Possible au moment du réchauffement des relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud en marge des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018, l’idée d’une candidature commune pour l’organisation des Jeux d’été de 2032 est aujourd’hui dans l’impasse au regard des tensions qui se sont renforcées ces dernières semaines.

Depuis 2018, le Comité International Olympique (CIO) n’a eu de cesse que d’encourager et de saluer la volonté des autorités nord-coréennes de dialoguer avec les représentants sud-coréens en vue d’établir des passerelles sportives et de mettre en place, le cas échéant, des équipes unifiées lors des rendez-vous olympiques.
Soucieuse de ne pas entrer dans un quelconque jeu politique et afin de conserver sa neutralité, l’institution de Lausanne (Suisse) a ainsi rappelé aux yeux du monde sa capacité à être un acteur diplomatique et un relais pour permettre et faciliter les échanges entre les deux pays.
Mais désormais, la coopération sur le terrain sportif semble fortement compromise, ce qui pourrait d’abord remettre en cause la perspective d’une participation conjointe dans certaines épreuves des Jeux de Tokyo 2020, et ensuite, le projet d’une candidature commune pour accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été en 2032.
Les semaines écoulées ont en effet été marquées par un regain de tensions entre les deux nations, avec un palier supplémentaire franchi ce mardi avec l’explosion – à l’initiative du régime de la Corée du Nord – du bureau de liaison qui avait été installé à Kaesong, près de la frontière avec le Sud. Cette action militaire avait été précédée, depuis plusieurs jours déjà, de déclarations acerbes de la part des autorités de Pyongyang, avec la montée au créneau de la sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.
Souvent présentée comme probable successeure de son frère à la tête du régime, cette dernière avait fait une apparition remarquée en février 2018 lorsqu’elle s’était rendue à PyeongChang pour assister à la Cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver, non loin du Vice-Président des États-Unis, Mike Pence.

Ce déplacement – inédit – avait été le symbole du rapprochement des deux régimes et avait en outre marqué les prémices de l’idée d’une candidature conjointe pour les Jeux de 2032.
Deux ans plus tard, le contexte a évolué et les tensions diplomatiques doublées de menaces militaires, conduisent à reconsidérer ce projet, alors même qu’une initiative de développement et de promotion de la candidature a été actée il y a quelques semaines par Séoul.
Plus qu’une promesse réalisable, un projet conjoint se révèle davantage être un vœu pieux auquel certains essayent de se rattacher.
Car face à des candidatures portées par le Queensland (Australie), la Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne), ou encore l’Indonésie et l’Inde, le dossier coréen repose finalement sur des fondations d’une extrême fragilité, étant par nature totalement dépendant d’une bonne entente entre les deux parties.
Or, tout diplomate qu’il est, le CIO a conscience de cet état de fait et va plutôt se limiter à développer des échanges policés plutôt qu’à accompagner un projet qui, à l’heure actuelle, serait d’un profond déséquilibre entre Séoul, ville-monde hôte des Jeux de 1988, et Pyongyang, capitale d’un régime parmi les plus fermés et isolés de la planète.
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