En fin d’année 2014, le Comité International Olympique (CIO) a adopté une série de 40 mesures visant à moderniser le fonctionnement et la gouvernance de l’institution tout en rendant plus souple, plus lisible et plus transparent, nombre de décisions.
Après avoir détaillé une partie des échéances à venir, le CIO a annoncé aujourd’hui de vastes changements en ce qui concerne la composition et le rôle des Commissions de l’instance de Lausanne (Suisse).
Pour le Président du CIO, Thomas Bach, “ces changements sont une nouvelle étape décisive dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda Olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique.
Ils témoignent des échanges étroits que nous avons avec nos partenaires et la société dans son ensemble depuis le lancement de la procédure il y a près de deux ans.
La hausse du nombre de femmes et la plus large représentation géographique favoriseront des prises de décision associant tous les acteurs”.
Sur ces deux points, un tiers des sièges (32%) seront désormais occupés par des femmes soit une hausse de 49% depuis septembre 2013, date à laquelle Thomas Bach a été élu à la tête du CIO. Le nombre de membres originaires d’Afrique et d’Océanie ainsi que de Présidents issus des continents africain et asiatique a également augmenté depuis près de deux ans.

- La Commission Sport et Environnement devient la Commission de la Durabilité et de l’Héritage.
Pris en compte par le CIO depuis le milieu des années 1990, le développement durable est rapidement devenu un élément central de l’Olympisme et est même aujourd’hui l’un de ses piliers principaux.
Quant à l’héritage olympique, il a pris de l’importance ces dernières années, notamment après le fiasco des Jeux d’Athènes 2004 et le nombre conséquent d’installations dites “éléphants blancs”, ces structures aménagées pour l’événement olympique mais qui ne parviennent pas à être reconvertis ensuite, faute d’une réflexion et d’une planification adéquate.
Ce changement de dénomination traduit donc la place majeure qu’occupe aujourd’hui les notions de développement durable et d’héritage olympique, à la fois dans la politique menée par le CIO mais aussi et surtout dans l’élaboration des projets olympiques.
- La Commission du Programme olympique ajuste son positionnement.
Afin d’optimiser le Programme des Jeux d’été et d’hiver et afin de proposer une représentation en conformité avec le développement de certaines épreuves sportives – en particulier auprès de la jeune génération -, la Commission du Programme olympique pourra désormais présenter une feuille de route basée sur des épreuves et non plus sur des sports.
Cette présentation se fera dans le cadre de ses recommandations à l’égard de la Commission exécutive.
- La Commission Médicale devient la Commission Médicale et Scientifique.
L’Agenda 2020 a inscrit la protection des athlètes intègres parmi les priorités des futures politiques et règlementations du CIO.
La nouvelle dénomination de la Commission entend ainsi refléter “le changement de philosophie” au sein de l’instance olympique.
- La Commission de l’Entourage devient la Commission de l’Entourage des Athlètes.
Comme pour la précédente Commission, la protection et le soutien vis-à-vis des athlètes prennent de l’importance. La nouvelle Commission permettra de fait d’assurer un soutien “aussi bien sur l’aire de compétition qu’en dehors”.
- Création de la Commission pour la chaîne olympique.
Nouveauté issue de la réforme olympique (Recommandation 19), cette Commission sera chargée d’assurer la consultation des futurs partenaires de la chaîne olympique.
- La Commission des Relations Internationales devient la Commission des Affaires Publiques et du Développement social par le sport.
Ce changement de dénomination vise à illustrer les efforts conjoints du CIO et de l’Organisation des Nationaux Unies (ONU) pour promouvoir le rôle du sport et de l’Olympisme dans la société.
- La Commission pour la Culture et l’Éducation olympique est scindée en deux : la Commission de l’Éducation olympique et la Commission de la Culture et du Patrimoine olympique.
Cette mutation vise à renforcer l’Olympisme en action, notamment auprès de la jeunesse, et à accroître la politique du CIO en matière de culture. La nouvelle Commission de la Culture et du Patrimoine olympique s’occupera ainsi des questions liées à la philatélie, à la numismatique et aux collections olympiques.
- La Commission du Sport pour tous devient la Commission Sport et Société active.
Afin de renforcer sa stratégie de développement, le CIO veut améliorer sa connaissance et sa prise en compte des nouvelles habitudes de la jeunesse et se rapprocher encore davantage de cette dernière.
- La Commission des Candidatures est rebaptisée Commission pour l’élection des membres du CIO.
Pour plus de transparence, le CIO a souhaité rebaptiser cette Commission afin d’adopter “une nouvelle approche pour le recrutement de ses membres”.
Les prochains mois devraient sans doute permettre d’apporter plus de précisions concernant le rôle et le fonctionnement de cette Commission new look.
- Création de la Commission de la Communication.
Comme la plupart des modifications apportées aux autres Commissions, la création de cette Commission de la Communication vise à ouvrir le CIO sur la société et à faire connaître les valeurs de l’Olympisme auprès du public.
- La Commission Femme et Sport devient la Commission des Femmes dans le sport.
Avec une nouvelle dénomination, le CIO veut poursuivre la promotion de l’égal accès des femmes et des jeunes filles à la pratique sportive et à la représentation de ces dernières au sein des instances sportives mondiales.
- Les activités de la Commission Sport et Droit intègrent désormais la Commission des Affaires juridiques, anciennement Commission Juridique.
En dehors des activités relatives à la relation Sport et Droit, les dossiers seront traités au cas par cas et seront notamment examinés par des experts juridiques issus des différentes composantes du Mouvement olympique (Comités Nationaux Olympiques, Fédérations Internationales…).

Six Français seront présents au sein des Commissions olympiques, parmi lesquels les deux membres du CIO :
- Guy Drut, membre du CIO : Affaires publiques et développement social par le sport ; Coordination des Jeux d’été de Tokyo 2020.
- Tony Estanguet, membre du CIO : Athlètes ; Durabilité et Héritage ; Solidarité olympique.
- Edgar Grospiron, Olympien : Coordination des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.
- Jean-Christophe Rolland, Président de la Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron (FISA) : Durabilité et Héritage.
- Guy Canivet, ancien membre du Conseil Constitutionnel : Éthique.
- Alain Lunzenfichter, ancien rédacteur en chef adjoint du quotidien sportif “L’Équipe” et Président d’honneur de l’Association mondiale des journalistes olympiques : Communication.

La publication de ces différents changements intervient en tous cas – hasard ou non – au moment où la Fédération Internationale de Football (FIFA) connaît de sérieuses turbulences avec des soupçons de corruption qui pèsent sur certains de ses membres dirigeants.
Le CIO a sans doute voulu se distinguer de l’autre institution majeure du sport mondial et faire valoir au grand public sa mutation en cours et ses évolutions à venir.
Surtout, le CIO n’oublie pas qu’il a lui aussi connu des tensions internes et les critiques internationales à l’aube des années 2000, au moment où plusieurs de ses membres ont été impliqués dans des pots-de-vin, notamment à l’approche des JO d’hiver de Salt Lake City 2002.
Le scandale de l’époque avait d’ailleurs conduit à l’adoption d’une réforme d’importance : CIO 2000.
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