JO 2034-2038 : Renaud Muselier réitère son ambition pour les Alpes du Sud

A l’occasion de la cérémonie des vœux pour l’année 2023, le Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (France) a renouvelé son projet d’accompagner le développement d’une candidature olympique et paralympique du territoire sud-alpin pour les Jeux d’hiver de 2034 ou 2038.

Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors de la présentation de ses vœux pour la nouvelle année, vendredi 13 janvier 2023 (Crédits – Jean-Charles Verchère / Région Sud)

Près d’un an après avoir célébré le trentième anniversaire des Jeux d’Albertville 1992, le mouvement sportif tricolore va-t-il se mettre en ordre de bataille pour tenter d’obtenir à moyen terme une nouvelle édition de la manifestation hivernale ?

Si les projecteurs sont pour l’heure focalisés sur les préparatifs des Jeux d’été de Paris 2024 – qui constitueront le plus grand événement jamais organisé en France – certains acteurs institutionnels espèrent en tout cas pouvoir profiter de cette dynamique et de cet élan pour bâtir une ambition autour des Jeux d’hiver.

Pour l’heure, cet intérêt n’émane pas encore du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) – seul habilité à pouvoir soumettre un tel projet au Comité International Olympique (CIO) – mais davantage de personnalités politiques, avec fin 2021, le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, ainsi que son homologue de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, début 2022.

Malgré une ambition ciblée sur leur territoire respectif, les deux leaders régionaux montrent ici une volonté commune de ramener les Jeux d’hiver dans l’Hexagone, souhaitant pour cela suivre les traces de Paris 2024 dont la candidature avait pu repenser une stratégie et retenir les leçons des échecs passés pour se présenter en force devant l’institution olympique.

(Crédits – Région Sud)

Un an après avoir esquissé ce projet d’envergure, Renaud Muselier est revenu à la charge cette semaine et ce, à l’occasion de la présentation de ces vœux pour l’année qui s’ouvre.

Le Président de la Région Sud – qui entend s’inspirer des Jeux d’hiver de Lillehammer 1994 – a ainsi affirmé :

C’est sur les rails [pour] 2034 ou 2038. Je me suis jeté à l’eau en disant : on va le faire […]. On a mis en place une équipe qui travaille à la Région avec le CNOSF.

Notre dossier est aujourd’hui bien ficelé [pour proposer des Jeux] à taille humaine, sans dépenses pharaoniques mais simplement un aménagement du territoire humain.

Pour l’heure, l’équipe régionale travaillant à l’élaboration d’une candidature a pu s’appuyer sur des études menés avec le Comité Régional de Tourisme (CRT) sur les perspectives d’enneigement dans la région d’ici 2050.

Les Assises Régionales de la Montagne planifiées au 08 mars prochain devraient également permettre d’apporter une contribution pour affiner les orientations en cours de développement, sachant par ailleurs que la Région Sud va engager quelques 200 millions d’euros pour la montagne, les vallées et les stations du territoire.

Visuel de l’Allianz Riviera de Nice qui, après avoir accueilli une partie des matchs du tournoi olympique de football de Paris 2024, pourrait être l’un des sites mobilisés pour une candidature des Alpes du Sud à l’organisation des Jeux d’hiver de 2034 ou 2038 (Crédits – Wilmotte & Associés Architectes / Paris 2024)

Bien qu’une candidature ne soit actuellement qu’au stade embryonnaire, les prochaines réflexions devront nécessairement porter sur le choix des futurs sites susceptibles d’accueillir les épreuves de neige et de glace.

Pour incarner ce projet, une métropole régionale devrait certainement être sélectionnée, à savoir en particulier Nice (Alpes-Maritimes) ou Marseille (Bouches-du-Rhône).

Les deux villes ont l’avantage de disposer d’un aéroport, d’être desservies par d’importants axes routiers, avec aussi une relative proximité géographique avec l’Italie voisine, hôte des Jeux d’hiver en 2026.

