En 2012, dans le cadre de son dossier de candidature, Tokyo 2020 avait estimé l’accueil des Jeux à hauteur de 8,34 milliards de dollars. Sur ce montant, 3,42 milliards de dollars devaient provenir du budget d’organisation (COJO) et près de 4,92 milliards du budget hors-COJO.
La Commission d’évaluation des Villes Candidates avait alors accordé sa confiance concernant ces estimations.
Dans son Rapport, ladite Commission avait ainsi souligné que “le budget du COJO a été préparé de façon efficace et approfondie en tenant compte des exigences ainsi que de l’expérience des précédentes Villes Hôtes afin d’appliquer le tout au contexte de Tokyo.
Il représente une estimation raisonnable des coûts et des revenus liés à l’accueil des Jeux. Aussi la Commission le considère-t-elle comme réalisable.
Le budget hors-COJO reflète une bonne compréhension de la portée des engagements financiers requis par l’organisation des Jeux. Les Jeux tireraient parti du fait qu’un fonds de réserve qui couvre entièrement les investissements hors-COJO ait déjà été créé. Toutes les garanties financières requises ont été fournies”.
Trois ans après l’élection de la capitale nippone par le Comité International Olympique (CIO), la facture globale devrait – sauf surprise – largement dépasser les estimations, ce qui pose outre la responsabilité des organisateurs, celle aussi de l’institution de Lausanne (Suisse).
Après l’explosion des coûts des dernières éditions des Jeux – été comme hiver – la pertinence du Rapport d’évaluation et de la Commission en charge de sa rédaction est un légitime sujet de discussions.
A l’heure de l’Agenda 2020 qui prône une meilleure prise en compte de l’héritage des Jeux – au sens large – et de la durabilité de l’événement, comment le CIO peut-il maintenir en l’état une structure négligée par les membres électeurs et dont les conclusions se révèlent bien souvent éloignées du contexte organisationnel sept ans plus tard ?

En attendant une hypothétique refonte du système d’évaluation, davantage basé sur des critères techniques que sur des présentations formelles des Villes Candidates, le Comité d’Organisation de Tokyo 2020 a précisé ce week-end – selon les informations du quotidien “The Japan Times” – le montant des dépenses projetées.
Pour Tokyo 2020, la facture finale devrait être comprise entre 1 600 et 1 800 milliards de yens, soit entre 13,07 et 14,71 milliards d’euros.
Les pouvoirs publics seront pleinement mobilisés pour couvrir les différents investissements, en particulier dans le secteur de la sécurité, puisque Tokyo 2020 envisage une participation du Gouvernement du Japon et du Gouvernement Métropolitain de 1 110 à 1 340 milliards de yens, soit 9,08 à 10,97 milliards d’euros.
Ces montants estimés – bien que largement au-dessus des prévisions de 2012 – demeurent toutefois inférieurs à ce que certains analystes ont pu indiqué au cours des derniers mois.
Des estimations avaient ainsi mentionné la possibilité d’atteindre la barre des 3 000 milliards de yens (24,6 milliards d’euros), tandis que le CIO avait – par l’intermédiaire du Président de la Commission de Coordination des JO 2020, John Coates – fermement écarté la perspective de Jeux à plus de 2 000 milliards de yens (16,4 milliards d’euros).
Les réajustements successifs des plans olympiques et paralympiques avaient déjà permis de réduire la facture de 1,8 milliard de dollars (1,72 milliard d’euros), sans oublier les efforts réalisés quant à la finalisation du financement du Stade Olympique.
A l’heure où le CIO s’inquiète de la mise en œuvre de l’Agenda 2020 et de possibles répercussions sur les Villes Candidates aux Jeux, nul doute que l’institution veillera à ce que les efforts budgétaires soient maintenus au cours de l’année à venir.
La conférence téléphonique qui doit se tenir mercredi 21 décembre entre les autorités nippones, le Comité d’Organisation et le CIO devrait permettre de rappeler les diverses exigences.
“Nous sommes très satisfaits des progrès significatifs accomplis depuis la dernière visite de la Commission de Coordination à Tokyo. […]
Le CIO et tous les partenaires japonais avancent dans la même direction. La poursuite de notre étroite collaboration permettra de finaliser rapidement le plan directeur des sites, de réaliser des économies substantielles sur le budget des Jeux et de laisser un héritage post-olympique important à la population locale.
Il est particulièrement appréciable de constater que les revenus de Tokyo 2020 se sont considérablement accrus, ce qui permettra au Comité d’Organisation d’avoir un budget équilibré. En ce qui concerne les autres composantes du budget global, nous sommes convaincus que d’importantes économies pourront être réalisées” avait d’ailleurs indiqué la Commission de Coordination lors de sa visite à Tokyo, au début du mois de décembre.

En dépit des déboires rencontrés cette année, le Comité d’Organisation des JO 2020 peut néanmoins se satisfaire d’une réussite, soulignée par la Commission du CIO.
Car si la tendance générale est à la hausse, il est un secteur où celle-ci est bienvenue : celui du marketing.
Estimés en 2012 à 932 millions de dollars, les revenus générés par le Programme des Partenaires dépassent aujourd’hui la barre des 3,3 milliards de dollars, soit plus de 3,17 milliards d’euros.
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