JO 2022 : Pékin compte sur le soutien sans faille des autorités nationales

Dans la course à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2022, la règle tacite de rotation des continents pourrait pénaliser les candidatures de Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) au profit d’Oslo (Norvège). Les Jeux d’hiver 2018 se dérouleront en effet à PyeongChang (Corée du Sud) tandis que les Jeux d’été 2020 auront lieu à Tokyo (Japon).

Néanmoins, Pékin (Chine) compte bien tirer son épingle du jeu en valorisant son expérience de Ville Hôte des JO d’été 2008 – la Cérémonie d’ouverture s’était d’ailleurs déroulée il y a six ans jour pour jour – et en s’engageant dans le développement des sports d’hiver.

Pour y parvenir, la Chine veut largement communiquer autour de son projet et a pour cela lancé son site internet il y a peu. Ce dernier, accessible en Chinois, en Anglais et en Français, sera l’une des pièces maîtresses de la communication internationale de Pékin 2022.

Sur son sol, la candidature hivernale bénéficie d’ores et déjà d’un soutien plus que conséquent. En effet, selon le dernier sondage établi par le Comité de Candidature, 91,8% des citoyens de Pékin approuvent le concept olympique pour 2022. A Zhangjiakou, site proposé pour les épreuves de ski alpin, la population est encore plus enthousiaste à l’idée d’accueillir l’événement planétaire. Pas moins de 99,5% des habitants sont en effet favorables aux Jeux !

Ce taux de soutien particulièrement élevé peut toutefois laisser songeur.

Certes le sondage officiel mené pour le compte du Comité International Olympique (CIO) lors de la rédaction du Rapport des Villes Requérantes, a montré un soutien de l’ordre de 77% à Pékin. Ce soutien demeure plus que satisfaisant et nul doute que de nombreuses villes souhaiteraient obtenir un tel engouement au moment de présenter une candidature de cette envergure.

Pékin 2022 - Xi Jinping et Vladimir Poutine

Mais la question se pose avant tout sur Internet et notamment les forums et autres réseaux sociaux.

Comme le reconnait d’ailleurs une analyse publiée sur le site officiel de la candidature, « beaucoup de personnes ont affiché leur opposition sur Internet.

En résumé, ce noyau d’opinions se concentre autour d’arguments établis : la tenue des Jeux serait de nature à gaspiller de l’argent, à déranger la population et à accroître les possibilités de corruption.

Les populistes pensent par ailleurs que l’argent utilisé pour les JO devrait être dépensé pour la santé, le logement, l’éducation, la lutte contre le chômage…

Dans le même temps, les nationalistes estiment que la Chine devrait plutôt s’occuper de défendre sa sécurité maritime face au Japon, au Vietnam et aux Philippines.

Toutefois les Jeux Olympiques d’hiver ne peuvent constituer la racine du mal. Penser ainsi est un signe de superficialité, de myopie et de radicalisme ».

Un avis particulièrement tranché concernant l’opposition nationale et internationale au projet chinois. Mais un avis qui se veut aussi rassurant quant à la problématique liée à la possible corruption. L’engagement personnel des principales autorités du pays serait un gage de qualité et de crédibilité.

Ainsi, « la candidature de Pékin-Zhangjiakou pour les Jeux d’hiver est contrôlée par le Président Xi Jinping et par le Premier Ministre Li Keqiang. Elle est par ailleurs dirigée par le vice-Premier Ministre, Liu Yandong.

Elle est également conforme au souhait de construire une zone économique majeure couvrant Pékin, Tianjin et la Province du Hebei. Pendant longtemps cette dernière a été sacrifiée et mise à contribution.

Aujourd’hui, le concept de développement porté par la candidature olympique va changer la situation et accélérer les projets d’infrastructures dans le Hebei, tout en permettant une amélioration de la qualité de l’air.

Cette candidature est combinée avec la stratégie de développement national, qui dépasse la sphère du sport et qui est directement portée par le gouvernement chinois ».

Ces arguments successifs sont bien entendu au cœur de la campagne promotionnelle de Pékin 2022. Face à l’attaque, la meilleure défense reste l’attaque. La candidature pékinoise le prouve une fois de plus en s’appuyant sur le soutien sans faille des autorités nationales.

Illustration : Le Président Xi Jinping et son homologue russe, Vladimir Poutine (Crédits – Pékin 2022)

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