La 141e Session du CIO approuve des amendements à la Charte Olympique

Réunie à Bombay (Inde), la 141e Session du Comité International Olympique (CIO) a approuvé des amendements à la Charte Olympique, témoignant d’un renforcement des engagements de l’institution en matière des droits humains.

La 141e Session du Comité International Olympique réunie à Bombay, Inde, dimanche 15 octobre 2023 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Depuis la vaste salle du Jio World Center de Bombay, les membres du CIO ont entériner l’inscription dans le marbre de la Charte Olympique de nouveaux libellés portant sur une approche plus soutenue des droits humains dans toutes les décisions et autres orientations stratégiques de l’institution de Lausanne (Suisse).

Les principes fondamentaux de l’Olympisme sont en particulier concernés.

Pour le premier principe, la nouvelle formulation – en gras – ressort comme suit :

  • “L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des droits humains reconnus au plan international ainsi que des principes éthiques fondamentaux universels dans le cadre des attributions du Mouvement olympique.

Dans un même esprit, le quatrième principe fondamental de l’Olympisme est reformulé de la façon suivante :

  • “La pratique du sport est un droit de l’Homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de pratiquer un sport sans discrimination d’aucune sorte, au regard des droits humains reconnus au plan international dans le cadre des attributions du Mouvement olympique. L’esprit olympique exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play”.

Avec ces changements, le CIO montre son attachement à la préservation des droits humains dans les domaines d’activités de l’institution, incluant les trois sphères de responsabilité du CIO, comme organisation d’une part, comme propriétaire des Jeux Olympiques d’autre part, et comme chef de file du Mouvement olympique d’autre part, au regard de principes tenant à l’égalité et la non-discrimination, à la sécurité et au bien-être, aux moyens de subsistance et au travail décent, mais encore à l’opinion et à la vie privée.

Comme l’a notamment affirmé le Président Thomas Bach :

Il s’agit d’une étape majeure dans notre engagement en faveur du respect des droits humains au sein du Mouvement olympique.

Avec cette modification de la Charte Olympique, nous envoyons également un message fort à nos parties prenantes.

Cela marque une étape importante dans le travail du CIO en matière de droits humains.

Au-delà des principes fondamentaux, la 141e Session du CIO a également adopté un nouveau libellé concernant la Règle 40 – “Participation aux Jeux Olympiques”.

Le CIO aligne de facto la Charte Olympique sur les Directives relatives à l’expression des athlètes, la Règle 40 ayant fait l’objet de débats parfois animés ces dernières années.

Aussi, il est désormais inscrit dans une formulation qui maintient un cadre délimité par l’institution que :

  • 2 – Tous les concurrents, officiels d’équipe ou autres membres du personnel d’équipe participant aux Jeux Olympiques jouiront de la liberté d’expression dans le respect des valeurs olympiques et des principes fondamentaux de l’Olympisme, et conformément aux Directive établies par la Commission Exécutive du CIO.

L’adoption des amendements précités – fruit du travail de la Commission des Affaires juridiques du CIO, et de l’apport complémentaires des consultations avec le Comité consultatif des Droits Humains sur la base de la recommandation 13 de l’Agenda 2020+5 – intervient au même jour de la présentation du premier rapport dudit Comité consultatif.

Composé de dix membres, dont des experts externes indépendants et quatre membres du CIO, parmi lesquels deux athlètes, le Comité a profité de la tenue de la 141e Session pour informé les membres de l’institution olympique des progrès réalisés depuis l’adoption par la Commission Exécutive du cadre stratégique du CIO relatif aux droits humains.

Intervenant à la tribune au nom de la Présidente du Comité, Phumzile Mlambo Ngcuka, Seree Nonthasoot, a ainsi salué l’engagement du CIO de renforcer la protection dans le sport au niveau local, de même que les améliorations portées sur la prévention et le traitement des cas d’abus.

De même, le Comité consultatif a aussi félicité le CIO pour son cadre relatif à l’équité, l’inclusion et la non-discrimination sur la base de l’identité sexuelle et de l’intersexuation, encourageant de surcroît l’institution à poursuivre ses efforts avec les autres composantes du Mouvement olympique, parmi lesquelles les Fédérations Internationales.

Le Comité a par ailleurs pu apprécier le travail réalisé par le CIO pour renforcer les considérations relatives aux droits humains dans le cadre de la sélection des Futurs Hôtes.

Si ce travail spécifique reste encore à démontrer pleinement à l’aune des candidats actuels pour de prochaines échéances olympiques et dans l’optique de l’attribution de futures éditions des Jeux, le Comité consultatif a noté que les Jeux de Paris 2024 constitueraient la première édition à intégrer les droits humains dans tous les aspects de l’organisation et de la livraison de la manifestation planétaire, marquant dès lors un certain tournant.

Concernant d’ailleurs les Jeux d’été de Paris 2024, le Comité a appelé ce jour le CIO à prendre en compte les recommandations de la rapporteuse spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, Alexandra Xanthaki, au sujet de la situation des athlètes russes et biélorusses et ce, alors que l’institution olympique n’a pas encore arrêté sa position sur la participation ou non desdits athlètes sous bannière neutre.

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