Le Président de l’Ukraine encourage une candidature aux Jeux

Nous devrions allouer de l’argent chaque année pour des projets dont nous avons besoin puis utiliser ces derniers pour les Jeux Olympiques. Nous devons en tout cas essayer d’y parvenir.

Nous avons besoin d’un plan afin d’être prêts à construire des infrastructures en trois ou quatre ans et nous permettre ensuite de faire la queue pour organiser les Jeux. Nous devons être ambitieux.

Au cours d’une visite au Centre sportif et olympique de formation de Koncha-Zaspa à Kiev (Ukraine), mardi 16 juillet 2019, le nouveau Président de la République a clairement évoqué la perspective d’organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques, sans toutefois préciser d’échéance précise ou la saisonnalité souhaitée pour l’accueil de l’événement.

Volodymyr Zelensky, lors de la visite du Centre sportif et olympique de formation de Koncha-Zaspa, mardi 16 juillet 2019 (Crédits – Présidence de la République d’Ukraine)

Quoiqu’il en soit, ce propos de Volodymyr Zelensky a été tenu en présence de deux personnalités qui auront un rôle de premier plan dans l’optique de la mise en œuvre d’une stratégie de planification pour l’organisation des Jeux.

Ainsi, le Président ukrainien – qui a profité de ce déplacement pour remettre des médailles tout en promettant une hausse des bourses sportives – s’est exprimé face au Ministre de la Jeunesse et des Sports, Ihor Zhdanov et face au Président du Comité Olympique d’Ukraine, par ailleurs membre du Comité International Olympique (CIO), Sergey Bubka.

Ce dernier n’a sans doute pas été insensible au souhait émis par Volodymyr Zelensky, lui qui fut l’un des principaux artisans de la précédente candidature du paysà savoir Lviv 2022 – une candidature finalement avortée en raison des tensions géopolitiques qui avaient secoué l’Ukraine entre 2013 et 2014.

Une semaine avant la sélection de la shortlist des Villes Candidates aux Jeux d’hiver de 2022, le CIO avait néanmoins encouragé l’Ukraine à revenir rapidement sur le devant de la scène olympique mondiale. Dans un communiqué, le Président de l’institution, Thomas Bach, avait ainsi souligné que :

L’évaluation préliminaire du Groupe de travail a montré que la candidature de Lviv offrait un énorme potentiel pour l’avenir.

[…] Une candidature future ferait sens pour l’Ukraine et le sport ukrainien.

(Crédits – Lviv 2022)

Absente de la course aux Jeux d’été de 2024 et de celle pour les Jeux d’hiver de 2026, l’Ukraine pourrait désormais se tourner vers l’échéance hivernale de 2030 voire en direction des échéances estivales de 2032 ou 2036 pour lesquelles plusieurs Comités Nationaux Olympiques (CNO) ou villes ont déjà démontré un certain intérêt (Allemagne, Australie, Corée du Nord / Corée du Sud, Inde, Indonésie, Russie).

Compte-tenu de la forte concurrence qui pourrait se présenter pour ces trois échéances, l’Ukraine pourrait cependant préférer à court ou moyen terme une candidature aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ). Cela permettrait dès lors au pays d’aménager des infrastructures complémentaires au Stade Olympique de Kiev et de se préparer au mieux à l’organisation d’un événement sportif d’une telle ampleur.

Cette option serait d’ailleurs privilégiée par Sergey Bubka.

L’ancien perchiste, légende vivante de l’athlétisme, voudrait ainsi prendre le temps de créer les conditions d’un projet sportif viable et réaliste en solidifiant notamment des bases encore fragiles au regard des tensions qui ont parcouru le pays durant les années passées et de l’instabilité persistante des relations avec le voisin russe.

Le choix d’une candidature aux Jeux Olympiques de la Jeunesse assurerait aussi à l’Ukraine l’installation d’une politique sportive ambitieuse pour la formation des athlètes et leur éclosion sur la scène sportive internationale.

Sur ce point, les autorités sportives et institutionnelles ukrainiennes ont sans nul doute apprécié les performances des athlètes engagés lors des Jeux Européens de Minsk 2019. A la fin du mois de juin dernier, les athlètes ukrainiens ont en effet décroché pas moins de 51 breloques, soit le troisième rang au tableau des médailles, derrière la Russie (109) et la Biélorussie (69).

_________________________

Indépendante, la plateforme d’information « Sport & Société » fonctionne grâce au soutien de ses lecteurs.