JO 2024 : Acculé par les critiques, le Maire de Rome démissionne

Il devait incarner le renouveau de Rome (Italie). Finalement, il sort par la petite porte, acculé par les critiques sur sa gestion de la capitale italienne ainsi que sur des notes de frais – plus de 20 000 euros – qu’il aurait fait passer sur l’une des cartes de crédit de la Ville.

Avec la perte du soutien du Parti Démocrate (PD) et surtout du Président du Conseil italien, Matteo Renzi, Ignazio Marino n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission cette semaine.

(Crédits - Ignazio Marino / Page officielle Facebook)
(Crédits – Ignazio Marino / Page officielle Facebook)

Cette issue semblait de toute façon inévitable au regard des derniers mois de son mandat avorté. Après la révélation du scandale “Mafia Capitale” – qui concernait pourtant la précédente mandature municipale – Ignazio Marino n’a pu relever la pente et assainir durablement les finances de la Ville. De fait, Rome a été placée sous tutelle préfectorale à la fin de l’été 2015, préfigurant une sortie de route du Maire.

Outre cet épisode désastreux pour l’image de la “Ville Éternelle” à travers le monde, Ignazio Marino a commis plusieurs impairs depuis son arrivée à la tête du Capitole, courant 2013. Dernièrement, il avait par exemple laissé se dérouler une grandiose cérémonie à l’occasion des obsèques de l’un des principaux dirigeants de la mafia locale.

De gauche à droite, Matteo Renzi, Président du Conseil italien ; Giovanni Malago, Président du Comité Olympique Italien (CONI) ; Ignazio Marino, Maire de Rome et Graziano Delrio, Ministre des transports (Crédits - CONI)
De gauche à droite, Matteo Renzi, Président du Conseil italien ; Giovanni Malago, Président du Comité Olympique Italien (CONI) ; Ignazio Marino, Maire de Rome et Graziano Delrio, Ministre des transports (Crédits – CONI)

La démission du Maire de Rome symbolise la nécessité pour les autorités italiennes de lutter contre des pratiques qui ont longtemps mêlé – et qui mêle encore – politique et mafia.

Cette démission pourrait d’ailleurs venir impacter l’image et la crédibilité de la candidature olympique et paralympique de Rome 2024, d’autant plus si Ignazio Marino décide, in fine, de se maintenir au pouvoir, comme cela est possible au regard de la législation italienne.

Le désormais ex-Maire de Rome dispose en effet d’un délai de rétractation de 20 jours, délai qu’il compte dès aujourd’hui utiliser pour “reconstruire les conditions politiques” pour demeurer à la tête de la capitale.

Luca di Montezemolo, Président de Rome 2024 (Crédits - Foto Mezzelani GMT / CONI)
Luca di Montezemolo, Président de Rome 2024 (Crédits – Foto Mezzelani GMT / CONI)

Dans une brève déclaration, le Président du Comité de Candidature de Rome 2024, Luca di Montezemolo, a en tous cas souhaité désamorcer un possible début de polémique, en distinguant le sort du Maire de Rome de celui de la candidature aux Jeux.

“Le projet de Rome pour l’organisation des JO en 2024 se poursuit avec le soutien de toutes les institutions, dans l’intérêt de Rome et de ses citoyens.

Nous travaillons dur pour apporter cette grande opportunité dans la capitale” affirme ainsi Luca di Montezemolo sur le compte Instagram de la candidature.

Laisser un commentaire