JO 2026 : Dans moins d’un mois, l’élection de la Ville Hôte

Alors que les deux Villes Candidates – Stockholm-Are 2026 et Milan-Cortina 2026 – interprètent à leur manière les conclusions du Rapport d’évaluation, le Comité International Olympique (CIO) se prépare à la tenue de la 134ème Session, entre le 24 et le 26 juin 2019.

L’un des temps-forts de cette grand-messe olympique sera bien sûr la désignation de la Ville Hôte des Jeux d’hiver de 2026.

Avant cette échéance, il apparaît essentiel de revenir ici sur les modalités d’une telle élection, en attendant les précisions qui pourraient être apportées par le CIO dans les semaines à venir.

Vue de la Salle de présentation, aménagée pour les Villes Candidates aux Jeux de 2024 et 2028, le 13 septembre 2017 (Crédits – Sport & Société)

Lundi 24 juin 2019, les membres du CIO se réuniront à Lausanne (Suisse). Si aujourd’hui, l’institution comptabilise quelques 95 membres en capacité de prendre part au scrutin, tous n’y participeront pas et ce, pour diverses raisons.

Posons d’abord les bases électorales au regard des dispositions de la Charte Olympique relatives aux membres du CIO et au déroulement des élections. Comme le précise ainsi la Règle 18.4 de ladite Charte :

Chaque membre dispose d’une voix. Les abstentions et les bulletins blancs ou nuls ne sont pas pris en considération pour le décompte de la majorité requise. Le vote par procuration n’est pas admis. Le vote a lieu au scrutin secret lorsque la Charte Olympique le prévoit, ou si le Président de séance en décide ainsi, ou à la demande d’au moins un quart des membres présents. En cas d’égalité, le Président de séance décide.

Dans le détail ensuite, il est à noter que le Président du CIO – Thomas Bach en l’occurrence – ne s’engagera pas dans l’élection et ce, comme il est de coutume pour le patron de l’organisation. A ses côtés, les membres actifs issus des pays dans lesquels une ville dispose d’un statut de candidate, soit, pour la Suède, Gunilla Lindberg et Stefan Holm, et, pour l’Italie, Giovanni Malago, Ivo Ferriani et Franco Carraro.

En considérant ces deux cas spécifiques, le nombre de votants potentiels est donc ramené de 95 à 89. Mais il faut aussi prendre en compte les membres actifs actuellement suspendus ou en retrait de l’organisation olympique.

A ce jour, trois figures du CIO se trouvent dans cette position : Frankie Fredericks est suspendu de ses fonctions, tandis que Patrick Hickey et Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah ont chacun décidé de se retirer temporairement.

Fort de ce constat, et dans l’attente d’éventuelles défections de dernière minute liées par exemple à un empêchement pour raison médical, le nombre de membres électeurs se situe aujourd’hui à 86. En d’autres termes, l’une des deux Villes Candidates devra nécessairement obtenir la majorité des voix – soit un minimum de 44 – pour être élue Ville Hôte des Jeux de 2026.

L’athlète américaine Allyson Felix à la tribune de la Session du Comité International Olympique, le 13 septembre 2017 à Lima au Pérou (Crédits – Sport & Société)

Concernant les modalités techniques enfin, le scrutin olympique devrait selon toute logique se dérouler, soit à l’aide de tablettes tactiles ou avec des boîtiers électroniques.

L’élection des Villes Hôtes des Jeux de la Jeunesse 2020 (Lausanne) et des Jeux d’hiver 2022 (Pékin) s’était déroulée en juillet 2015 sur des tablettes Samsung, même si des interférences avaient été constatées, conduisant alors le CIO à avoir recours à des bulletins en papier pour finaliser le scrutin.

Avant la phase d’élection néanmoins, les membres électeurs du CIO assisteront à l’ultime présentation des deux prétendantes avec, pour chacune d’elles, la venue d’intervenants institutionnels (leaders du Comité de Candidature, élus locaux, etc.), mais également de sportifs pour ajouter une dimension émotionnelle voire nostalgique à l’exposé des projets.

Dans le cas de Milan-Cortina 2026, les dirigeants transalpins pourront notamment compter sur la présence de l’ancien skieur alpin, Alberto Tomba, quintuple médaillé olympique et trois fois titré dans sa discipline aux Jeux.

La diffusion de messages et de clips vidéos agrémentera aussi la présentation finale des deux candidatures avec – toujours pour Milan-Cortina 2026 – la touche artistique du compositeur de renom, Ennio Morricone.

A l’issue de la présentation, les membres électeurs du CIO auront la possibilité d’interroger directement les intervenants et ce, durant une quinzaine de minutes.

Après ce temps d’échanges – qui peut parfois fragiliser une candidature en fonction du ton et de la qualité de la réponse apportée – le Président de la Commission d’évaluation, Octavian Morariu, effectuera une brève présentation du Rapport devant la Session.

Une fois ce propos conclu, la procédure de vote pourra s’enclencher, avec d’abord un vote-test puis ensuite le vote officiel à un seul tour, l’élection de la Ville Hôte des JO 2026 ne proposant que deux Villes Candidates.

Signature du Contrat Ville Hôte pour Los Angeles 2028, le 13 septembre 2017, avec notamment le Président du CIO, Thomas Bach, et le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti (Crédits – Sport & Société)

Après la désignation de la Ville Hôte et l’ouverture redoutée de la fameuse enveloppe par le Président du CIO, ce dernier conviera les dirigeants du Comité de Candidature lauréat à se diriger sur la scène pour signer le Contrat Ville Hôte.

Ce document sanctuarisera l’entente entre les parties prenantes dans le cadre des préparatifs d’organisation des Jeux. En vue de l’édition 2026, le CIO fournira une contribution financière non-négligeable de l’ordre de 925 millions de dollars (826,46 millions d’euros) au bénéfice du futur Comité d’Organisation (COJO) qui devra être installé dans les cinq mois suivant l’élection.

A compter de ce moment, le Contrat Ville Hôte liera alors le CIO avec le COJO, le Comité National Olympique Hôte et la Ville Hôte.

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