Les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi s’achèvent ce dimanche après une quinzaine de jours de compétitions.
Les organisateurs russes ont relevé le pari difficile d’organiser un événement planétaire comme les JO et ont su impressionner, notamment dans le cadre de la Cérémonie d’ouverture vue par plus de 3 milliards de téléspectateurs.
Désormais, les regards vont se tourner vers PyeongChang en Corée du Sud.
Dans quatre ans, la ville accueillera à son tour les Jeux d’hiver. L’occasion pour le pays de se souvenir de l’organisation des Jeux d’été de Séoul 1988 et de démontrer sa modernité aux yeux du monde.
D’ailleurs, pour Kim Jin-sun, Président du Comité d’Organisation de PyeongChang 2018, “il y a trente ans, le monde a vu un pays en développement.
Une génération plus tard, le monde verra une Corée vraiment développé à travers les Jeux Olympiques”.
Les sud-coréens ont du batailler durant plusieurs années pour enfin décrocher le “Graal”, à savoir l’obtention des JO.
Après une première tentative infructueuse pour l’édition 2010 (finalement remportée par Vancouver au Canada), PyeongChang a retenté sa chance pour 2014. Mais au moment de l’élection de la Ville Hôte, en 2007, la Corée du Sud n’a rien pu faire face à la détermination et à la force de persuasion de Vladimir Poutine et des autorités russes qui ont vendu sur un plateau d’argent, l’improbable dossier de Sotchi.
Mais plutôt que d’abandonner son ambition olympique, la Corée du Sud a une fois de plus déposé un projet de candidature face à Munich (Allemagne) et Annecy (France) pour 2018. La faiblesse du dossier français ne laissait guère de doute quant à l’issue du scrutin et ce, malgré la très grande qualité technique du projet allemand.
De fait, le 06 juillet 2011, avec 63 voix, PyeongChang écrase la concurrence (Munich 25 voix et Annecy 7) et obtient enfin le droit d’organiser les Jeux Olympiques d’hiver.
Aujourd’hui, les préparatifs vont bon train en Corée du Sud et les organisateurs se montrent confiants quant à la livraison des installations olympiques.
Comme l’a rappelé Kim Jin-sun ce week-end, “les Jeux de Sotchi se terminent et le drapeau olympique va être remis à PyeongChang.
C’est le moment où les Jeux commencent pour PyeongChang !”
Ce soir, lors de la Cérémonie de clôture, les organisateurs sud-coréens auront d’ailleurs l’occasion de montrer “une vitrine unique de l’art de la culture de la Corée dans un format global” autour d’un spectacle “mettant en scène des artistes de renom”.
Concernant l’aménagement des sites, la Corée du Sud devrait être prête et s’est engagée sur un programme de 9 milliards de dollars (6,55 milliards d’euros) dont 2 milliards (1,45 milliard d’euros) consacrés à la construction des installations olympiques. Il faut dire qu’avec deux échecs à son actif, la Corée du Sud a pu aménager une partie des sites au fur et à mesure de ses candidatures.
Mais au-delà de la construction des sites sportifs, la majeure partie du budget sera consacrée à la réalisation d’équipements structurants pour le territoire de PyeongChang et même de Séoul.
En effet, 7 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) sont aujourd’hui mobilisés pour l’infrastructure hôtelière, routière et ferroviaire. La moitié de cette somme doit d’ailleurs permettra l’édification d’une ligne à grande vitesse entre Séoul et PyeongChang. A terme, les travailleurs et les touristes pourront relier les deux villes en moins d’une heure.
Alors, malgré ces bons points sur le plan organisationnel, la Corée du Sud doit et devra surmonter un défi de taille : celui de la sécurité.
La Russie a déployé quelques 100 000 forces de l’ordre et débloqué un budget conséquent et historique de 1,4 milliard d’euros pour assurer la sécurité des officiels, des sportifs et des spectateurs dans et autour du Parc Olympique.
A Sotchi, le risque terroriste était le plus important mais à PyeongChang, une toute autre menace guette les organisateurs des prochains Jeux, à savoir la tension diplomatique récurrente avec le voisin nord-coréen.
Depuis les années 1950 et la signature d’un armistice, la Corée du Nord et la Corée du Sud sont deux pays distincts en proie à des tensions régulières et à des menaces répétées.
En dépit d’un possible conflit armé entre les deux nations, les organisateurs des JO 2018 se montrent confiants et misent sur l’intérêt croissant de la population pour les sports d’hiver afin de garantir une certaine stabilité lors de l’événement.
Kim Jin-sun espère ainsi que “les sports d’hiver vont se développer en Corée du Nord et que dans quatre ans, des athlètes nord-coréens seront en mesure de venir ici.
Si cela se produit, ce sera une très bonne chose”.
Une note optimiste qui n’empêchera pas la mobilisation de dizaines de milliers de policiers et militaires.
Sur ce point, les moyens logistiques sont d’ores et déjà coordonnés par le Premier Ministre du pays, Chung Hong-won, qui a en charge un Comité de sécurité entièrement dédié aux Jeux Olympiques.
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