Alors que la Maire de Paris, Anne Hidalgo, a récemment précisé les prochaines échéances relatives à une décision concernant une candidature olympique pour les Jeux de 2024, le groupe Europe-Écologie Les Verts (EELV) du Conseil de Paris semble bien décidé à poursuivre les discussions autour de ce projet.
Ainsi, Anne Souyris et Davis Belliard, coprésidents du groupe ont adressé une lettre ouverte à la Première Magistrate de la capitale, afin d’obtenir des garanties quant aux financements des projets du quotidien, notamment dans le domaine sportif (aménagement de gymnases…). Les leaders parisiens d’EELV souhaitent aussi une véritable volonté politique pour la mise en œuvre effective de la métropole du Grand Paris.
Au-delà de ces problématiques, EELV est surtout désireux d’obtenir des précisions quant au financement et à l’organisation éventuelle des Jeux, soulignant les dérapages constatés au cours des dernières années.
Mais en prenant l’exemple d’Athènes et du fiasco organisationnel des JO 2004, les élus parisiens semblent méconnaître certaines réalités.
Certes, le budget prévisionnel annoncé le 12 février dernier devra indéniablement être affiné et précisé au cours des prochaines semaines et des prochains mois, mais la capitale française et sa périphérie n’ont pas à relever des défis aussi élevés qu’Athènes. En effet, à l’inverse de la capitale grecque, Paris possède d’ores et déjà une grande partie des installations et équipements nécessaires à l’organisation des Jeux.
Seules quelques infrastructures devraient être édifiées, peut-être de manière temporaire afin de limiter les coûts ultérieurs (entretien annuel…).
Si l’on tient compte de la problématique du logement à Paris et en Île-de-France, hormis le Village Olympique, seul le Centre Aquatique devrait être bâti pour une utilisation allant au-delà des Jeux. Cette construction assurerait alors à la France de pouvoir prétendre à l’accueil d’événements majeurs dans le domaine de la natation, discipline olympique où ses équipes ne cessent de s’illustrer depuis plus de dix ans.
Lors de son élection en 1997, Athènes n’était pas dans une telle situation. Outre les aménagements urbains qui ont permis à la ville de se hisser au rang de métropole européenne, la cité grecque a fait le choix de construire de manière pérenne et mal planifiée, des installations dont elle n’a plus eu l’utilité à l’issue de la Cérémonie de clôture des JO 2004.
Sans doute par orgueil et fierté d’accueillir le Mouvement olympique au cœur du berceau des Jeux de l’Antiquité.
Aujourd’hui encore, plusieurs sites sont à l’abandon et n’ont pas trouvé de repreneurs depuis 2004.
Pour Londres, là encore la situation fut différente lors de sa désignation en 2005 par les membres du Comité International Olympique (CIO). La capitale britannique n’avait même pas de Stade olympique – malgré le grand nombre de stade de football disponibles au sein de l’agglomération – et s’est retrouvé confrontée aux aléas de la crise économique et financière de 2008 où plusieurs entreprises se sont retirées du projet, nécessitant dès lors une reprise en main de la part des pouvoirs publics.
Paris, du fait de l’importance de ses équipements existants et des projets déjà actés (rénovation du Palais Omnisports de Paris Bercy en cours d’achèvement, projets de modernisation du stade de Roland Garros et de la Base nautique de Vaires-sur-Marne…) n’aurait donc pas à subir l’organisation de la manifestation internationale comme Athènes ou comme Londres.
La ville pourrait même profiter de ce défi pour structurer de manière visible la métropole du Grand Paris et ce, en faisant appel à des sites et des communes limitrophes.
De quoi exaucer le vœu formulé par EELV ?
Quoiqu’il en soit, malgré ces considérations, à la fois historiques et techniques, le groupe écologiste se dirige vers une demande de référendum, soit à l’échelle de la ville mais plus logiquement à l’échelle de la région. Ce n’est pas la première fois que le mouvement écologiste envisage une telle demande. En octobre dernier, une motion avait ainsi été déposé en vue du Congrès fédéral d’EELV.
Paris ne ferait alors que rejoindre des villes comme les villes allemandes de Berlin et Hambourg qui se sont engagées sur un tel processus en cas de désignation par leur Comité National Olympique (DOSB).
Mais après l’étude d’opportunité déjà retardée – il était question d’une présentation dès novembre 2014 – force est de constater qu’un délai supplémentaire de réflexion, au-delà du vote promis devant le Conseil de Paris pour fin avril, pourrait avoir des répercussions pour la suite à donner à la candidature.
N’oublions pas en effet que le Mouvement olympique songe à structurer le financement de la campagne (60 millions d’euros selon Bernard Lapasset) dès cet été et que le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) devra déposer sa lettre d’intention auprès du CIO avant le 15 septembre 2015.
Preuve encore une fois que les politiques ne regardent jamais les dossiers et n’écoutent jamais ce que l’on leur dit. Si je ne m’abuse, ces derniers n’ont même pas été présents lors de la remise de l’étude d’opportunité, et donc de la réunion devant les membres de l’assemblée de la Mairie de Paris le 12 ou 13 de ce mois. Motif inconnu (…boycott ?)
Maintenant, concernant les écologistes, il ne faudra rien attendre d’eux, car n’oublions pas que pour le projet de 2012, le stade de Roland Garros (Tennis) fut le sujet d’énervement entre eux et la mairie à l’époque, pour une question…d’extension déjà à l’époque.
Tout à fait. Projet de Roland Garros déjà problématique, car concernant une extension dans le Bois de Boulogne… ce qui semble pourtant être devenu l’argument des écologistes aujourd’hui.
Les associations proposent une extension sur la bretelle de l’A13 avec une partie en bordure du Bois de Boulogne pourtant site classé…
Le plus étonnant en tous cas dans la lettre ouverte adressée à Anne Hidalgo est bien la méconnaissance même du sujet et du dossier. De la pure politique politicienne en somme !