A moins de 48h du scrutin olympique de Buenos Aires (Argentine), il n’est plus impossible de penser à une victoire de Madrid face à ses concurrentes, Tokyo et Istanbul.
“Petit poucet” de la course, moquée jusqu’à la visite de la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO) au printemps dernier, la capitale espagnole pourrait bien créer la surprise ce samedi aux alentours de 22h30, à l’image de Londres, victorieuse en 2005 de Paris pour l’organisation des JO 2012.
A cette époque, les voyants étaient au vert pour la capitale française. Un dossier technique de grande qualité selon la Commission d’évaluation, une belle manifestation de soutien sur les Champs-Élysées à un mois du vote et un soutien populaire, économique et politique de premier plan.
Mais l’intense lobbying britannique ainsi que la pression exercée par le Premier Ministre Tony Blair, avaient finalement fait pencher la balance du côté de Londres et ce, dans les dernières heures. Malgré des critiques émises quant à la capacité des transports à répondre aux flux de voyageurs au moment des Jeux, le CIO attribua par 54 voix l’organisation des JO 2012 à Londres. La “Ville Lumière” se contenta elle, de 50 voix.
Un écart minime donc et qui pourrait se répéter ce samedi entre Madrid et la grande favorite du point de vue technique, Tokyo. Comme une étrange similitude avec le match Londres-Paris…
Madrid a longtemps été à la traine avec la crise économique comme handicap majeur. Mais à force de persévérance, en répétant sans cesse que 80% des sites olympiques sont déjà opérationnels et en adoptant une législation antidopage stricte qui lui faisait défaut jusqu’alors, Madrid 2020 a réussi à revenir dans la course et à profiter des déboires enregistrés par Istanbul 2020.
Surtout, avec le soutien appuyé du Prince Felipe, la capitale espagnole pourra certainement compter sur les voix des Olympiens, têtes couronnées d’Europe et d’ailleurs, ce qui est loin d’être négligeable.
De fait, une élimination de la cité turque au premier tour de scrutin, permettra à Madrid de se retrouver en “finale” face à Tokyo. Et dans ce cas précis, aucun pronostic ne peut à l’heure actuelle dire qui sera la prochaine Ville Olympique, en particulier après les rebondissements japonais concernant le nucléaire et la centrale dévastée de Fukushima. Un point critique et néfaste pour la candidature de Tokyo 2020 même si ses représentants tentent aujourd’hui de désamorcer la crainte de certains membres du CIO.
Des craintes du côté d’Istanbul et de Tokyo et une côte en hausse pour Madrid. Rien de tel pour que le travail sur le report des voix devienne l’un des principaux enjeux – si ce n’est l’enjeu principal – des dernières heures.
Jusqu’au bout, les différents Comités de Candidature vont tenter d’arracher d’ultimes voix olympiques afin de bloquer une marge de sécurité qui sera utile dans le cas d’un scrutin à l’issue serrée.
C’est exactement la configuration dans laquelle nous nous dirigeons.
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