Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 qui se sont déroulés à l’été 2021, en raison du report consécutif à l’épidémie de Covid-19, ont été un succès sur le plan médiatique, avec plus de 3 milliards de téléspectateurs, mais encore davantage en ce qui concerne la couverture numérique qui a atteint cette année un niveau sans précédent.

Si les Jeux de Tokyo 2020 ont été organisés dans un contexte inédit, avec en particulier le huis clos décidé sur les sites, ils ont tout de même constitué un succès, tant pour le Comité International Olympique (CIO) qui a su tenir bon dans la tempête et face aux critiques, que pour les organisateurs nippons qui ont réussi à relever le défi de préparatifs perturbés par la crise sanitaire et une livraison des Jeux reportée d’une année.
Aussi, ce succès a immédiatement été relevée auprès de l’opinion publique nippone qui, bien que méfiante avant l’ouverture de l’événement, s’est finalement enthousiasmée pour les Jeux et pour les performances des athlètes locaux. Les audiences et le merchandising lié à Tokyo 2020 ont pour preuve atteint des niveaux records au “Pays du Soleil Levant”, en contraste avec un niveau d’attention historiquement bas relevé aux États-Unis malgré l’investissement du diffuseur historique, NBC Universal.
A l’échelle du monde, Tokyo 2020 a aussi su tirer son épingle du jeu.
Ainsi, selon les données compilées dans le cadre d’une étude indépendante réalisée pour le compte du CIO*, un total de 3,05 milliards de téléspectateurs uniques ont suivi la couverture médiatique proposée sur les chaînes de télévision linéaire et les plateformes numériques.
Mais au-delà de la confirmation que les Jeux demeurent un événement planétaire de première importance, Tokyo 2020 s’est surtout distingué sur le plan de la couverture officielle sur les plateformes numériques des partenaires de diffusion olympique, couverture qui a généré pas moins de 28 milliards de visionnages de vidéos. Ce chiffre record représente ni plus ni moins qu’une hausse de 139% par rapport à Rio 2016, et positionne dès lors Tokyo 2020 comme les premiers Jeux en streaming et l’édition olympique la plus regardée de tous les temps sur les plateformes numériques.
Une prouesse qui devrait sans doute être dépassée par Paris 2024, puis par LA 2028, en raison de l’évolution continue du paysage médiatique.
Il faut dire que les Jeux de Tokyo 2020 ont franchi un cap supplémentaire dans la couverture télévisuelle et dans la production numérique, la première ayant représenté une augmentation de 33% par rapport à la dernière édition des Jeux d’été, avec 150 426 heures contre 113 454 heures cinq ans auparavant, tandis que la seconde a constitué un accroissement de 34%, avec 217 512 heures de diffusion contre 161 847 pour Rio 2016.
L’attrait numérique des Jeux a par ailleurs été constaté sur les plateformes Web et les applications de Tokyo 2020. Ces dernières ont ainsi fédéré plus de 196 millions d’utilisateurs uniques, soit trois fois le trafic en ligne constaté lors des Jeux de Rio 2016.
Du côté des médias sociaux du CIO, quelques 6,1 milliards de réactions ont été comptabilisées, comprenant les visionnages de vidéos ou les partages de publications.
Autre enseignement tiré de cette grande étude indépendante, la perception des Jeux de Tokyo 2020 a été très largement favorable dans un contexte sanitaire fragile.
De fait, 59% des sondés ont estimé que l’événement avait été “une lumière au bout du tunnel” pour reprendre la formule du Président du CIO, Thomas Bach, tandis que 65% ont déclaré que les Jeux ont été un succès, et 60% qui ont considéré que Tokyo 2020 laissera un héritage positif pour la Ville Hôte et le Japon.
Pour les athlètes, 93% d’entre eux ont jugé qu’il était important d’avoir pu participer aux Jeux comme le plus grand événement sportif au monde. Cette motivation s’est également illustrée dans l’importance estimée de devenir Olympien (84%) et dans l’importance de remporter une médaille (80%).

Nul doute qu’avec l’ensemble de ces données, le CIO peut aujourd’hui se satisfaire d’avoir maintenu l’organisation des Jeux face à de vives critiques exprimées depuis près de deux ans.
Pour l’institution olympique, il s’agit en outre d’un enseignement majeur dans la perspective des prochaines échéances, notamment Pékin 2022 l’an prochain, qui elle-aussi doit affronter critiques et oppositions dans un contexte dépassant toutefois le seul cadre sanitaire.
Dans les mois à venir, le CIO devrait par ailleurs scruté avec attention les effets auprès de l’opinion publique de la mise en œuvre d’une nouvelle batterie de réformes, avec l’Agenda 2020+5, destinée à revoir le modèle olympique dans un souci accru de durabilité et de réduction des coûts. Il en sera de même en ce qui concerne le regard porté sur le choix des sports inscrits au programme des futurs Jeux, des sports qui devront allier tradition et modernité pour toucher un public souhaité sans cesse plus important, avec évidemment la préoccupation-clé portée sur la jeunesse.