JO 2024 : Quels sites pour une candidature française ?

Avec l’échec de Paris 2012, le modèle développé à l’époque de la dernière candidature française à l’organisation des Jeux Olympiques d’été est devenu obsolète.

Si la France décide, dans le courant de l’année 2014, de prendre part à la compétition olympique pour les JO de 2024, il faudra de fait repenser entièrement la planification des infrastructures, existantes et nouvelles.

Ainsi, la question peut se poser quant à l’implantation des différents sites qui pourraient potentiellement accueillir les épreuves olympiques. Où pourrait avoir lieu les Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux de la XXXIIIe Olympiade ? Où pourrait se dérouler l’athlétisme ? La natation ? Le cyclisme ?…

Et si finalement les épreuves étaient organisées dans le cadre du territoire métropolitain du Grand Paris ? Découvrez quelques éléments de réponse.

Carte Grand Paris - JO 2024

A – Le futur Grand Stade d’Évry – Ris-Orangis comme Stade Olympique ? (à construire)

D’une capacité de 82 000 places, la future enceinte de Ris-Orangis sera la plus grande infrastructure sportive de France en 2018.

Équipé d’un toit amovible et d’une pelouse rétractable, le Grand Stade pourrait parfaitement répondre aux exigences posées par un Stade Olympique. Bien desservi par les transports en communs et les axes autoroutiers (A6 et A104), le futur écrin sportif sera également situé à 30 minutes de l’aéroport d’Orly et à 1h de celui de Roissy-Charles de Gaulle.

Grand Stade de Rugby - Ris Orangis

B – Le Stade de France pour l’athlétisme (existant)

Évoquée dans le cadre du projet olympique de Paris 2008 et Paris 2012 en qualité de Stade Olympique, l’installation de Saint-Denis pourrait, dans le cadre des Jeux de 2024, être entièrement dédiée aux compétitions d’athlétisme.

Dans le souvenir des Championnats du Monde d’Athlétisme de 2003, le Stade de France offrirait alors l’opportunité d’assister aux exploits des meilleurs athlètes, en présence de 80 000 spectateurs.

C – Aubervilliers pour la natation (à construire)

Prévu initialement dans le dossier de candidature de Paris 2012, le Centre Aquatique Olympique d’Aubervilliers – 17 000 places – n’a toujours pas émergé. Néanmoins, une candidature du Grand Paris pour 2024 pourrait servir de relance à un dossier hautement sensible depuis quelques années, tant du point de vue politique que sportif.

La réalisation d’une telle infrastructure serait bénéfique à l’ensemble des nageurs français et apporterait une reconnaissance aux exploits de ces derniers au cours des championnats internationaux successifs depuis les Jeux de 2004 et les premiers succès de Laure Manaudou.

Toutefois, en l’absence d’un accord sur l’implantation de l’enceinte à Aubervilliers, le site de Marne-La-Vallée, un temps évoqué pour accueillir le tournoi délocalisé de tennis de Roland Garros, pourrait servir de territoire idéal à la construction d’une véritable cité des sports aquatiques.

Un Centre Olympique, mais également des piscines d’entraînement et le siège de la Fédération Française de Natation pourraient alors voir le jour.

Ce changement de lieu ne serait néanmoins pas le premier. A chaque candidature parisienne depuis 1992, le choix du site de la piscine olympique a en effet été modifié, passant ainsi de Paris Bercy / Tolbiac, au XIXe arrondissement et enfin, à Aubervilliers.

Centre Aquatique - projet de Paris 2012

D – Le Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour le cyclisme sur piste (existant)

Site prévu pour les Jeux de la XXXe Olympiade, le Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines est l’un des seuls survivants de la candidature française de Paris 2012.

D’une capacité de 5 000 places, le Vélodrome dispose d’une piste unique dans sa configuration (8 mètres de largeur et 250 mètres de longueur), ainsi que d’un terrain extérieur pour la pratique du BMX.

E – Le cyclisme sur route : Château de Versailles / Tour Eiffel (existants)

Symbolisant la prouesse architecturale à la française, le Château de Versailles et la Tour Eiffel pourraient être deux sites dédiés aux épreuves olympiques de cyclisme sur route.

Ainsi, la course en ligne pourrait avoir lieu devant le Domaine Royal de Versailles tandis que le contre-la-montre pourrait être donné depuis la Tour Eiffel, face au Trocadéro. Ces deux options étaient déjà envisagées dans le projet de Paris 2012.

