agency ANSA. »

        Donc il pense bien comme nous

    2. Si Paris ou Budapest remporte les jeux de 2024, il est quasiment certain que les olympiades 2028 et 2032 seront attribuées une aux États-Unis et l’autre à l’Asie ou l’Australie. Aucune change, à moins d’un scénario à la 2022, pour l’Italie d’accueillir les jeux. A moins de se positionner pour des futurs échéances

      Et comme le dit, le CIO se souviendra de se second retrait consécutif de l’Italie. Même candidater pour les jeux d’hiver s’avéreront difficile. En effet, les jeux de Turin ont eu lieu il y a 10 ans et des nations fortes n’ont jamais organisé ou il y a des décennies les jeux d’hiver comme la Suède ou la Suisse.

  4. Apparemment, Madame le maire aurait de gros soucis actuellement. Y aura t-il un moyen de que si par « pur hasard ? », la candidature de Rome puisse continuer ou non d’après vous ?

    1. Les déclarations successives de la Maire de Rome mais aussi dernièrement de Matteo Renzi – qui a quand même dit qu’en cas de retrait, l’Italie se positionnerait pour 2028 avec une autre ville – font perdre chaque jour la crédibilité de Rome 2024.

      La candidature est portée conjointement par le Ville et le CNO, mais si la Ville ne veut pas s’engager pleinement avec les garanties financières requises, la candidature n’a plus de raison d’être.

    2. La candidature se maintient avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Le doute du maintien fragilise en permanence Rome 2024. D’autant que Raggi utilise la candidature comme otage pour sa politique et négocier la dette de la Ville.

    3. Je viens de lire un article qui fait état d’une annonce de retrait officiel la semaine prochaine. Le mouvement M5S s’est prononcé cette semaine contre l,organisation des JO.

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