Malgré les déclarations du Premier Ministre, Manuel Valls, en faveur de la candidature tricolore à l’organisation de l’Exposition Universelle 2025, les autorités françaises se sont empressées de clarifier les choses en ce qui concerne un éventuel projet olympique pour 2024.
Depuis l’échec de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux de 2012, la France n’a plus présenté de candidature aux JO d’été, sans doute soucieuse d’éviter un nouveau revers après Paris 1992, Lille 2004 et Paris 2008.
Depuis quelques mois, les regards se tournent cependant vers l’échéance olympique de 2024. Le Mouvement sportif et olympique français a instauré en conséquence une stratégie susceptible de bâtir un projet solide et crédible techniquement pour ensuite convaincre les membres électeurs du Comité International Olympique (CIO).
Tour à tour, Najat Vallaud-Belkacem, ex-Ministre des Sports puis Patrick Kanner, Ministre en exercice, sans oublier Thierry Braillard, Secrétaire d’État aux Sports, se sont fait les ambassadeurs d’une éventuelle candidature de Paris, souhaitant à chaque déclaration réaffirmer l’engagement des autorités sportives régionales et nationales.
Les propos tenus hier par Manuel Valls ont néanmoins porté un froid sur une dynamique naissante en faveur du dépôt d’une candidature. N’attendant pas la clôture de l’étude d’opportunité et de faisabilité menée conjointement par le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et le Comité Français du Sport International (CFSI), le Premier Ministre a ainsi affirmé :
“Je vois dans la candidature à l’Exposition Universelle 2025, une magnifique opportunité pour l’image dans le monde du Grand Paris et de la France”.
Certes, Manuel Valls ne fait pas mot d’une candidature olympique et n’écarte donc en rien cette dernière. Toutefois, il est légitime de penser qu’un appui massif en faveur d’un autre projet structurant est de nature à contrecarrer les ambitions du sport hexagonal, surtout lorsque l’on sait que les deux projets sont identifiés par certains, comme adversaires au regard des contraintes budgétaires et financières actuelles.
Les autorités françaises ont donc souhaité éteindre l’incendie naissant avant que celui-ci n’arrive jusqu’aux portes du CIO. Mais le mal n’est-il déjà pas fait ? N’aurait-il pas été judicieux d’attendre les conclusions – favorables ou non – de l’étude d’opportunité sur les JO avant de faire une telle déclaration en présence de représentants politiques et médiatiques ?
Pour Nathalie Iannetta, conseillère aux sports du Président de la République, François Hollande, les deux projets ne doivent pas être placés en opposition, bien au contraire.
Selon elle, “les investissements qui seront faits seront bénéfiques pour les deux projets.
Si l’étude d’opportunité pour les JO 2024 montre qu’une candidature de Paris est pertinente et que nous avons de bonnes chances de gagner, alors l’offre pour l’Exposition Universelle ne sera pas un obstacle”.
Une manière de rassurer les partisans de Paris 2024 sans froisser ceux de l’ExpoFrance 2025. Une manière aussi et surtout de justifier davantage la concrétisation des travaux du Grand Paris Express.
Pour Bernard Lapasset, Président du CFSI et de l’International Rugby Board (IRB), les deux candidatures pourraient même constituer un atout pour la France, prenant notamment exemple sur le Japon.
“Nous devons évidemment être prudent avec les finances, mais regardez le Japon.
Ils ont gagné le droit d’accueillir la Coupe du Monde de rugby en 2019 et les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2020″.
Les prochaines semaines seront décisives pour le Mouvement olympique français. Le 04 novembre, les différents ateliers instaurés dans le cadre des travaux “Ambition Olympique” remettront leurs travaux au siège du CNOSF à Paris. Il faudra ensuite discuter avec la Maire de la capitale, Anne Hidalgo, et la convaincre d’apporter son soutien à une éventuelle candidature olympique.
Jusqu’à présent sceptique, Anne Hidalgo doit impérativement accorder son feu vert. Dans le cas inverse, la France ne pourra légitimement déposer un dossier de requérance auprès du CIO.
Keep calm and carry on…
Avoir de l’ambition pour la France est une bonne chose pour la sortir du marasme économique. Accueillir à la fois les JO et l’Expo universelle est parfaitement dans les cordes du pays. Il faut savoir investir pour faire tourner une économie.
J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi ces deux projets pourraient être concurrents. Bien au contraire, ils vont dans le même sens: le développement des territoires. Paris 2024 et Paris 2025 sont complémentaires et permettraient de positionner la France sur l’échiquier mondial pour la prochaine décennie.
Il faut foncer dans les deux cas, pour ne rien regretter.
Les échéanciers des candidatures plaident effectivement pour un double projet. Pour l’Expo2025, les promoteurs du projet devront le déposer en 2016 avant une élection en 2018, tandis que les partisans de Paris 2024 devront présenter la candidature en 2015 pour une désignation en 2017.