Candidat aux élections régionales en Île-de-France, le socialiste Claude Bartolone était l’invité de l’émission politique du journal de France ce dimanche midi.
Si l’actuel Président de l’Assemblée Nationale a réitéré son soutien à la candidature olympique de Paris 2024 – arborant notamment le bracelet “Je rêve des Jeux” à son poignet – il a aussi commis quelques impairs.

Tout d’abord, Claude Bartolone a estimé que la France avait de grandes chances d’obtenir les JO 2024 du fait de ses valeurs républicaines, démocratiques et laïques mais également au regard de la prochaine Conférence Climat (COP 21) qui aura lieu à Paris dans quelques semaines.
Dans un cas comme dans l’autre, le sport n’a pas été cité une seule fois par le candidat à la présidence de la Région-capitale, alors même que le Mouvement sportif français souhaite légitimement mettre en avant cet élément.
Or, le Comité International Olympique (CIO) n’attend certainement pas d’être guidé par des considérations politiques ou des recommandations en direction d’un modèle de démocratie. Sous couvert de neutralité politique, les récents scrutins olympiques ont d’ailleurs bien démontré, ou plutôt confirmé que le CIO restait seul décisionnaire quant au choix des Villes Hôtes (Sotchi 2014, Pékin 2008, Pékin 2022…) et ce, au-delà des critiques.
Ensuite, Claude Bartolone a justifié les chances françaises compte tenu de l’échéance que représente 2024, à savoir le centenaire des JO de Paris 1924, autrement dit, les derniers Jeux d’été organisés dans l’Hexagone.
Mais en faisant ce parallèle et ce rappel historico-nostalgique, le candidat socialiste semble oublier que le CIO n’est en rien attentif et sensible à pareil argument. La preuve ? Le centenaire des Jeux d’Athènes 1896 qui eurent finalement lieu… à Atlanta (États-Unis), malgré la présence de la capitale grecque dans la course olympique.
“D’abord on se rend compte de comment la France aujourd’hui peut représenter ce modèle de femmes et d’hommes de toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les religions qui vivent ensemble dans le cadre du respect d’un certain nombre de valeurs, les valeurs de la République et de la laïcité.
De plus en plus, les JO retiennent des projets porteurs de valeurs et nous, après avoir accueilli la COP 21, en démontrant que l’on veut des Jeux qui soient respectueux de l’environnement et respectueux de la démocratie et de la liberté, et bien je pense que nous avons de grandes chances d’obtenir les Jeux, cent ans après la dernière fois”.
C’est les politiciens, n’oublions pas les paroles du maire de Los Angeles, il fallait s’y attendre. Mais bon l’essentiel, est qu’il ne soit pas trop “lié” à cette candidature et donc qu’il ne compromet pas les chances, à la différence d’un président ou d’un premier ministre; même si je pense qu’il se fera rappeler à l’ordre. Les journalistes ne sachant pour le moment presque rien du déroulé de l’opération, poserons toujours ce type de question (à savoir les forces de Paris),qui va bien évidemment déboucher sur de probable erreurs (les réponses) . Nous sommes officiellement candidat depuis une semaine et les paroles de ce type sont pour le moment inoffensives.
Je suis d’accord. Et il ne faut pas oublier non plus le contexte des élections régionales. Je pense que l’impact de cette déclaration sera minime de même que les prochaines quelque soit l’intervenant politiques. En effet, les deux principaux parties sont en faveurs des jeux. Les membres du CIO ne vont pas tenir rigueur de facon importante. Cependant, à partir de janvier ce genre de déclarations devront être proscrit.
Dans tous les cas, ce genre de sorties prouve une nouvelle fois que la France n’a pas retenu totalement les leçons de son échec à Singapour…Quand la candidature de Londres nous vendait du sport pour sauver toute une génération, derrière un Sebastian Coe qui a éclipsé tout son monde…Paris elle, dépoussiérait ses monuments, avec un Bertrand Delanoë peu convaincant dans son rôle. La course est peut-être seulement lancée, mais ce genre d’impairs ne doit pas être répétitif
Il n’y aucun impair à ce stade-ci. Je ne vois pas de problème dans les propos de Bartolone.
Tout le monde sait que Paris n’aura plus accueilli les Jeux depuis 100 ans, en 2024. Le dire ne nuira pas au dossier. L’utiliser comme argument de vente non plus, si cela est fait de façon intelligente. Après tout, c’est une réalité. Les Allemands ne se gêneront certainement pas pour dire qu’ils n’ont pas eu les Jeux depuis 1972, les Italiens joueront aussi sur le fait que Rome attend depuis 1960. Que dire de la Hongrie qui n’a jamais eu les Jeux? Quand aux Américains, ils estiment déjà que 2024 leur appartient, car ils n’ont plus organiser les Jeux d’été depuis 1996…Bien entendu, Paris ne sera pas désignée, si elle l’est, sur ce critère, mais dans des discussions informelles et avec le sourire, cela peut être glissé subtilement auprès des membres du CIO les plus sensibles face à cet argument. Sans doute pas la majorité, mais sans doute quelques-uns…Chaque vote comptera!
Il n’y aucune candidature parfaite. Rappelons-nous de la gaffe du gouverneur de Tokyo concernant Istanbul…cela n’a pas empêché la ville d’être désignée pour 2020. Sans parler de la l’épouse de Blair qui disait que les Parisiens ne connaissaient rien à la culture…Londres l’a pourtant emporté.
Il ne faut pas voir un dérapage dans chaque déclaration.
De plus, concernant les valeurs démocratiques et de liberté et leur utilisation autour d’une candidature, et bien pourquoi pas? Londres a joué là-dessus à sa façon. Tout comme Sydney ou d’autres. Les Américains vont sans doute exploiter ce filon également. Los Angeles et la Californie n’incarnent-elles pas la quintessence de la liberté?
La question centrale revient: veut-on les Jeux pour faire plaisir au CIO ou pour créer un véritable projet de société vendeur et capable de l’emporter?