JO 2024 : Hambourg veut développer un nouveau modèle olympique

Comme Berlin, la ville de Hambourg ambitionne de devenir hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024.

Développant son concept autour du projet présenté pour l’édition 2012, Hambourg souhaite incarner le renouveau de l’Olympisme en apportant des propositions innovantes et un projet séduisant à bien des égards.

Ainsi, la ville allemande souhaite profiter des Jeux pour redynamiser le quartier portuaire de Kleiner Grasbrook tout en se réappropriant les berges de l’Elbe.

Hambourg 2024 - Parc Olympique 2024

Pour les partisans de la candidature olympique, “l’utilisation future prévue du centre-ville permettra de créer un héritage olympique durable pour le peuple et pour le sport dans la région métropolitaine.

Les Jeux seront intégrés dans le centre-ville. Hambourg veut développer un nouveau modèle olympique, plus intelligent, plus mobile et plus vivable.

La candidature de Hambourg a l’ambition d’être un exemple de bonne pratique pour les Jeux Olympiques avec un format contemporain : transparence, soutien et participation citoyenne, projet professionnel, conçu, construit et financé avec des avantages durables.

Hambourg est prête à prendre en considération dès maintenant les recommandations de l’Agenda 2020. Les JO à Hambourg seraient donc l’occasion de mettre en œuvre un modèle gagnant-gagnant pour le Mouvement olympique et le développement urbain”.

L’ambition de Hambourg est donc bien réelle et devrait s’appuyer sur l’intégration optimale des citoyens au processus olympique.

Après la participation massive pour l’enquête menée cet été par les promoteurs de la candidature olympique, un référendum sera organisé au début de l’année 2015 dans le cas où Hambourg serait sélectionnée par le Comité Olympique Allemand (DOSB).

Signe que cette participation citoyenne ne s’arrêterait pas au stade du processus de désignation de la Ville Hôte des Jeux, Hambourg souhaite une mobilisation exceptionnelle sur les bords de l’Elbe, lors des Cérémonies olympiques à l’été 2024.

De fait, plusieurs centaines de milliers de spectateurs pourraient prendre place sur des tribunes démontables le long du fleuve, à l’image de ce que proposait la candidature d’Istanbul pour les Jeux de 2020. A l’époque, la cité turque avait avancé l’idée d’organiser les Cérémonies olympiques près du Bosphore afin de permettre une communion et une participation massive des citoyens de la ville et des visiteurs.

Mais afin de réaliser son projet, Hambourg veut mettre à contribution les chercheurs et les universités de la ville afin d’apporter des éléments et des suggestions pour rendre effectif son ambition olympique. Là-encore, ce choix n’est pas sans rappeler la récente prise de position de personnalités du Massachusetts pour Boston. La ville américaine pourrait en effet mobiliser la prestigieuse université de Harvard ou le MIT pour élaborer les grandes lignes de son projet et surtout, planifier l’utilisation postérieure des installations olympiques.

Hambourg 2024 - carte des sites

S’inspirant directement et ouvertement du modèle développé par Barcelone 1992 – à savoir l’intégration des Jeux au bord de l’eau – Hambourg 2024 prévoit d’établir la majeure partie des infrastructures olympiques sur l’île de Kleiner Grasbrook.

Outre l’édification d’un Village Olympique ouvert sur le fleuve, Hambourg souhaite construire à quelques mètres des chambres des athlètes, le Stade Olympique ainsi que le Centre Aquatique et l’Olympiahalle.

Le Stade comprendra une capacité de 70 000 places pour les Jeux (Cérémonies et athlétisme) et sera partiellement démantelé à l’issue de l’événement, à l’instar de l’Olympic Stadium des JO de Londres 2012.

