Extension de Roland Garros : Un conflit d’intérêts entre le Cabinet EGIS et l’architecte Marc Mimram, maître d’œuvre du Court des Serres d’Auteuil ?

En début de semaine, une énième étude de faisabilité technique a été remise aux parties prenantes du projet de modernisation et d’extension du stade Roland Garros (Paris XVIe).

Mais si ce document réalisé par le Cabinet EGIS a démontré la faisabilité du contre-projet présenté par les associations écologistes et des riverains inquiets du sort qui sera celui des Serres d’Auteuil, il pointe néanmoins plusieurs faiblesses par rapport au projet officiel porté par la Fédération Française de Tennis (FFT) et la Ville de Paris.

Vue intérieure du Court des Serres d'Auteuil - Roland Garros (Crédits - Marc Mimram)
Vue intérieure du Court des Serres d’Auteuil – Roland Garros (Crédits – Marc Mimram)

Vendredi, un article publié sur le site de « La Tribune de l’Art » remet en tous cas en cause la crédibilité même de l’étude et ce, compte-tenu de liens supposés entre le Cabinet EGIS et d’autres acteurs du projet Roland Garros.

Selon Didier Rykner en effet, « les conclusions [de l’étude] sont en réalité nulles et non avenues : il existe en effet un conflit d’intérêts entre EGIS et Marc Mimram, l’architecte mandaté par la Fédération Française de Tennis pour assurer la maîtrise d’œuvre du Court de 5 000 places qui sera créé sur le jardin des Serres d’Auteuil, et qui cristallise évidemment les oppositions au projet.

Qu’on en juge plutôt : ‘la maîtrise d’œuvre de la future gare de Montpellier est composée des architectes Marc Mimram et Emmanuel Nebout et d’EGIS’, comme on peut le lire sur ce site, une information d’ailleurs corroborée partout dans la presse et sur le site d’EGIS. Ce concours a été gagné par EGIS et Marc Mimram très récemment, le 24 juillet 2014, ce que rapport Batiactu. Quelques mois plus tard, EGIS devait juger un projet dont Marc Mimram est le maître d’œuvre… ».

Vue du projet d'aménagement d'un Court de 15 000 places sur le site du Stade Georges Hébert dans le XVIe arrondissement de Paris (Crédits - Marc Mimram)
Vue du projet d’aménagement d’un Court de 15 000 places sur le site du Stade Georges Hébert dans le XVIe arrondissement de Paris (Crédits – Marc Mimram)

Ce n’est pas la première fois que le nom de l’architecte Marc Mimram apparaît dans le dossier de réaménagement de Roland Garros.

Il y a quelques années, en 2009, il avait ainsi imaginé l’aménagement d’un nouveau Court de 15 000 places, construit sur le Stade Georges Hébert et doté d’un toit rétractable. Ce projet prévoyait par ailleurs l’édification de deux Courts annexes de 2 500 et 1 000 places.

Ce projet – estimé à l’époque à 90 millions d’euros – n’a finalement jamais abouti.

Vue intérieure du Court de 15 000 places avec toiture rétractable (Crédits - Marc Mimram)
Vue intérieure du Court de 15 000 places avec toiture rétractable (Crédits – Marc Mimram)

Pour « La Tribune de l’Art », « le conflit d’intérêts entre EGIS et Marc Mimram directement intéressé au projet de la FFT est patent, comme celui entre EGIS et ICADE, ces deux sociétés étant toutes deux filiales de la Caisse des Dépôts et ICADE étant également employée par la FFT sur Roland Garros. Cela suffit à ruiner la crédibilité du rapport commandé par cette Fédération ».

Dans son Rapport 2004, le Service Centre de Prévention de la Corruption définissait le conflit d’intérêts en ces termes :

« Un conflit d’intérêts naît d’une situation dans laquelle une personne employée par un organisme public ou privé possède, à titre privé, des intérêts qui pourraient influer ou paraître influer sur la manière dont elle s’acquitte de ses fonctions et des responsabilités qui lui ont été confiées par cet organisme ».

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