Tokyo 2020 : Le TOCOG se montre confiant quant à la tenue des Jeux

Bien que reportés d’un an, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020 demeurent soumis à l’évolution de l’épidémie de Covid-19 au Japon et dans le monde. Le Comité d’Organisation des Jeux (TOCOG) se montre toutefois confiant quant à la tenue effective de l’événement à l’été 2021.

Embrasement d’une vasque à l’arrivée de la flamme olympique de Tokyo 2020 au Japon, vendredi 20 mars 2020 (Crédits – Tokyo 2020 / Erika Shimamoto)

Le 23 juillet 2021, les organisateurs des prochains Jeux d’été espèrent accueillir athlètes et spectateurs dans l’enceinte nouvellement construite du Stade Olympique de Tokyo (Japon) afin de célébrer la « lumière au bout du tunnel » pour reprendre le propos récent de Thomas Bach, Président du Comité International Olympique (CIO), au sujet de la lutte contre le Covid-19.

Avant cela néanmoins, plusieurs paramètres devront être étudiés et les problématiques soulevées par le report des Jeux devront être résolues.

Un Comité de pilotage conjoint a à ce titre été installé par le CIO et le TOCOG, et deux Groupes de travail ont par ailleurs été annoncés par les deux autorités chargées de livrer les Jeux dans des conditions inédites. Le défi est immense.

Au-delà de la seule reprogrammation de l’événement planétaire – qui a déjà conduit d’autres manifestations à se décaler dans le temps, à l’image des Championnats du Monde d’Athlétisme – il conviendra en effet de garantir la sécurisation logistique des sites, autrement dit, garantir la mobilisation de 43 enceintes prévues pour les Jeux Olympiques, un chiffre ensuite ramené à 19 pour les Jeux Paralympiques.

Il conviendra aussi de veiller à la pleine disponibilité du Village des Athlètes, alors que de premiers lots ont pu être négociés et attribués pour la phase de l’après-Jeux, la phase d’héritage.

Il conviendra en outre de résoudre la problématique financière, avec un surcoût inévitable qui sera à la charge du CIO et des organisateurs nippons dans une répartition encore à déterminer, mais pour laquelle l’institution de Lausanne (Suisse) a déjà prévu de contribuer à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros.

Pour limiter les dépenses supplémentaires et adapter l’événement sportif à une ère post-confinement, le dispositif olympique et paralympique pourrait en tout cas être revu. A titre d’exemple, le cadre des Cérémonies d’ouverture et de clôture pourrait être commun aux Jeux Olympiques et aux Jeux Paralympiques, selon une réflexion présentée cette semaine Seiko Hashimoto, Ministre nippone chargée des Jeux et ce, même si un examen approfondi doit être engagé pour déterminer la faisabilité de ce projet. Des mesures sanitaires plus ou moins drastiques pourraient par ailleurs être instaurées pour rassurer les divers publics présents au moment des futures compétitions.

Pour l’heure, le TOCOG travaille donc d’arrache-pied, et en lien étroit avec l’ensemble des parties engagées, comme l’a confirmé Masa Takaya, porte-parole de Tokyo 2020 :

De nouvelles dates pour les Jeux de Tokyo 2020 ont été fixées et notre mission est de livrer les Jeux l’année prochaine.

Une manière de répondre aux critiques persistantes et aux doutes soulevés par certains.

Yoshiro Mori, Président du Comité d’Organisation des Jeux de Tokyo 2020 ; et John Coates, Président de la Commission de Coordination du CIO (Crédits – CIO)

Il n’empêche, dans le cas où la situation sanitaire ne serait pas sous contrôle au moment d’ouvrir les Jeux – 23 juillet au 08 août pour les Jeux Olympiques et 24 août au 05 septembre pour les Jeux Paralympiques -, les acteurs du projet devraient à nouveau se réunir autour d’une table, mais un report sur l’année 2022 ne serait pas envisageable selon Yoshiro Mori, Président du TOCOG, interviewé en ce début de semaine par le quotidien sportif nippon « Nikkan Sports ».

Pour l’ancien Premier Ministre (2000-2001) il importe donc de se concentrer sur les efforts actuellement engagés sur les préparatifs pour 2021, de même que sur les mesures prises dans la lutte contre le Covid-19, avant d’évoquer la perspective d’une éventuelle annulation des Jeux :

Les Jeux Olympiques pourront être beaucoup plus précieux que tous les Jeux dans le passé si nous parvenons à aller de l’avant en remportant cette bataille.

Nous devons le croire, sinon, notre travail acharné et nos efforts ne seront pas récompensés.

L’année 2022 sera particulièrement animée sur le plan sportif, avec nombre de manifestations d’ores et déjà programmées ou reprogrammées, parmi lesquelles les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Pékin 2022 du 04 au 20 février et du 04 au 13 mars, les Championnats du Monde d’Athlétisme à Eugene (Oregon, États-Unis) du 15 au 24 juillet, les Jeux du Commonwealth à Birmingham (Royaume-Uni) du 27 juillet au 07 août, sans oublier également les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Dakar 2022 du 22 octobre au 09 novembre, puis la Coupe du Monde de Football au Qatar du 21 novembre au 18 décembre.

De fait, compte-tenu de ce calendrier des plus chargés, du respect de l’échelonnement des Olympiades suivantes (Paris 2024 et Los Angeles 2028), et au regard des défis logistiques imposés par le report à 2021, il paraît plus qu’improbable d’imaginer l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Tokyo 2020 sur un écart de deux ans, soit dans le courant de l’année 2022.

Ce scénario avait de toute façon été écarté par le CIO au moment de statuer sur le report des Jeux, après l’examen des options en présence au mois de mars dernier.