Les deux cités méditerranéennes ont aussi une riche histoire et un patrimoine reconnu à l’international, sans compter bien sûr l’expérience d’événements sportifs, la première ayant par exemple accueilli les Championnats du Monde de patinage artistique en 2000 et 2012, tandis que la seconde se prépare à recevoir une partie des matchs de la Coupe du Monde de rugby fin 2023, avant d’enchaîner avec les épreuves de voile durant les Jeux d’été de 2024, ainsi qu’une part des matchs du tournoi olympique de football, tout comme Nice.

Pour les Jeux d’hiver de 2018, Nice fut l’une des quatre prétendantes françaises pour porter les couleurs tricolores.

(Crédits – Archives / Nice 2018)

Dès 2008, la ville des Alpes-Maritimes avait alors misé sur un projet reposant sur quatre pôles principaux comprenant, outre Nice pour les épreuves de glace, les domaines skiables d’Auron, Valberg et Isola 2000.

Icône du sport alpin français et à l’époque Président de la Commission de Coordination des Jeux d’hiver de Sotchi 2014, Jean-Claude Killy avait d’ailleurs eu des propos encourageants à l’égard de la candidature niçoise.

Dans une interview pour « Corse Matin » en septembre 2008, le triple Champion Olympique des JO 1968 avait notamment exposé :

Annecy et Grenoble ont d’énormes atouts à faire valoir, mais Nice n’en a pas moins. Au contraire.

Nice a pour elle son image de prestige, de lumière. Un site d’exception doté déjà de toutes les grandes infrastructures en termes de transport, d’hébergement et de savoir-faire en matière d’accueil touristique.

Les JO d’hiver, ce sont 3 500 athlètes, 8 000 journalistes et autour d’un million et demi de spectateurs : ça, la Côte d’Azur sait le gérer. Et tout le monde en a conscience. Mais Nice a une autre carte dans son jeu. Une carte secrète. Celle de la surprise.

La capitale de la Côte d’Azur a un vrai haut pays, une très vieille tradition alpine, un réel savoir-faire en matière de sports d’hiver qui remonte à loin. A Nice et sur la Côte d’Azur, tout le monde le sait. Au-delà, peut-être pas. D’où certainement le sentiment totalement ridicule que la candidature niçoise à ces JO d’hiver est saugrenue.

Mais après le classement de Nice en troisième position par la Commission d’Évaluation du CNOSF en mars 2009, l’instance olympique française avait fait le choix d’Annecy, qui empocha in fine la mise par 23 voix, contre 10 pour Nice, et 9 pour Grenoble, le projet de Pelvoux-Les Écrins ayant quant à lui été recalé à l’aune des considérations techniques.

2 pensées

  1. Bonjour, ce serait une formidable idée. Je déplore qu’on ne capitalise pas aussi sur Turin 2006. En proposant une direction bicéphale avec Briancon/Serre Chevalier, la plus haute ville des Alpes, sous préfecture « Terre de sports et de santé », site remarquable historique, culturel et architectural. Une ville qui a déjà de très nombreux atouts (dont l’une des + grandes patinoire de France avec un club renommé) et plusieurs domaines skiables (fond et descente) très importants et réputés. Briancon pourrait mutualiser les infrastructures de Turin 2006 avec San Sicario, Sestrieres, Bardonnechia, et la gare TGV d’Oulx par ex. Les plus lourds investissements sont déjà faits à très peu de km (villages olympiques, pistes de sauts, pistes de Bobsleigh, etc.). Tout cela pourrait être guidé par des stars reconnues mondialement comme Luc Alphand.

    1. Bonjour,
      Effectivement, une éventuelle candidature des Alpes françaises pourrait et devrait capitaliser sur l’expérience italienne, à la condition bien sûr que Turin y soit favorable. Pour 2026, un triptyque Milan-Turin-Cortina devait initialement porter les espoirs transalpins avant que Turin ne se retire.
      Côté français, une candidature aurait le mérite de mettre en lumière des sites parfois délaissés au profit de la Savoie et de la Haute-Savoie.

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