Président de la Commission de Coordination des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014, Jean-Claude Killy a pu avoir un accès privilégié aux sites olympiques depuis la désignation de la cité russe, en 2007.
Pendant sept ans, le triple champion olympique français des JO 1968 a ainsi inspecté les installations tout en donnant quelques recommandations aux organisateurs mais aussi aux autorités politiques du pays.
Ainsi, comme il l’a affirmé au cours de la semaine passée dans une interview pour le “Wall Street Journal”, “nous avons réalisé trop tard l’ampleur des retards” concernant les projets hôteliers.
“Toutes les alarmes se sont déclenchées en septembre dernier.
J’ai alors effectué une visite à Sotchi pour régler cette question.
J’ai demandé ce que nous devions faire, et j’ai dit aux Russes qu’ils ne pourraient pas organiser les Jeux s’ils n’étaient pas en mesure d’héberger les gens”.
A partir de ce moment-là, les organisateurs et les promoteurs immobiliers ont fait appel à quelques 100 000 ouvriers pour bâtir et aménager les dizaines de milliers de chambres d’hôtels nécessaires à l’accueil des spectateurs.
Cette mobilisation massive a été permis grâce à l’intervention de Jean-Claude Killy à l’égard des organisateurs mais aussi et surtout, à l’égard du Président Vladimir Poutine. L’influent membre du Comité International Olympique (CIO) a en effet réussi à avoir accès à la Présidence Russe dans des délais toujours très brefs :
“Lorsque vous devenez ami avec ce gars et demandez quelque chose et que vous le voyez dans les deux heures, c’est très impressionnant !”
Mais au-delà des Jeux de Sotchi, Jean-Claude Killy estime que ces retards doivent servir de leçon aux organisateurs des prochains Jeux et notamment ceux de Rio 2016.
Le CIO a déjà fait part de ses inquiétudes concernant la livraison des infrastructures sportives et immobilières, notamment auprès de la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff.
Néanmoins, plusieurs chantiers n’ont toujours pas débuté ou sont à peine commencés, à l’image du Centre Aquatique et ce, deux ans avant l’ouverture des premiers Jeux Olympiques sur le sol Sud-Américain.
Sur ce point, Jean-Claude Killy a une formule toute simple mais cinglante vis-à-vis des organisateurs :
“Ils vont souffrir !”
Les Brésiliens ne comprennent toujours rien, j’étais heureux que ces jeux olympiques est été donnés à Rio, mais là…, il reste deux ans, deux années pour tout édifier et très peu d’évolution. A la manière où vont les choses, je crains que le brésil ne subisse les même problèmes que pour Athènes en 2004 et cela se voit déjà pour les stades de la coupe du monde de cette année.
Ce n’est pas une bonne nouvelles pour les villes issues de pays n’ayant jamais organiser de jeux. Le CIO pourrait être plus méfiant à l’avenir malgré l’envie de nouveauté.