Ali Yalpi, vice-président du Parti Pirate de Munich, a accepté de répondre aux questions du site « Sport & Société » et ce, en marge du référendum organisé ce dimanche à Munich concernant la candidature olympique pour les JO 2022.
– Quels sont les principaux reproches formulés à l’égard des promoteurs de la candidature olympique de Munich ?
Munich est une ville en pleine expansion. De plus en plus de gens viennent à Munich. Pourquoi ? Parce qu’il y a du travail ici. Cependant, les salariés ne peuvent vivre à Munich car elle est aujourd’hui la ville la plus chère d’Allemagne.
Il est devenu impossible pour les citoyens ordinaires d’acheter une maison à Munich. Toujours en matière de logement, les loyers ont considérablement augmenté au cours des dernières années et le Gouvernement n’a pas investi de manière massive dans la construction de logements abordables. Alors certes, un plan gouvernemental pourrait être réalisé au travers de subventions olympiques. Mais le problème est le suivant : les Jeux Olympiques de 2022 se dérouleront dans neuf ans et le public ne peut attendre cette échéance pour pouvoir accéder à un logement.
En Allemagne, les gens sont devenus plus sceptiques et ont désormais tendance à regarder chaque projet de près. L’aéroport de Berlin et la Gare de Stuttgart sont un exemple parfait : ces deux grands projets ne sont toujours pas terminés et le coût des travaux a été revu à la hausse. Les contribuables veulent avoir des informations en amont de ces grands projets parce que la confiance n’est plus aussi présente qu’auparavant.
La demande de transparence passe aussi par le projet olympique de Munich. A l’occasion du référendum, plusieurs affiches pro et anti-JO ont été placardées et des messages radio-télévisés diffusés en boucle afin d’informer la population.
Aujourd’hui, l’Association Allemande des Alpes a tenu une réunion pour s’opposer à la candidature olympique de Munich 2022. La critique principale a bien sûr été formulée à l’encontre du projet environnemental. Avec les Jeux, le territoire naturel pourrait souffrir et nous ne souhaitons pas cela. La protection de la nature est plus importante qu’un mois de festivités.
Dès lors, entre ces constats et le fonctionnement interne des organisations internationales comme la FIFA, comment voulez-vous que la population ne soit pas méfiante vis-à-vis des grands événements ?
– Craignez-vous des dépenses majeures à l’image des prochains Jeux Olympiques de Sotchi 2014 ?
Concernant les coûts, il y a d’une part les dépenses olympiques et d’autre part les dépenses non-olympiques. Et on l’a vu avec les précédentes éditions des Jeux Olympiques, les coûts ont tendance à augmenter avec l’avancement des travaux. C’est en particulier le cas avec Sotchi 2014.
L’exemple de Sotchi illustre également le manque d’engagement du CIO dans un autre domaine, à savoir la protection des Droits de l’Homme. Tout est contrôlé et déterminé par le Gouvernement Russe.
– Pensez-vous que la récente élection de Thomas Bach à la tête du Comité International Olympique (CIO) sera un atout ou un handicap pour la candidature allemande ?
L’offre présentée par Munich 2022 a pleinement conscience de la récente élection de Thomas Bach à la présidence du CIO, puisque ses promoteurs ont décidé de faire avancer le projet…
– Si demain, le Comité Olympique Allemand décide de se porter candidat aux Jeux d’été, seriez-vous là aussi opposé à une candidature de Berlin ou Hambourg par exemple ?
Nous pensons que l’Allemagne n’a pas besoin des Jeux Olympiques. Les citoyens ne veulent pas du CIO et des Jeux ici.
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