Sélectionnée en décembre 2018 par le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) pour porter, le cas échéant, les couleurs américaine au travers d’une candidature aux Jeux d’hiver, la ville de Salt Lake City (Utah) se prépare aujourd’hui à franchir une nouvelle étape.
Ce mercredi 12 février 2020, Erin Mendenhall, récemment installée dans le fauteuil de Maire de la ville, et Gary Herbert, Gouverneur de l’État, ont en effet programmé une annonce de la plus haute importance. Celle-ci aura lieu à 10h30, heure locale (18h30 heure de Paris), depuis le Capitole de l’Utah. Tout un symbole.
Si aucune information n’a filtré à ce stade, il semblerait logique que les deux responsables politiques précités officialisent une candidature à l’organisation des Jeux d’hiver de 2034. Si tel devait être le cas, un engagement plus poussé de discussions avec le Comité International Olympique (CIO) serait aussi acté, conformément aux nouvelles dispositions souhaitées par l’institution de Lausanne (Suisse) en ce qui concerne le développement et la présentation de tout projet olympique.

Un temps envisagée pour l’échéance hivernale de 2030, l’idée d’une candidature de Salt Lake City – Ville Hôte des JO 2002 – apparaît moins probable désormais compte-tenu d’au moins deux éléments.
D’une part, le positionnement exprimé par Sapporo (Japon) pour cette même échéance, les atouts de la cité nippone – elle-aussi Ville Hôte des Jeux par le passé – ainsi que le succès des préparatifs des Jeux d’été de Tokyo 2020, sont de nature à convaincre le CIO de se tourner à nouveau en direction du Pays du Soleil Levant en lui confiant, dans un avenir plus ou moins proche, l’organisation de ces premiers Jeux d’hiver depuis l’édition de Nagano 1998.
D’autre part, au-delà de la volonté affichée de présenter une nouvelle candidature olympique, les autorités sportives américaines cherchent surtout à assurer le déploiement optimal du processus marketing et commercial autour des Jeux d’été de Los Angeles 2028. Or, soumettre un projet hivernal pour recevoir les Jeux deux ans plus tard, pourrait éventuellement affaiblir le potentiel partenarial américain, d’autant plus si l’on considère aussi que les États-Unis recevront, en 2026, la Coupe du Monde de Football conjointement avec le Canada et le Mexique.
En se positionnant sur l’échéance de 2034, l’USOPC et Salt Lake City se laisseraient donc une marge de manœuvre et un temps de respiration sans doute bienvenu.
Avec ce décalage de quatre années sur les projections initiales, Salt Lake City pourrait par ailleurs aisément engager les travaux d’aménagement pour réhabiliter les infrastructures héritées de 2002 et construire des équipements utiles au projet.

Dans les jours à venir, un Comité de Candidature devrait être mis en place. Ce dernier aurait en charge la préparation du nouveau projet olympique de Salt Lake City et superviserait également les échanges avec le CIO.
Pour l’institution olympique, la perspective de voir Salt Lake City officialiser une ambition évoquée depuis plusieurs années, raisonne indéniablement comme un signal positif suite à l’adoption d’une batterie de réformes.
A l’aune des discussions entre les parties et afin de sécuriser son modèle, le CIO pourrait même faire le choix d’une double attribution accélérée des Jeux de 2030 et de 2034, sur la base de ce qui fut fait pour les éditions estivales 2024 et 2028 respectivement attribuées à Paris et à Los Angeles, le 13 septembre 2017.
Une telle décision devrait encore être validée par les instances du CIO, à commencer par la Commission de Futur Hôte, présidée par Octavian Morariu, puis par la Commission Exécutive et bien sûr la Session.
Pour preuve qu’une décision relativement rapide pourrait être enclenchée, le CIO n’avait pas hésité à proposer en janvier 2020 l’attribution des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de 2024 à la province de Gangwon (Corée du Sud). Les membres du CIO n’avaient pas eu de mal à se laisser séduire par ce projet clé en main, après seulement quelques mois de discussions et en étant fidèles à ce qui pourrait aujourd’hui s’apparenter à une véritable devise, signe des temps qui changent : “le bon territoire au bon moment”.
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