F – Le complexe rénové de Roland Garros pour le tennis (existant)

Haut lieu du sport français, le stade de la Porte d’Auteuil organise chaque année, les Internationaux de France de Roland Garros, l’un des quatre tournois du Grand Chelem.

Bénéficiant de fait d’une renommée internationale, le site du XVIe arrondissement serait en mesure d’accueillir les épreuves olympiques de tennis.

Surtout, avec un projet de rénovation devant aboutir entre 2018 et 2020, la Porte d’Auteuil posséderait un écrin à la dimension des joueurs et des milliers de spectateurs : Court Central Philippe Chatrier équipé d’un toit rétractable, nouveau Court n°1 semi-enterré à proximité des Serres d’Auteuil (4 950 places)

Vue aérienne du nouveau stade de Roland Garros

G – Le Marathon en plein cœur du Paris historique (existant)

Tracé olympique dans le cadre du projet 2012, le parcours entre la Tour Eiffel et le Stade de France offrirait une vitrine prestigieuse aux athlètes et aux spectateurs massés sur les bords de Seine notamment.

H – Le nouveau Palais Omnisports de Paris Bercy pour la gymnastique (existant)

Site des plus grandes tournées et d’événements sportifs d’envergure mondiale, le Palais Omnisports de Bercy bénéficiera, à l’horizon 2015, d’une capacité comprise entre 15 000 et 17 500 places pour les épreuves de gymnastique par exemple.

POPB rénové

I – La base nautique de Vaires-sur-Marne pour l’aviron et le canoë-kayak (à construire)

Hérité du dossier de candidature de Paris 2012, la base nautique verra le jour d’ici à 2016 et ce, grâce à un investissement de 65 millions d’euros.

A son achèvement, cette infrastructure serait le seul équipement de ce niveau en France.

J – L’Arena 92 pour les sports indoor : basketball, volleyball, handball… (à construire)

Future enceinte des rugbymans du Racing Métro, l’Arena 92 doit sortir de terre dans les trois prochaines années.

Situé derrière la Grande Arche de La Défense et le quartier d’affaires de Paris, ce stade multifonctionnel offrira une capacité de 32 000 à 40 000 places, pour des événements en condition extérieure ou indoor.

Un potentiel site pour les phases finales des sports collectifs ?

K – Les pavillons rénovés du Parc des Expositions de la Porte de Versailles (existants)

Engageant un plan de rénovation sur dix ans, le Parc des Expositions de Paris veut se replacer sur la scène internationale des grands rendez-vous en matière d’expositions et de culture.

Les pavillons rénovés de ce site du XVe arrondissement de la capitale pourraient de fait servir pour une partie des compétitions olympiques (haltérophilie…).

Pavillons - Parc des Expositions - Porte de Versailles

L – Le Golf National de Guyancourt (existant)

Désigné hôte de la Ryder Cup 2018, le Golf National des Yvelines sera en mesure d’héberger les épreuves de golf, discipline olympique à partir des Jeux de Rio.

M – Le Parc des Princes pour le football (existant)

Non loin du stade de tennis de Roland Garros, le Parc des Princes est l’un des principaux sites sportifs de Paris.

Symbole du club du Paris-Saint-Germain (PSG), la célèbre enceinte devrait connaître une rénovation plus ou moins importante dans le cadre des travaux pour l’Euro 2016 de football. Avec une capacité comprise entre 55 000 et 60 000 sièges, le Parc des Princes serait idéal pour accueillir la finale de l’épreuve olympique de football.

En province – Marseille, Lyon, Lille… pour le football et le rugby (existants)

Engagés dans l’organisation de l’Euro 2016, les grandes villes françaises devraient fort logiquement jouer un rôle dans l’accueil des matchs de football si la France venait à obtenir les JO.

Se basant ainsi sur le modèle souhaité par Paris 2012, les principaux stades de l’Hexagone pourraient être les lieux de rendez-vous des équipes et des spectateurs amateurs du ballon rond mais aussi du ballon ovale : le Vélodrome de Marseille (67 000 places), le Stade Pierre Mauroy (50 000 places avec toit rétractable), le Stade des Lumières (58 000 places)…

Nouveau Stade Vélodrome de Marseille

En province – Marseille pour la voile (existant)

Profitant de sa position idéale sur la Méditerranée, la deuxième ville de France peut postuler à l’organisation des épreuves olympiques de voile.

