Rio 2016 : Vaste opération antiterroriste et poursuite des exercices de sécurité à 15 jours des Jeux

Ce jeudi, le Ministre Brésilien de la Justice et de la Citoyenneté, Alexandre de Moraes, a annoncé l’arrestation de dix personnes soupçonnées de préparer des actes terroristes sur le sol brésilien mais aussi à l’étranger.

Si la vitrine des Jeux Olympiques de Rio 2016 n’est pas clairement évoquée par le Ministre, il apparaît évident que la menace est prise très au sérieux, à 15 jours de l’ouverture de l’événement.

Entraînement de la Force Nationale du Brésil devant les Arenas Cariocas du Parque Olympique de Barra da Tijuca (Crédits - Portail du Gouvernement Brésilien / Isaac Amorim / MJC)
Entraînement de la Force Nationale du Brésil devant les Arenas Cariocas du Parque Olympique de Barra da Tijuca (Crédits – Portail du Gouvernement Brésilien / Isaac Amorim / MJC)

Pas moins de 130 agents des forces de l’ordre ont ainsi procédé à l’arrestation de dix suspects et à dix-neuf perquisitions et saisies dans plusieurs États du Brésil : Amazonas, Ceará, Paraíba, Goiás, Minas Gerais, Rio de Janeiro, São Paulo, Paraná et Rio Grande do Sul.

Se faisant appelés “Les Partisans de la charia”, les suspects arrêtés aujourd’hui avaient en partie prêté allégeance à l’organisation État Islamique et discutaient régulièrement de projets d’achats d’armes, notamment via Internet et des applications mobiles comme “WhatsWapp”.

Les suspects pourraient – conformément aux dispositions de la justice brésilienne relatives à la préparation d’un acte terroriste – encourir de 3 à 15 ans d’emprisonnement.

“Nous ne voulons pas attendre de voir se développer tout acte préparatoire. Même si celui-ci peut sembler insignifiant, il y aura une réaction rapide, une et infaillible du gouvernement.

Nous agirons de la manière la plus forte possible” a commenté Alexandre de Moraes au cours d’une conférence de presse.

Alexandre de Moraes, Ministre de la Justice et de la Citoyenneté (Crédits - Ministère Brésilien de la Justice)
Alexandre de Moraes, Ministre de la Justice et de la Citoyenneté (Crédits – Ministère Brésilien de la Justice)

Il faut dire que les autorités brésiliennes ont placé la sécurité au cœur de leurs préoccupations à l’approche des Jeux Olympiques de Rio 2016, un événement qui attirera plusieurs centaines de milliers de visiteurs étrangers à Rio de Janeiro ainsi que dans les villes qui hébergeront le tournoi de football.

Pour assurer la sécurité des athlètes, des officiels, des spectateurs et des sites où se dérouleront les compétitions, le Brésil a prévu de mobiliser la plus grande opération jamais déployé dans le pays et ce, à partir du 24 juillet.

Quelques 85 000 militaires et forces de l’ordre vont notamment être mobilisés autour des sites, sans compter les milliers de caméras de surveillance qui ont été installées, ni même les 21 navires militaires et les 80 avions capables d’intercepter toute intrusion suspecte dans l’espace maritime et aérien au moment des Jeux.

En complément de ces moyens exceptionnels, les autorités ont également prévu la mobilisation éventuelle de 3 200 réservistes, tandis que certains aérodromes ont été suspendus d’activités en raison du non-respect aux règles de sécurité en vigueur.

En outre, des simulations d’attaques terroristes ont été organisées à divers endroits de la ville de Rio de Janeiro afin de finaliser la préparation et la mise en place du dispositif.

Un survol de la cité Carioca a notamment donné lieu à l’intervention d’un chasseur de l’armée début juillet, tandis que des forces de l’ordre ont simulé, il y a quelques jours, une attaque dans un train situé dans la gare de Deodoro, non loin du Complexe sportif du même nom.

Ce mardi 19 juillet, un nouvel exercice s’est déroulé dans la zone de Flamengo avec cette fois-ci 80 militaires de la Marine du Brésil. Ces derniers ont réalisé un débarquement avec l’appui logistique d’un navire et d’un hélicoptère.

Exercice militaire dans la zone de Flamengo, le 19 juillet 2016 (Crédits - Ministère Brésilien de la Défense / Gilberto Alves)
Exercice militaire dans la zone de Flamengo, le 19 juillet 2016 (Crédits – Ministère Brésilien de la Défense / Gilberto Alves)

Mais les autorités brésiliennes ne seront pas les seules à surveiller le bon déroulement des festivités olympiques.

Si les services de renseignement de plusieurs pays travaillent d’ores et déjà sur cette problématique, des moyens matériels ou de coopération seront aussi proposés par les États-Unis, l’Allemagne ou encore la France, car des actions terroristes au sol ne sont pas la seule menace qui plane sur les Jeux Olympiques.

Les communications et données informatiques pourraient en effet être des cibles potentielles. Le Japon – qui accueillera les Jeux d’été en 2020 – ne s’y est d’ailleurs pas trompé en mobilisant d’ores et déjà des moyens en faveur de la cybersécurité.

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