Décidément, rien n’aura été épargné aux organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020.
Après les polémiques sur le coût de construction du Stade Olympique et des principaux sites destinés aux compétitions, mais également sur le choix des emblèmes des Jeux, les autorités nippones et le Comité International Olympique (CIO) doivent aujourd’hui faire face à la crise sanitaire du Coronavirus ; ou Covid-19.

Alors que plusieurs pays à travers le monde, dont la France, ont pris des mesures drastiques pour limiter les déplacements et tenter de contenir la propagation du virus, la Commission Exécutive du CIO doit se réunir ce mardi 17 mars par téléconférence.
A la suite de ce rendez-vous planifié à la mi-journée, le CIO échangera avec les Fédérations Internationales (FI), ainsi qu’avec les Comités Nationaux Olympiques (CNO).
L’objet des discussions devrait principalement porter sur les modalités de qualification des athlètes, nombre de compétitions et tournois pré-olympiques étant à ce jour perturbés. Il devrait par ailleurs être question de rassurer les parties quant à la perspective de tenir les délais et d’ouvrir les Jeux à la date prévue, soit le 24 juillet 2020 au soir.
Il n’empêche, au cours des derniers jours, le contexte sanitaire actuel a conduit plusieurs athlètes à réclamer un report de l’événement planétaire, tandis que le Président des États-Unis, Donald Trump, a ouvertement plaidé pour la tenue des Jeux en 2021 en lieu et place de l’été 2020.
Une manière de faire pression sur les autorités olympiques.
Au Japon, le doute gagne aussi du terrain comme le montre de récents sondages. Dans une enquête réalisée pour le compte de l’agence de presse nippone KYODO, près de 70% des personnes interrogées ne croient pas à l’organisation des Jeux dans le cadre initialement envisagé. Dans une autre enquête, menée cette fois pour la chaîne de télévision NHK, l’incertitude laisse même place à la défiance, puisque 45% des personnes interrogées se disent opposées à la tenue des Jeux de Tokyo 2020.

Quoiqu’il en soit, le CIO semble à ce stade déterminé à garder le contrôle du calendrier olympique, tout en suivant les recommandations formulées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avec laquelle l’institution de Lausanne (Suisse) est en contact régulier.
A l’aune des prochains constats, un report de l’événement pourrait être considéré comme une option viable, davantage qu’une pure annulation dont les répercussions seraient potentiellement gravissimes pour le Japon et, par ricochet, pour le CIO.
D’ailleurs, aucun événement passé – hormis bien sûr les deux Guerres Mondiales – n’a entraîné une annulation avant ou pendant les Jeux, pas même la Guerre Froide ou les attaques terroristes relevées lors des Jeux de Munich 1972 et d’Atlanta 1996.
Si une annulation semble largement improbable, le CIO pourrait donc faire le choix de décaler l’ouverture de l’événement tokyoïte. Mais là-encore, toute décision ne saurait être prise à la légère, les contraintes logistiques paraissant considérables, avec un événement planétaire mobilisant plus de 10 500 athlètes, plusieurs millions de spectateurs et des dizaines de Fédérations Internationales qui ont elles-mêmes leur propre calendrier événementiel.

Sauf coup de théâtre, le rendez-vous de ce mardi 17 mars ne devrait pas trancher la question calendaire. Cette dernière pourrait alors être posée au cours des deux prochains mois au regard de la situation mondiale et de son évolution.
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