Toutefois, Marseille pourrait se retrouver en concurrence directe avec La Rochelle. La cité de la côte Atlantique était en effet pressentie pour ces mêmes épreuves dans le cadre de Paris 2012.

Illustrations :
– Carte des potentiels sites olympiques du Grand Paris
– Vue intérieure du Grand Stade d’Evry / Ris Orangis (Site officiel)
– Projet du Centre Aquatique Olympique de Paris 2012
– Vue aérienne du nouveau stade de Roland Garros (Site officiel)
– Vue extérieure du Palais Omnisports de Paris Bercy après rénovation (Agence DVVD / D.Vaniche, V.Dominguez, B.Potel / A.Zuga)
– Projet de rénovation du Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris (Site officiel)
– Vue intérieure du nouveau Stade Vélodrome de Marseille (Site officiel)

15 pensées

  1. Toute la complexité de la candidature française est là ! Quels sites pour des JO ?

    Il serait tout à fait logique de viser plus large que Paris, en faisant rayonner l’ensemble de la région Ile de France, ou plutôt le Grand Paris. Cela serait plus souple économiquement, et surtout permettrait de réutiliser des infrastructures déjà existantes, au lieu d’avoir à en construire des trop de nouvelles qui seraient un fardeau pour la région…

    Mais d’un autre point de vue, ce qui pourrait être la plus grande force peut aussi être vu comme la principale menace du dossier de candidature : en effet, ces derniers temps, comme cela s’est particulièrement vu avec les Candidatures pour les JO de 2020 (et Tokyo en est la parfaite démonstration), les CIO veut des projets olympiques condensés, en réduisant les déplacements, par soucis de confort des athlètes entre autres… Dans ce cas, éparpiller les sites de compétitions est dangereux pour une candidature de la France. Il faudrait se limiter à Paris, ce qui serait aussi plus simple pour les touristes internationaux…

    Reste à voir si cela rentrera en ligne de mire. Si la France propose un projet Grand Paris, mais qui aurait l’avantage d’avoir une candidature moins coûteuse et étant d’ores et déjà certain de la réutilisation des sites, cela n’aura peut-être pas de conséquences négatives pour le projet français. Si le CIO est plus enclin à choisir des candidatures de villes au projet condensé, là, c’est dangereux… Mais les deux se valent !

  2. Suis d’accord avec Fabien, la trop grande dispersion des sites pourrait être fatale au dossier parisien. Toutefois, j’apporterais un bémol sur ce point. Un projet regroupé autour de 3 ou 4 pôles serait tout à fait acceptable et vendeur.

    De même si le CIO préfère les projets plus condensés, il est sans doute très conscient que toutes les villes ne peuvent pas offrir une concentration maximale, au vu de leur évolution urbaine, surtout pour des villes très anciennes comme Athènes, Paris, Moscou, Londres ou Rome ou des villes plus récentes comme Boston, Toronto ou San Francisco par exemple.

    Londres 2012 ne brillait pas par sa concentration. Rio, encore moins.

    Quand on regarde la carte des équipements actuels et planifiés, il est certain que le pôle principal devrait être à l’ouest et au sud-ouest de Paris. Ce qu’il faudrait, c’est avoir un stade olympique avec plusieurs équipements autour. La future piscine olympique devra être très proche d’un autre équipement. Poser cette piscine à Marne-la-Vallée serait une erreur en ce sens. Cela ne pourra être que dans l’ouest/sud-ouest (pourquoi pas Versailles), proche du Stade de France ou du futur stade de la FFR si celui-ci était désigné comme stade olympique.

  3. Et n’oublions pas un autre dossier à régler: le village olympique…là, c’est encore plus problématique en cas de dispersions des sites…Il ne pourra sans doute pas être implanté à Paris cette fois. Je penche à nouveau à l’ouest/sud-ouest ou alors proche du stade la FFR si stade olympique + piscine olympique.

    1. C’est en effet une autre problématique. Je consacrerai d’ailleurs un article prochainement sur cette thématique, en élargissant la portée sur les précédents projets évoqués dans le cadre des candidatures de Paris 1992, Paris 2008 et Paris 2012, sur le modèle de ce que j’ai publié récemment concernant le projet de Centre Aquatique Olympique 😉

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