Le Centre Aquatique disposera pour sa part de 15 000 sièges, tout comme l’Olympiahalle. Dans le cadre du projet olympique, ces deux installations sportives seront aménagées sur la pointe de l’île. Si le concept reçoit l’accord des autorités olympiques allemandes et, le cas échéant, du Comité International Olympique (CIO), les épreuves de plongeon pourraient avoir lieu à l’extérieur, offrant une vue exceptionnelle sur le cœur de ville de Hambourg.

Enfin, la zone portuaire accueillerait également les diverses infrastructures nécessaires à la couverture médiatique et à la retransmission des Jeux. Le Centre Principal de Presse et le Centre International de Diffusion (IBC) seraient ainsi établis en face des enceintes sportives, sur l’une des rives de l’Elbe. La construction de nouveaux immeubles et l’utilisation des hangars portuaires permettraient de répondre aux exigences olympiques pour ce type d’installations.

Hambourg 2024 - graphique

Compact, le projet olympique de Hambourg mise sur l’utilisation des infrastructures existantes et sur l’aménagement de nouvelles installations dans un rayon de 10 kilomètres autour du Parc Olympique. Outre celui-ci, les promoteurs de la candidature ambitionnent la mobilisation du Parc des Expositions ainsi que des équipements du centre-ville et des rives de l’Elbe.

Hambourg, qui ne veut pas alourdir de manière brutale ses finances, ne prévoit aucun aménagement indépendamment des Jeux. Autrement dit, Hambourg 2024 s’en tiendra purement et simplement aux exigences du CIO et ne construira pas d’enceintes sportives ou non-sportives dont elle n’aura pas le besoin après les Jeux. Une manière d’assurer l’héritage olympique et la bonne gestion des finances de la ville.

De fait, seize infrastructures existantes devraient être intégrées au projet olympique. Ces dernières ne nécessiteraient que des aménagements mineurs (augmentation de la capacité d’accueil…). Quatre installations existantes devraient en outre être repensées avec de nouveaux équipements permanents tandis que cinq sites devraient être édifiés de manière pérenne : le Stade Olympique, le Centre Aquatique, l’Olympiahalle (basketball et gymnastique) le stade pour le rugby à 7 et enfin le parcours de canoë-kayak. Enfin, cinq enceintes temporaires devraient être aménagées dans le but d’accueillir les Jeux.

Parmi les équipements existants, les halls du Parc des Expositions de Hambourg pourraient héberger les épreuves de badminton (8 000 places), de tennis de table (7 000), la boxe (10 000), le judo (10 000), la lutte (10 000), le taekwondo (6 000), l’escrime (6 000) ou encore le volleyball (10 000). L’arena O2 World devrait immanquablement être mobilisée pour la phase finale du tournoi olympique de handball (13 000 places) de même que le Stade Rotherbaum pour les compétitions de tennis (12 000 sièges).

Le coût d’aménagement des sites purement sportifs est pour l’heure estimé à 2,09 milliards d’euros, soit un budget similaire à celui présenté en début de semaine par Berlin. Comme pour la capitale fédérale, Hambourg devrait être en capacité de mobiliser un budget de candidature d’au moins 50 millions d’euros.

Hambourg 2024 - localisation des sites du Parc Olympique

Soucieuse d’assurer un héritage durable pour la ville et le Mouvement olympique, la candidature de Hambourg propose d’utiliser des matériaux répondant aux dernières normes environnementales en vigueur, tout en instaurant un système de recyclage des déchets.

La candidature prévoit ainsi “le recyclage du verre, du métal, du papier, du carton, des matières plastiques et des détritus alimentaires.

Une mise en œuvre cohérente de ce système, avant, pendant et après les Jeux devra être engagée.

Tout au long de la période d’accueil des Jeux, les boissons et différents aliments devraient être vendus dans des emballages spécifiques et consignés”.

Innovante et durable, la candidature de Hambourg pourrait être une adversaire coriace pour Berlin et une redoutable adversaire dans le cas où elle franchirait le seuil de la sélection allemand et se retrouverait sur la scène olympique internationale.

Illustrations : Crédits – Hambourg 2024

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