A la veille de la publication d’un sondage commandé par le Comité Olympique Allemand (DOSB) et à dix jours de la décision officielle de l’institution allemande, la candidature de Hambourg poursuit son intense campagne promotionnelle.
Misant sur sa position géographique, son précédent projet et sa créativité, la cité portuaire espère convaincre du bien fondé de son concept olympique.
Fondateur de l’entreprise partenaire “Miniatur Wunderland” et ambassadeur de la candidature, Frederik Braun a accepté de répondre en exclusivité aux questions de “Sport & Société”.
– Après l’échec du projet olympique pour 2012, Hambourg présente une nouvelle candidature. Que peut apporter la ville au Mouvement olympique et aux Jeux Olympiques ?
Selon nous, c’est le moment parfait pour Hambourg.
Après des Jeux Olympiques développés sous le signe du gigantisme, nous pouvons faire émerger le changement maintenant ! Il s’agit de revenir à une conception durable et aux idéaux olympiques.
Le concept de Hambourg s’intègre parfaitement dans ce mouvement et cet état d’esprit.
– Hambourg 2024 fait preuve d’une originalité particulièrement importante dans le cadre de sa campagne promotionnelle : édition de timbres postaux aux couleurs de la candidature, exposition d’un stade olympique miniature dans une galerie commerciale puis dans l’aéroport de la ville, rassemblement aux flambeaux…
Cette succession d’initiatives vise à séduire les citoyens de Hambourg. Pensez-vous qu’elles auront aussi un impact sur les décideurs du Comité Olympique Allemand (DOSB) et, le cas échéant, du Comité International Olympique (CIO) ?
De manière indirecte, notamment si le DOSB et le CIO estiment que les habitants de Hambourg soutiennent les Jeux.
Avec nos idées, nous essayons de créer une ferveur et d’enflammer la torche olympique dans la ville. Et cela a d’ailleurs assez bien fonctionné jusqu’à aujourd’hui.
– Quel est l’argument le plus fort de la candidature olympique selon vous ?
La durabilité, le faible coût et l’enthousiasme des citoyens.
– Le niveau de renommée internationale de Berlin n’est-il pas un handicap pour la candidature de Hambourg ?
Je ne pense pas que cela soit un handicap.
Le monde connait déjà Berlin. De ce fait, Hambourg pourrait davantage bénéficier des Jeux comme tremplin pour son développement urbain. Cela pourrait être un argument en faveur de Hambourg, en particulier au regard de la réforme olympique Agenda 2020.
– Une partie des infrastructures nécessaires aux Jeux Olympiques n’est pas construite aujourd’hui. Ne craignez-vous pas des critiques concernant le coût d’aménagement de ces sites et la planification concernant la reconversion post-olympique ?
Il y a déjà eu des critiques mais Hambourg discutent avec les opposants et essayent de les impliquer dans le processus de candidature.
Nous avons beaucoup appris d’autres projets comme l’ElbPhilarmonie*. C’est pourquoi la candidature de Hambourg va essayer d’être transparente de ce point de vue là.
– Face à Hambourg, quelle serait la candidature la plus redoutable, la plus dangereuse, à l’échelle internationale selon vous ?
La candidature américaine de Boston.
Seulement Boston ? Attention car Rome, probablement Paris, Bakou auront de sacré arguments pour faire pencher la balance dans leurs sens.
Effectivement. Rome devrait reprendre les grands axes de son projet pour 2020 qui était alors considéré comme redoutable avant le retrait prématuré de la ville…